« Hêtre (Cazin 1868) » : différence entre les versions

De Pl@ntUse
Aller à la navigation Aller à la recherche
Aucun résumé des modifications
 
(Une version intermédiaire par le même utilisateur non affichée)
Ligne 7 : Ligne 7 :
}}
}}


__TOC__


[509]
[509]


== Hêtre ==
Nom accepté : ''[[Fagus sylvatica]]''


Voir la page ''[[]]''


HÊTRE. Fagus sylvatica. L.
<center>'''HÊTRE'''. ''Fagus sylvatica''. L.


G. BAUH., TOURN.'—Fagus Latinorum, oxja Groecorum. J. BAUH.
''Fagus''. C. Bauh., Tourn. — ''Fagus Latinorum, oxja Græcorum''. J. Bauh.


Fau, — fayard, — foyard.
Fau, — fayard, — foyard.
CUPULIFÈRES, Rich. Fam. nat. — MONOECIE POLYANDRIE. L.


r Le hêtre, connu de tout le monde, est un des plus beaux arbres de nos
CUPULIFÈRES, Rich. Fam. nat. — MONŒCIE POLYANDRIE. L.</center>
jros; il se plaît particulièrement sur les coteaux et au pied des montagnes,
écorce et les fruits (faînes) sont usités.


''•Prêtes physiques et chimiques; usages économiques.
r7st If? de hêtre offre llne savenr austère et contient un principe astringent. Elle
dnnïf/ ,1analysée-~ La sève, obtenue par des incisions pratiquées sur les branches,
(aj"°eael acétate d'alumine et de chaux, de l'acide gallique, etc. — Les fruits ou
lui vrésentent> aPrès l'enlèvement de leur épiderme, un parenchyme blanc, consis-


"'. a une saveur douce et analogue à celle des noisettes. Dans les Alpes, le Jura, les
Le hêtre, connu de tout le monde, est un des plus beaux arbres de nos forêts ; il se plaît particulièrement sur les coteaux et au pied des montagnes. L'écorce et les fruits (faînes) sont usités.


2! fc°f ? médecine et de chirurgie pratiques, t. XXVI, p. 315 etsuiv., 1855.
'''Propriétés physiques et chimiques; usages économiques'''. - L'écorce de hêtre offre une savenr austère et contient un principe astringent. Elle n'a pas été analysée - La sève, obtenue par des incisions pratiquées sur les branches, donne de l'acétate d'alumine et de chaux, de l'acide gallique, etc. — Les fruits ou faînes présentent, après l'enlèvement de leur épiderme, un parenchyme blanc, consistant, d'une saveur douce et analogue à celle des noisettes. Dans les Alpes, le Jura, les
' "™" de médecine, de chirurgie et de pharmacologie de Bruxelles, juillet a863.
downloadModeText.vue.download 539 sur 1308




510 HÊTRE.
[510]


Vosges,, on les récolte en octobre pour l'extraction d'une huile jouissant de toutes les
Vosges, on les récolte en octobre pour l'extraction d'une huile jouissant de toutes les qualités des huiles grasses, et pouvant être employée aux mêmes usages économiques et médicaux. Cette huile, qui ne se coagule point par le froid, est un peu moins agréable au goût que l'huile d'olive ; mais elle a l'avantage, au lieu de rancir comme cette dernière, de s'améliorer avec le temps. On la vend souvent dans le Nord pour de l'huile d'olive. (Buchner a trouvé dans les faînes un principe mal défini, la ''fagine'', que certains auteurs regardent comme identique à la pyrémétine.)
qualités des huiles grasses, et pouvant être employée aux mêmes usages économies
et médicaux. Cette huile, qui ne se coagule point par le froid, est un peu moins agréable
au goût que l'huile d'olive; mais elle a- l'avantage, au lieu de rancir comme cette der-
nière, de s'améliorer avec le temps. On la vend souvent dans le Nord pour de l'huile
d'olive. (Buchner a trouvé dans les faînes un principe mal défini, la fagine, que certains
auteurs regardent comme identique à la pyrémétine.)


