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Vepris verdoorniana (Exell & Mendonça) Mziray
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Introduction |
Importance générale | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Répartition en Afrique | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Répartition mondiale | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Huile essentielle / exsudat | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Médicinal | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Fibre | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
- Protologue: Acta Univ. Upsal., Symb. Bot. Upsal. 30(1) : 76 (1992).
- Famille: Rutaceae
Synonymes
Teclea verdoorniana Exell & Mendonça (1951).
Origine et répartition géographique
Vepris verdoorniana se rencontre depuis la Sierra Leone jusqu’à l’ouest du Cameroun et São Tomé-et-Principe, puis jusqu’au Gabon, en Centrafrique, à l’est de la R.D. du Congo et à l’ouest de l’Ouganda.
Usages
Plusieurs parties de Vepris verdoorniana sont utilisées en médecine traditionnelle en Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire, on mâche l’écorce de la tige, qui est très amère, pour soigner les refroidissements. Le jus des jeunes feuilles est employé en instillation oculaire contre la conjonctivite. La décoction d’écorce de racine est prescrite en cas d’hypertension artérielle. Dans le traitement de la toux, on mélange de l’écorce de racine séchée et pulvérisée avec de la poudre du fruit de Capsicum et du miel puis on l’administre par voie orale. L’écorce de racine pulvérisée soigne le ténia. Au Ghana, on mâche l’écorce de la tige comme antitussif.
En Côte d’Ivoire, on jette l’écorce de la tige broyée dans les cours d’eau comme poison de pêche.
Depuis toujours, les jeunes rameaux servent de bâtons à mâcher. En Ouganda, on utilise le bois pour confectionner des cannes de marche, des hampes de sagaies, des maillets pour l’étoffe d’écorce, des manches d’outils et de la marqueterie. Les ramilles feuillées contiennent une résine inflammable ; on en fait des gerbes qui sont utilisées en guise de torches.
Propriétés
Plusieurs alcaloïdes ont été isolés de l’écorce de la tige de Vepris verdoorniana, notamment la nkolbisine (un alcaloïde de type furoquinoline), la 7-désacétylazadirone, la flindersiamine, la kokusaginine, la téclanone, la técléaverdine, la técléaverdoorine, la técléine, le 4,6,7,8-tétraméthoxyfurol et la 2,3-β-quinoline. Un triterpène pentacyclique, le lupéol, a également été isolé de l’écorce de la tige en grandes quantités. Parmi les autres alcaloïdes à avoir été isolés de l’écorce de racine et de tige de Vepris verdoornina figurent le flindissol et des alcaloïdes de type furoquinoline.
Bois blanc-jaunâtre, dense et dur, qui ne tient pas les clous mais se tourne bien.
Botanique
Arbuste ou arbre de petite taille atteignant 22 m de haut ; tronc jusqu’à 1,2 m de circonférence, cime étalée, rameaux gris, striés longitudinalement. Feuilles alternes, quelquefois opposées, 3-foliolées, dégageant une odeur entêtante ; stipules absentes ; pétiole de 1–7 cm de long, étroitement ailé ; folioles presque sessiles, étroitement elliptiques à oblancéolées, de 4,5–21 cm × 1,2–8 cm, à base cunéiforme, à apex acuminé, à points glandulaires, à nombreuses nervures parallèles. Inflorescence : panicule axillaire ou terminale à pubescence courte, à nombreuses fleurs, atteignant 4 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 4-mères ; pédicelle court ; sépales minuscules ; pétales libres, obovales, de 1,5–2 mm de long, blanc verdâtre, étamines blanches, ovaire supère, globuleux, 4-loculaire. Fruit : drupe oblongue-ellipsoïde, d’environ 8 mm × environ 4 mm.
Le genre Vepris comprend quelque 80 espèces, la plupart situées sur le continent africain, une trentaine endémique de Madagascar, et 1 en Inde. La plupart des Teclea spp. sont devenues synonymes de Vepris spp., à l’exception de Teclea natalensis (Sond.) Engl., qui est utilisée en médecine en Afrique du Sud. Quant aux autres Teclea spp., la place qu’elles occupent est incertaine, notamment celle de Teclea oubanguensis Aubrév. & Pellegr. qui est présente au Cameroun et en Centrafrique. Elle est très proche de Vepris nobilis (Delile) Mziray et appartient probablement au genre Vepris. Dans le nord du Cameroun, l’extrait d’écorce de la tige sert à soigner la toux et l’asthme. L’écorce de la tige contient 6 triterpénoïdes, dont la 7-désacétylazadirone, la 7-désacétylprocéranone, la técléanine, l’ouabanginone et le lupéol.
