Placodiscus pseudostipularis (PROTA)
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Introduction |
Importance générale | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Répartition en Afrique | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Répartition mondiale | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Médicinal | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Bois d'œuvre | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Bois de feu | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Statut de conservation | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Placodiscus pseudostipularis Radlk.
- Protologue: Sitz.-Ber. Bayer. Akad. 20: 242 (1890).
- Famille: Sapindaceae
Origine et répartition géographique
L’aire de répartition de Placodiscus pseudostipularis s’étend en Sierra Leone, au Liberia, en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Usages
Au Liberia, le bois de Placodiscus pseudostipularis sert à la fabrication de poteaux pour la construction d’habitations et de manches d’outils. Sa qualité et son aspect sont similaires à ceux du bois du noyer commun (Juglans regia L.), et il se prête aux mêmes applications, à savoir l’ébénisterie haut-de-gamme et les placages. On s’en sert également de bois de feu. L’écorce, imbibée d’eau, fait office d’embrocation pour soulager les douleurs aux pieds et aux jambes.
Propriétés
Le bois de cœur est brun pâle à brun foncé. Le fil est généralement droit, le grain fin. C’est un bois assez lustré. Il est lourd avec une densité d’environ 800–920 kg/m³ à 12% d’humidité, dur et solide. Les taux de retrait au séchage sont moyens. Une fois sec, le bois est moyennement stable en service. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 131–153 N/mm², le module d’élasticité de 17 540 N/mm², la compression axiale de 49–57 N/mm², la dureté Janka de flanc de 17 760 N et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 5,3–6,1. C’est un bois quelque peu cassant qui se scie et se travaille assez difficilement en raison de sa dureté, mais on peut obtenir un surfaçage lisse. Il est durable.
Les feuilles contiennent des saponines et des tanins.
Description
Arbre de petite taille atteignant 15 m de haut, dioïque ; fût élancé, souvent tortueux ou vrillé, jusqu’à 30 cm de diamètre ; surface de l’écorce finement recouverte de plaques ou de protubérances et d’excroissances, noir verdâtre, écorce interne brun rougeâtre foncé ; rameaux glabres. Feuilles alternes, composées paripennées à 2 paires de folioles, sessiles ; rachis de 1–9 cm de long ; pétiolules atteignant 8 mm de long ; folioles ovales à elliptiques, obovales ou lancéolées, folioles inférieures de 2–6 cm × 1–4 cm, enserrant normalement la tige et ressemblant à des stipules, folioles supérieures de 6–24 cm × 1,5–8 cm, cunéiformes à la base, acuminées à l’apex, à bords épaissis, coriaces, glabres, pennatinervées à 7–12 paires de nervures latérales et à fine nervation réticulée. Inflorescence : fausse grappe axillaire atteignant 35 cm de long. Fleurs unisexuées, régulières, vert pâle, presque sessiles ; calice à tube d’environ 3,5 mm de long et de large, à 5 petits lobes, pubescent ; pétales absents ; étamines 8, libres ; disque poilu ; ovaire supère, 3-lobé et 3-loculaire ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à étamines réduites. Fruit : baie 1–2-lobée atteignant 3 cm de long, à pubescence courte lorsque jeune puis devenant glabre, jaune à orange à maturité, à pulpe charnue de couleur blanchâtre, indéhiscente, renfermant 1–2 graines. Graines ellipsoïdes, latéralement aplaties, brun pâle. Plantule à germination hypogée.
Autres données botaniques
Le genre Placodiscus comprend une quinzaine d’espèces confinées à l’Afrique tropicale. Même si la plupart des espèces ne sont que de petits arbres du sous-étage, leur bois est apprécié pour leur solidité et leur résistance. C’est probablement le cas au moins des espèces suivantes.
Placodiscus bancoensis
Placodiscus bancoensis Aubrév. & Pellegr. est un arbre de petite taille atteignant 15 m de haut, présent localement dans la forêt sempervirente de Côte d’Ivoire et du Ghana, où il est considéré comme vulnérable. L’écorce sert à soigner l’asthme.
Placodiscus boya
Placodiscus boya Aubrév. & Pellegr. est un arbre de taille petite à moyenne atteignant 20 m de haut, présent dans la forêt fermée de Côte d’Ivoire et du Ghana, où il peut être assez commun. Tant son aire de répartition limitée que la sérieuse disparition de son milieu le rendent vulnérable.
Placodiscus glandulosus
Placodiscus glandulosus Radlk. est un petit arbre de la forêt du Nigeria, du Cameroun et du Gabon, au bois de cœur très dur.
Placodiscus paniculatus
Placodiscus paniculatus Hauman est un arbre de taille petite à moyenne atteignant 25 m de haut et au diamètre de fût jusqu’à 40 cm, endémique du nord-est de la R.D. du Congo et considéré comme vulnérable. Son bois, rougeâtre, très dur, sert à fabriquer des flèches. Le fruit est comestible.
Placodiscus riparius
Placodiscus riparius Keay, cantonné à la ripisylve inondée de Guinée-Bissau, de Guinée, de Sierra Leone et du Liberia, est un arbre de petite taille qui atteint 10 m de haut.
Anatomie
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
- Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
- Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 41 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 50–100 μm ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
- Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses ; (70 : fibres à parois très épaisses).
- Parenchyme axial : (78 : parenchyme axial juxtavasculaire) ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; (80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré) ; (85 : parenchyme axial en bandes larges de plus de trois cellules) ; 89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales ; 91 : deux cellules par file verticale ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale.
- Rayons : 96 : rayons exclusivement unisériés ; (97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules)) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; (106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées) ; 116 : ≥ 12 rayons par mm.
- Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 138 : cristaux prismatiques dans les cellules couchées des rayons ; 142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial.
(S. N’Danikou, P. Baas & H. Beeckman)
Croissance et développement
Placodiscus pseudostipularis a une croissance lente. En Côte d’Ivoire, il fleurit en juillet et ses fruits mûrissent en février–mars.
Ecologie
Placodiscus pseudostipularis se rencontre dans le sous-étage de la forêt sempervirente.
Multiplication et plantation
On compte environ 100 graines par kg. Le taux de germination est assez élevé et la germination débute 10–30 jours après le semis.
Gestion
Dans les forêts conduites en vue de la production commerciale de bois d’œuvre, Placodiscus pseudostipularis est normalement considéré et traité comme une adventice.
Ressources génétiques
Placodiscus pseudostipularis figure sur la Liste rouge de l’UICN comme “en danger”. L’espèce a gravement pâti de la réduction des zones forestières en Afrique de l’Ouest.
Perspectives
Pour les producteurs commerciaux de bois d’œuvre, Placodiscus pseudostipularis et autres Placodiscus spp. ne présentent guère d’intérêt en raison de la petite taille et de la forme souvent médiocre de leur fût, de même que de la lenteur de leur croissance. Ils conserveront une importance locale grâce aux excellentes propriétés du bois utilisé à des fins spéciales comme l’ébénisterie haut-de-gamme, ou en cas d’impératifs de durabilité, par exemple pour les poteaux de construction.
Références principales
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Autres références
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- Ndjele, M.B., 1998. Placodiscus paniculatus. In: IUCN, 2010. IUCN Red List of Threatened Species. Version 2010.2. [Internet] http://www.iucnredlist.org. July 2010.
- Normand, D., 1955. Atlas des bois de la Côte d’Ivoire. Tome 2. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 132 pp.
Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2011. Placodiscus pseudostipularis Radlk. In: Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 15 octobre 2025.
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