On connaît l'usage du hêtre dans l'économie domestique et dans les arts, le charron-
On connaît l'usage du hêtre dans l'économie domestique et dans les arts, le charronnage, la charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, etc.
nage, la charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, etc.


(C'est sur cet arbre que croît une variété de lichen (voir ce mot), la variolaire amère
(C'est sur cet arbre que croît une variété de lichen (voir ce mot), la variolaire amère et sur ses racines que prend naissance la variété de pédiculaire qui porte son nom.)
et sur ses racines que prend naissance la variété de pédiculaire qui porte son nom.)


L'écorce de hêtre est astringente ; elle a été placée parmi les fébrifuges
L'écorce de hêtre est astringente ; elle a été placée parmi les fébrifuges indigènes. Fuhrmann, de Schoenfeld, dit l'avoir employée en cette qualité avec succès, « L'écorce, destinée à l'emploi médical, doit être récoltée sur des individus d'un ou deux ans au plus. On la donne sous forme de décoction que l'on prépare avec 30 gr. (1 once) d'écorce fraîche, ou 15 gr. (4 gros) d'écorce sèche, pour 180 gr. (6 onces) d'eau commune que l'on fait réduire des deux tiers par rébullition. Le décoctum, passé avec soin et édulcoré à volonté, est administré tiède en une seule prise, une heure avant l'invasion présumée de l'accès. Quelques observations recueillies par l'auteur confirment l'efficacité de ce remède, et Furhmann ajoute qu'il considère cette écorce comme étant douée d'une propriété antipyrétique aussi prononcée que l'est celle du quinquina : il la regarde comme méritant la préférence sur ce dernier agent, en raison de la modicité de son prix. Du reste, dans l'emploi de ce nouveau fébrifuge, les indications et les contre-indications sont les mêmes que pour l'écorce du Pérou<ref>''Journal des connaissances médicales pratiques et de pharmacologie'', mai 1842.</ref>.
indigènes. Fuhrmann, de Schoenfeld, dit l'avoir employée en cette qualité
avec succès, «L'écorce, destinée à l'emploi médical, doit être récoltée sur
des individus d'un ou deux ans au-plus. On la donne sous forme de décoc-
tion que l'on prépare avec 30 gr. (1 once) d'écorce fraîche, ou 15 gr. (4gros)
d'écorce sèche, pour 180 gr. (6 onces) d'eau commune que l'on fait réduire
des deux tiers par rébullition. Le décoctum. passé avec soin et édulcoréà
volonté-, est administré tiède en une seule prise, une heure avant l'invasion
présumée de l'accès. Quelques observations recueillies par l'auteur confirment
l'efficacité de ce remède, et Furbmanii ajoute qu'il considère cette écorce
comme étant douée d'une propriété antipyrétique aussi prononcée que l'est
celle du quinquina : il la regarde comme méritant la préférence sur ce der-
nier agent,, en raison de la modicité de son prix. Du reste, dans l'emploi de
ce nouveau fébrifuge, les indications et les contre-indications sont les mêmes
que pour l'écorce du Pérou (1).


