Sloanea massonii (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 64 : ELAEOCARPACEAE. V. Sloanea massonii. A. Rameau. B. Rameau fructifié. C. Plantules. D. Écorce (coupe transversale).

base du tronc

tranche

Sloanea massonii Sw. Prodr. 82 (1788) [sic : Sloanea massoni].

• Nom accepté : Sloanea dentata d'après TAXREF, Sloanea macrophylla d'après WFO

Synonymes : Sloanea aubletii Sw. (1800), p.p. ; Sloanea truncata Urb. (1921) ; Sloanea dentata L. var. massonii (Sw.) Stehlé (1947) ; Sloanea sinemariensis auct., non Aubl. (1775).

Noms vernaculaires : Fr : Châtaignier petite feuille (Guadeloupe, Dominique, Martinique) ; Châtaignier rouge (Dominique) ; Châtaignier grande feuille (Grenade). A : Burrwood (St Kitts, Nevis) ; Ironwood (St Vincent) ; Santinay bigleaf, Black ironwood, Broadleaf ironwood (St Vincent).

Description : Grand arbre atteignant 30 m de haut et 1 m de diamètre. Pied : grands contreforts aliformes concaves, successivement 2-3 fois ramifiés à la base ; progressivement décurrents jusqu’à 6 m de haut sur le tronc irrégulièrement cannelé ; sur petits arbres : racines aériennes en arcs-boutants, plates ou à section ronde et chevelu ; ex. sur diamètre de 15 cm, jusqu’à 0,3 m. Écorce : épaisseur totale 6 mm pour un diamètre de 43 cm. Aspect externe : sublisse rougeâtre à marron, rugueuse par lenticelles rondes, 3 mm de diamètre en files verticales. Rhytidome : dur stratifié ; démasclé, la face interne est orange vergeté carmin. Écorce vivante : blanchis de couleur variable rose à carmin, grumeleuse avec des vergetures blanches sur fond carmin (comme du jambon) ; en section transversale phloème rose orangé grumeleux avec marques des rayons rose pâle progressivement élargis sur toute la section. Aubier : blanc, jaune clair ou carminé ; pores invisibles ; rayons fins serrés. Feuilles : alternes (plus grandes feuilles de Sloanea après S. dentata) ; ovées à obobées, plus ou moins cordiformes, entières, 8-35 × 6-20 cm ; assez coriaces, un peu en cuiller ou en selle de cheval ; stipules tôt caduques, env. 5 × 2 mm, en triangle isocèle étroit ; pétiole long de 2-6 cm. Jeunes feuilles pendantes, rose, gris sale à bronze, ou orange carminé disposées en touffes en bout des rameaux. Nervures secondaires prolongées jusqu’à la marge. Fleurs : inflorescences longues de 2-3 cm ; 5-9 sépales longs de 3-5 mm ; pas de pétales ; étamines nombreuses, 6-10 mm de long. Fruits : très groupés sur les rameaux ; capsules de 2-3 cm de diamètre, couverts de poils pourpres ou roux devenant bruns, longs de 1-2 cm, très denses, souples, caducs (s’enlevant à la main). Phénologie : sempervirent, semble fructifier tout au long de l’année dans les peuplements, chaque arbre ne fructifiant qu’à d’assez longs intervalles (5 ans d’après Cimon, ONF Guadeloupe), en tous cas, non annuellement. Habitat : le plus commun et le plus largement distribué des 5 Sloanea des Petites Antilles, entre 100 et 900 m ; tendance grégaire. Tempérament : probablement sciaphile. Plantule : Type VI. Comme chez S. dentata les cotylédons très tôt caduques, ont leurs marges enroulées vers la face abaxiale. Ils sont aussi assez peu succulents et non chlorophylliens. Par rapport à celle de S. dentata, la plantule de cette espèce est nettement et toujours plus petite, les dents foliaires y sont beaucoup moins prononcées et les stipules plus discrètes. C’est la plantule de Sloanea la plus fréquente en forêt.