Plusieurs autres Vepris spp. sont utilisées en médecine tant en Afrique occidentale que centrale. Vepris louisii G.C.C.Gilbert se rencontre au Cameroun, au Congo et en R.D. du Congo. Au Congo, on se frictionne la peau de pulpe de feuille pour soigner les affections cutanées et les mycoses. En cataplasme sur la tête, la pulpe de feuille sert aussi à traiter les poux. On utilise le bois qui est dur pour fabriquer des hampes et des arcs. La fraction alcaloïde hydrosoluble de l’écorce de la tige a montré une nette activité antibactérienne. Le composé qui est à l’origine de l’activité est un alcaloïde quaternaire dihydrofuroquinolinique, le sel de veprisinium. L’écorce de la tige contient en outre des alcaloïdes de type 2-quinolone, la N-méthylpréskimmianine et la véprisine, ainsi que la 1-hydroxyrutaécarpine et la véprisilone. Vepris afzelii (Engl.) Mziray se rencontre depuis la Guinée jusqu’au Cameroun et au Gabon. Au Cameroun, des extraits d’écorce de la tige sont utilisés dans le traitement de l’infection des plaies, des douleurs abdominales, de la toux, de la fièvre et de l’asthme. Les fruits mûrs seraient comestibles. L’écorce de la tige produit des alcaloïdes de type furoquinoline, à savoir la kokusaginine, la técléaverdoornine, la maculine, la kolbusine et la montrifoline de même qu’un terpénoïde, le lupéol, et un glucopyranoside, le β-sitostérol. Les alcaloïdes ont mis en évidence une action modérée contre la prolifération de Plasmodium falciparum in vitro. La kokusaginine s’est avérée avoir une action antimicrobienne importante contre une gamme de bactéries gram-positives et gram-négatives et contre des champignons. La kolbusine et la maculine ont fait ressortir une activité modérée contre la plupart des organismes de test.
Vepris samburuensis Kokwaro est une autre espèce de Vepris qui donne des fruits comestibles ; elle est endémique du Kenya et son bois sert à confectionner des manches de haches.
Description
Ecologie
Vepris verdoorniana est localement commun dans le sous-étage de la forêt décidue, de la forêt de transition et de la savane boisée, à 200–1400 m d’altitude.
Ressources génétiques
Vepris verdoorniana est localement commun dans les forêts sèches d’Afrique de l’Ouest et ne semble guère menacé d’érosion génétique, même si le déclin de son milieu risque de devenir critique dans un avenir proche.
Perspectives
Il y a lieu de déterminer les propriétés pharmacologiques et les profils d’innocuité des alcaloïdes qui ont été isolés de Vepris verdoorniana.
Références principales
- Adu-Tutu, M., Afful, Y., Asante-Appiah, K., Lieberman, D., Hall, J.B. & Elvin-Lewis, M., 1979. Chewing stick usage in southern Ghana. Economic Botany 33(3): 320–328.
- Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
- Mziray, W., 1992. Taxonomic studies in Toddalieae Hook. f. (Rutaceae) in Africa. Acta Universitatis Upsaliensis, Symbolae Botanicae Upsalienses 30(1): 1–95.
- Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
- Waterman, P.G., 1973. Alkaloids and triterpenes from the african Toddalioideae. Biochemical Systematics and Ecology 1(3): 153–161.
Autres références
- Ayafor, J.F. & Okogun, J.I., 1982. Isolation and identification of 3 new phenolic furoquinoline alkaloids from Teclea verdoorniana, Rutaceae. Journal of the Chemical Society Perkin Transactions 1(4): 909–916.
- Ayafor, J.F., Sondengam, B.L., Bilon, A.N. & Connolly, J.D., 1986. Limonoids of Teclea ouabanguiensis. Journal of Natural Products 49(4): 583–587.
- Ayafor, J.F., Sondengam, B.L. & Ngadjui, B.T., 1982. Veprisinium salt - a novel antibacterial quaternary alkaloid from Vepris louisii. Planta Medica 44(3) 139–142.
- Bouquet, A. & Fournet, A., 1975. Recherches récentes sur les plantes médicinales congolaises. Fitoterapia 46(6): 243–246.
- Keay, R.W.J., 1958. Rutaceae. In: Keay, R.W.J. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 1, part 2. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 683–689.
- Kuete, V., Wansi, J.D., Mbaveng, A.T., Sop, M.M.K., Tadjong, A.T., Beng, V.P., Etoa, F.X., Wandji, J., Meyer, J.J.M. & Lall, N., 2008. Antimicrobial activity of the methanolic extract and compounds from Teclea afzelii (Rutaceae). South African Journal of Botany 74(4): 572–576.
- Terashima, H. & Ichikawa, M., 2003. A comparative ethnobotany of the Mbuti and Efe hunter-gatherers in the Ituri forest, Democratic Republic of Congo. African Study Monographs 24(1–2): 1–168.
- Vivien, J. & Faure, J.J., 1996. Fruitiers sauvages d’Afrique: espèces du Cameroun. Ministère Français de la Coopération, Paris, France & CTA, Wageningen, Netherlands. 416 pp.
- Wansi, J.D., Hussain, H., Tcho, A.T., Kouam, S.F., Specht, S., Sarite, S.R., Hoerauf, A. & Krohn, K., 2010. Antiplasmodial activities of furoquinoline alkaloids from Teclea afzelii. Phytotherapy Research 24(5): 775–777.
- Waterman, P.G., 1975. Tecleanone from Diphasia klaineana and Teclea verdoorniana. Phytochemistry 14(9): 2092–2093.
Auteur(s)
- E.N. Matu
CTMDR/KEMRI, P.O. Box 54840–00200, Nairobi, Kenya
Consulté le 16 octobre 2025.
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