Besbois de Roehefort dit que l'écorce de hêtre, outre sa qualité astrin-
Desbois de Rochefort dit que l'écorce de hêtre, outre sa qualité astringente, recèle des propriétés apéritives et purgatives ; donnée à haute dose, elle peut même, suivant cet auteur, provoquer le vomissement. A cause de cette diversité d'action, on pourrait l'employer avec avantage dans des circonstances où d'autres fébrifuges seraient restés inefficaces. L'expérience prouve journellement que tel médicament de ce genre (sans en excepter le quinquina) est infructueusement employé, quand tel autre, en apparence moins énergique, répond complètement à l'attente du médecin. L'écorce de hêtre peut donc trouver sa place. La matière médicale n'est jamais trop riche, pour le praticien qui, sachant y puiser avec discernement, en fait une judicieuse application.
gente, recèle des propriétés apéritives et purgatives ; donnée à haute dose,,
elle peut même, suivant cet auteur, provoquer le vomissement. A causée ;
•cette diversité d'action, on pourrait l'employer avec avantage dans des eir- '
constances- o« d'autres fébrifuges seraient restés inefficaces. L'expérientt
prouve journellement que tel médicament de ce genre (sans en excepter le
-quinquina) est infructueusement employé, quand tel autre, en apparence
moins, énergique, répond complètement à l'attente du médecin. L'écorcedi,
hêtre peut donc trouver sa place. La matière médicale n'est jamais trop riche,
pour le praticien qui, sachant y puiser avec discernement, en fait une judi- ;
cieuse application.


Les laines contiennent un principe délétère peu connu. Ce fruit frais,
Les laines contiennent un principe délétère peu connu. Ce fruit frais, mangé eu trop grande quantité, agit sur le cerveau à la manière de l'ivraie, ce que ne produit jamais l'huile.
mangé eu trop grande quantité, agit sur le cerveau à la manière de l'ivraie,
ce que ne produit jamais l'huile.


Hesse (2) a vérifié par des expériences cette action toxique. — Des dm-
Hesse<ref>''Bulletin des sciences médicales''. Ferussac, t. XI, p. 250.</ref> a vérifié par des expériences cette action toxique. — Des chevaux, au rapport de plusieurs vétérinaires allemands<ref>''Mémoire de la Société royale de médecine'', 1783, 2e partie, p. 7.</ref>, ont été empoisonnés par ce fruit, et l'on cite un cas d'hydrophobie suivie de mort, six jours après avoir mangé des fruits du hêtre, chez un enfant de treize ans. J'ai moi-même observé un état analogue à celui de l'ivresse chez deux enfants qui avaient mangé une grande quantité de faînes. Il est donc prudent, d'après ces faits, de ne pas manger de ce fruit en quantité considérable.
vaux, au rapport de plusieurs vétérinaires allemands (3), ont été empoison-
nés par ce fruit, et l'on cite un cas d'hydrophobie suivie de mort, six jours
après avoir mangé des fruits du hêtre, chez un enfant de treize ans. J'ai moi;
même observé un état analogue à celui de l'ivresse chez deux enfants qui
avaient mangé une grande quantité de faînes. Il est donc prudent, d'après
ces faits, de ne pas manger de ce fruit en quantité considérable.


©T/ï' Journal des connaissances médicales pratiques et de pharmacologie,: mai 1842.
____________________


<Sft Bulletin des sciences médicales. Ferussac,. t. XI, p. 250.
<references/>


$f Mémoire' de' la Société' royale de médecine, 1783, 2e partie, p. 7.


[[Catégorie:Cazin 1868|Hetre]]
[[Catégorie:Cazin 1868|Hetre]]

Dernière version du 3 décembre 2016 à 18:29

Herniaire
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Hièble


[509]

Nom accepté : Fagus sylvatica


HÊTRE. Fagus sylvatica. L.

Fagus. C. Bauh., Tourn. — Fagus Latinorum, oxja Græcorum. J. Bauh.

Fau, — fayard, — foyard.

CUPULIFÈRES, Rich. Fam. nat. — MONŒCIE POLYANDRIE. L.


Le hêtre, connu de tout le monde, est un des plus beaux arbres de nos forêts ; il se plaît particulièrement sur les coteaux et au pied des montagnes. L'écorce et les fruits (faînes) sont usités.