Usages : Construction.

Distribution générale : Endémique des Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : Saba, St Kitts, Nevis, Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, St Vincent, Grenade.

Matériel examiné : BT : DUSS 616, Bains Jaunes (P) ; QUESTEL 499, Montebello, 60 m (P) ; ROLLET 16, Trace des Contrebandiers, côté Pointe Noire, 200 m (GUAD) ; ROLLET 184, Maison de la Forêt, 280 m (GUAD) ; ROLLET 355, Grand-Étang, 400 m (GUAD) ; ROLLET 570, Forêt de Sarcelle, 250 m (GUAD) ; ROLLET 1165, Morne Mazeau, 470 m (GUAD) ; ROLLET 1269, Bord Bras DAVID (GUAD) ; ROUSTEAU 110, Beausoleil, 700 m (GUAD) ; TANDY 80, Forêt Bellevue, Pointe Noire, 280 m (GUAD) ; TANDY 93, Beausoleil, 700 m (GUAD). D : COWAN 1617, Castle Bruce, 300 m (P) ; EGGERS 683, Rosehill, 700 m (P) ; ERNST 1582,

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Castle Bruce, 120 m (P). 18 spécimens cités par NICOLSON and al. M : BÉLANGER 561, s.loc. (P) ; BÉLANGER 679, Morne du Trou Vaillant (P) ; HAHN 202, vallée de St Pierre (P) ; HAHN 202, Macouba (P), erreur de numéro ? ; HAHN 203, Champflore (P) ; HUC 1194, Montée Crête Cornouan, vers Concorde, 600 m (GUAD) ; OLDEMAN & MAURICE M6, pente Sud Vauclin, 300 m (P) ; ROLLET 541, Plateau Concorde, 600 m (GUAD) ; ROLLET 740, Absalon près pépinière La Donis, 450 m (GUAD). Gr : EGGERS 6098, Mount Felix, 480 m (P).

Observations : SV : Fenton Mountain, Sud de Mayorca, 400 m et à South River (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). BEARD 1944, 1949 ; CIRAD-Forêts 1990** ; DUSS 1897 ; FOURNET 1978 ; HOWARD* 1989 ; NICOLSON and al. 1991.

Anatomie du bois

Sloanea caribaea : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 1-(3)-(5)-25-28-36-39-50-(52)-(54)-55-56-(61)-62-(66)- 68-69 (Voir la signification des codes)

Sloanea berteroana, Sloanea caribaea, Sloanea dentata, Sloanea dussii, Sloanea massonii :

• Bois parfait beige gris ou beige jaunâtre (S. caribaea), beige rosé (S. dentata , S. dussii, S. massonii) ou brun (S. berteroana), non ou très peu différencié de l’aubier, dur et lourd (0,80 à 1,00 g/cm³), à grain fin, maille fine mais distincte.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 10 à 20-(25) par mm², à peine distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 120-130 μm chez S. berteroana et S. dussii, plutôt inférieur à 100 μm chez les autres), plus ou moins fréquemment obstrués par des thylles. Perforations des éléments vasculaires uniques, très exceptionnellement en grilles ; ponctuations intervasculaires plus ou moins opposées, de 8 à 12 μm de diamètre.
• Parenchyme rare, limité à quelques cellules juxtavasculaires et, sporadiquement, en lignes terminales. Files de cellules composées de 4 à 6 éléments.
• Rayons de 2 tailles différentes, les uns 1-sériés composés de cellules carrées et dressées, les autres 3- à 5-(7)-sériés avec des cellules couchées au centre, des cellules carrées en bordure et plusieurs rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. En section transversale on compte 10 à 15 rayons par mm, dont 3, 4 ou 5 multisériés. Ponctuations radiovasculaires souvent grosses, rondes, ovales ou allongées. Présence de cristaux, souvent solitaires, rarement par 2 dans certaines cellules non recloisonnées.
• Fibres plus ou moins fréquemment cloisonnées, à ponctuations aréolées.