Zanthoxylum madagascariense (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction


Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Médicinal

Fichier:Map Zanthoxylum madagascariense.gif

répartition en Afrique (sauvage)

Zanthoxylum madagascariense Baker

Protologue: J. Linn. Soc. Bot. 25: 303 (1889).

Famille: Rutaceae

Origine et répartition géographique

Zanthoxylum madagascariense est endémique de Madagascar.

Usages

La décoction très amère d’écorce de tige se prend pour traiter les fortes algies corporelles, en particulier les douleurs du dos et l’arthrose, et également pour traiter les vers intestinaux. La décoction d’écorce, avec des feuilles et de l’écorce de Dracaena reflexa Lam. ou des feuilles de Desmodium ramosissimum G.Don, se prend quotidiennement pour soulager les symptômes du paludisme, la fatigue, les algies musculaires et les empoisonnements.

Production et commerce international

L’écorce de tige de Zanthoxylum madagascariense est vendue localement sur le marché à des fins médicinales.

Propriétés

On a isolé la N-nornitidine, la dihydrochélérythrine, la norchélérythrine, la décarine, la caymandimérine et la rutacéline (des alcaloïdes de type benzophénanthridine) de l’écorce de tige. On a également isolé de l’écorce de tige des triterpènes comme le lupéol et la β -amyrine, et un lignane, la sésamine.

La décarine a montré une activité molluscicide contre Biomphalaria pfeifferi, qui est un hôte intermédiaire pour les parasites de la bilharziose. La rutacéline a montré une activité antiproliférative modérée sur l’adénocarcinome colorectal humain (Caco-2) et les lignées cellulaires du rein du singe vert africain (Vero).

Description

Arbuste ou arbre aromatique atteignant environ 15 m de haut ; très épineux sur les jeunes parties, moins sur les rameaux âgés ; rameaux épais à l’apex, de 12–14 mm de diamètre.
Feuilles alternes, composées imparipennées à 5–7 paires de folioles, de 10–25 cm de long ; stipules absentes ; rachis aplati au-dessus ; folioles à pétiolule atteignant 2 mm de long ; folioles opposées, elliptiques-oblongues, de 1,1–13 cm × 0,8–3,2 cm, folioles de la base plus petites, apex acuminé ou apiculé à émarginé, base arrondie, bords légèrement dentés vers l’apex, à points glandulaires indistincts, raides, glabres, pennatinervées.
Inflorescence : panicule axillaire, fortement ramifiée, de 5–10 cm de long, glabre, par 2–5 à l’apex des rameaux.
Fleurs unisexuées, 4-mères, régulières, parfumées ; pédicelle de 0–1,5 mm de long ; sépales triangulaires, d’environ 0,7 mm de long ; pétales oblongs, d’environ 2,5 mm × environ 1 mm, apex obtus, verdâtre ; fleurs mâles à 4 étamines, filets blancs ; fleurs femelles à staminodes courts, ovaire supère, carpelle 1, stigmate arrondi.
Fruit : follicule presque globuleux d’environ 7 mm de diamètre, mucroné, jaune pâle à rouge, ponctué de glandes, contenant 1 graine.
Graines ovoïdes, de 4,5–5 mm de long, noires et brillantes.

Autres données botaniques

Le genre Zanthoxylum est pantropical et comprend environ 200 espèces, l’Amérique tropicale en rassemblant le plus grand nombre. Le continent africain compte environ 35 espèces, alors qu’environ 5 espèces sont endémiques de Madagascar et 2 des Mascareignes. Plusieurs autres espèces de Zanthoxylum sont utilisées en médecine à Madagascar et dans les îles de l’océan Indien.

Zanthoxylum decaryi

Zanthoxylum decaryi H.Perrier est endémique de Madagascar. L’écorce de tige très amère se prend pour traiter les fortes algies corporelles, en particulier les douleurs du dos et l’arthrose. L’écorce de tige broyée est également appliquée en externe sur les régions douloureuses du corps. On a isolé les alcaloïdes suivants de l’écorce de tige : la dictamnine, la skimmianine, le 4-méthoxy-1-méthylquinolone et la décarine. Les composés suivants ont également été isolés : l’isomultiflorénol, la 1-asarinine, le β -sitostérol et la 6,7-diméthoxycoumarine. Les feuilles et les fruits sentent fortement la lavande. Les huiles essentielles provenant de différentes parties de la plante fournissent des mélanges complexes de composés. Le principal composé présent dans les graines et l’écorce de tige est l’acétate de citronellyle, et le linalool dans les feuilles et les fruits. Le bois sert dans la construction de maisons. Il est devenu rare en raison de la destruction de son milieu et de sa surexploitation.

Zanthoxylum heterophyllum

Zanthoxylum heterophyllum (Lam.) Smith (“bois de poivre”) est présent sur l’île de la Réunion et l’île Maurice. A la Réunion, la décoction d’écorce de tige se prend comme sudorifique, purgatif, tonique et stomachique et également pour traiter les rhumatismes, les douleurs rénales et la dysenterie. La cendre de l’écorce de tige est insérée dans les dents cariées pour soulager la douleur. La décoction de la tige feuillée en poudre se prend pour stimuler la lactation des femmes allaitantes. On applique la décoction de feuilles en externe sur les irritations de la peau. Les fruits ont un goût poivré. Le bois était autrefois utilisé pour la construction de maisons. Il est en danger critique d’extinction à l’île Maurice, en danger d’extinction sur l’île de la Réunion et éteint à l’île Rodrigues. Des techniques de multiplication sont nécessaires pour sauver l’espèce de l’extinction à l’île Maurice. Il existe une différence spectaculaire entre les types de feuilles chez les jeunes plantes et les plantes adultes.

Zanthoxylum paniculatum

Zanthoxylum paniculatum Balf.f. est endémique de l’île Rodrigues. L’infusion de feuilles est considérée comme calmant pour le système nerveux. La décoction de feuilles et d’écorce était autrefois utilisée en lotion pour nettoyer les blessures. Il est en danger critique d’extinction de nos jours, seulement 3 spécimens étant connus dans la nature et dont on a observé la dernière floraison dans les années 1970. On tente des techniques de multiplication pour sauver l’espèce de l’extinction.

Ecologie

Zanthoxylum madagascariense est présent en forêt humide, habituellement sur les versants de montagnes, à (200–)600–2000 m d’altitude.

Ressources génétiques

Zanthoxylum madagascariense est relativement répandu à Madagascar, mais peu commun. La destruction de son milieu est probablement sa plus importante menace.

Perspectives

Zanthoxylum madagascariense contient des composés aux activités pharmacologiques intéressantes. Cependant, une analyse chimique complète de toutes les parties de la plante est nécessaire, ainsi qu’une évaluation pharmacologique supplémentaire des composés. Les alcaloïdes présents dans toutes les parties de la plante étant très toxiques, un profil d’innocuité doit être établi. Les espèces de Zanthoxylum de Madagascar et des Mascareignes sont relativement rares ou même en danger critique d’extinction et doivent donc être protégées.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Schmelzer, G.H., 2011. Zanthoxylum madagascariense Baker. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. Consulté le 15 octobre 2025.

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