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques. - L'écorce de hêtre offre une savenr austère et contient un principe astringent. Elle n'a pas été analysée - La sève, obtenue par des incisions pratiquées sur les branches, donne de l'acétate d'alumine et de chaux, de l'acide gallique, etc. — Les fruits ou faînes présentent, après l'enlèvement de leur épiderme, un parenchyme blanc, consistant, d'une saveur douce et analogue à celle des noisettes. Dans les Alpes, le Jura, les


[510]

Vosges, on les récolte en octobre pour l'extraction d'une huile jouissant de toutes les qualités des huiles grasses, et pouvant être employée aux mêmes usages économiques et médicaux. Cette huile, qui ne se coagule point par le froid, est un peu moins agréable au goût que l'huile d'olive ; mais elle a l'avantage, au lieu de rancir comme cette dernière, de s'améliorer avec le temps. On la vend souvent dans le Nord pour de l'huile d'olive. (Buchner a trouvé dans les faînes un principe mal défini, la fagine, que certains auteurs regardent comme identique à la pyrémétine.)

On connaît l'usage du hêtre dans l'économie domestique et dans les arts, le charronnage, la charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, etc.

(C'est sur cet arbre que croît une variété de lichen (voir ce mot), la variolaire amère et sur ses racines que prend naissance la variété de pédiculaire qui porte son nom.)

L'écorce de hêtre est astringente ; elle a été placée parmi les fébrifuges indigènes. Fuhrmann, de Schoenfeld, dit l'avoir employée en cette qualité avec succès, « L'écorce, destinée à l'emploi médical, doit être récoltée sur des individus d'un ou deux ans au plus. On la donne sous forme de décoction que l'on prépare avec 30 gr. (1 once) d'écorce fraîche, ou 15 gr. (4 gros) d'écorce sèche, pour 180 gr. (6 onces) d'eau commune que l'on fait réduire des deux tiers par rébullition. Le décoctum, passé avec soin et édulcoré à volonté, est administré tiède en une seule prise, une heure avant l'invasion présumée de l'accès. Quelques observations recueillies par l'auteur confirment l'efficacité de ce remède, et Furhmann ajoute qu'il considère cette écorce comme étant douée d'une propriété antipyrétique aussi prononcée que l'est celle du quinquina : il la regarde comme méritant la préférence sur ce dernier agent, en raison de la modicité de son prix. Du reste, dans l'emploi de ce nouveau fébrifuge, les indications et les contre-indications sont les mêmes que pour l'écorce du Pérou[1].

Desbois de Rochefort dit que l'écorce de hêtre, outre sa qualité astringente, recèle des propriétés apéritives et purgatives ; donnée à haute dose, elle peut même, suivant cet auteur, provoquer le vomissement. A cause de cette diversité d'action, on pourrait l'employer avec avantage dans des circonstances où d'autres fébrifuges seraient restés inefficaces. L'expérience prouve journellement que tel médicament de ce genre (sans en excepter le quinquina) est infructueusement employé, quand tel autre, en apparence moins énergique, répond complètement à l'attente du médecin. L'écorce de hêtre peut donc trouver sa place. La matière médicale n'est jamais trop riche, pour le praticien qui, sachant y puiser avec discernement, en fait une judicieuse application.

Les laines contiennent un principe délétère peu connu. Ce fruit frais, mangé eu trop grande quantité, agit sur le cerveau à la manière de l'ivraie, ce que ne produit jamais l'huile.

Hesse[2] a vérifié par des expériences cette action toxique. — Des chevaux, au rapport de plusieurs vétérinaires allemands[3], ont été empoisonnés par ce fruit, et l'on cite un cas d'hydrophobie suivie de mort, six jours après avoir mangé des fruits du hêtre, chez un enfant de treize ans. J'ai moi-même observé un état analogue à celui de l'ivresse chez deux enfants qui avaient mangé une grande quantité de faînes. Il est donc prudent, d'après ces faits, de ne pas manger de ce fruit en quantité considérable.

____________________

  1. Journal des connaissances médicales pratiques et de pharmacologie, mai 1842.
  2. Bulletin des sciences médicales. Ferussac, t. XI, p. 250.
  3. Mémoire de la Société royale de médecine, 1783, 2e partie, p. 7.