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== YÈBLE ==
== YÈBLE ==
*Nom accepté : ''[[Sambucus ebulus]]''
*Nom accepté : ''[[Sambucus ebulus]]''
YÈBLE, (Sambucus Ebulus.) Ses baies mûres, & prêtes à passer à la fermentation vineuse, donnent un beau bain pourpre. La laine & l'étoffé d'apprêt LF y ont acquis, comme dans le bain de baies de sureau, un beau (359) gris-bleuâtre. Mais le savon vire celui de l'yèble en vert, & le vinaigre le revire en rouge ; de sorte que ce n'est que du petit-teint.
YÈBLE, (''Sambucus Ebulus''.) Ses baies mûres, & prêtes à passer à la fermentation vineuse, donnent un beau bain pourpre. La laine & l'étoffe d'apprêt ''LF'' y ont acquis, comme dans le bain de baies de sureau, un beau gris-bleuâtre. Mais le [359] savon vire celui de l'yèble en vert, & le vinaigre le revire en rouge ; de sorte que ce n'est que du petit-teint.
 
Dans un bain neuf, de belle couleur pourpre, j'ai jeté un peu de dissolution d'étain qui l'a tourné en rouge très vif ; mais les laines de tous apprêts n'y ont pas perdu leur blancheur.
Dans un bain neuf, de belle couleur pourpre, j'ai jeté un peu de dissolution d'étain qui l'a tourné en rouge très vif ; mais les laines de tous apprêts n'y ont pas perdu leur blancheur.


Dans un bain de baies mûres d'yèble, non fermentées, j'ai abattu deux gros de laines & d'espagnolette de l'apprêt LF. Quand la teinture fut à peu-près à moitié, quelque circonstance me la fit abandonner pendant huit jours. Je repris enfin l'opération, & à mon grand étonnement, je trouvai la laine & l'étoffé très bien teintes en un musc-foncé, solide au savon & au vinaigre.
Dans un bain de baies mûres d'yèble, non fermentées, j'ai abattu deux gros de laines & d'espagnolette de l'apprêt ''LF''. Quand la teinture fut à-peu-près à moitié, quelque circonstance me la fit abandonner pendant huit jours. Je repris enfin l'opération, & à mon grand étonnement, je trouvai la laine & l'étoffe très bien teintes en un musc-foncé, solide au savon & au vinaigre.


Serait-ce que pendant ce séjour à froid dans un poêlon de cuivre jaune, quelque portion de rouille de cuivre ou de zinc se serait combinée avec le bain, & en aurait fixé le colorant ? C'est ce que je n'ai point essayé de vérifier depuis.
Serait-ce que pendant ce séjour à froid dans un poêlon de cuivre jaune, quelque portion de rouille de cuivre ou de zinc se serait combinée avec le bain, & en aurait fixé le colorant ? C'est ce que je n'ai point essayé de vérifier depuis.


(360) Le changement notable qu'opère l’exsiccation sur la fécule des baies de bourdaine, m'a déterminé à faire subir la même épreuve aux baies d'yèble.
Le changement notable qu'opère l’exsic- [360] cation sur la fécule des baies de bourdaine, m'a déterminé à faire subir la même épreuve aux baies d'yèble.


Lorsque leur exposition successive à la chaleur très modérée d'un four les eut rendues bien sèches & sonnantes, j'en fis un bain qui devint mordoré, mais qui exhalait la désagréable odeur de la colle forte. La laine d'apprêt LF y acquit, en trois heures de bouillon, un beau musc-doré très solide.
Lorsque leur exposition successive à la chaleur très modérée d'un four les eut rendues bien sèches & sonnantes, j'en fis un bain qui devint mordoré, mais qui exhalait la désagréable odeur de la colle forte. La laine d'apprêt ''LF'' y acquit, en trois heures de bouillon, un beau musc-doré très solide.




[[Category:Dambourney]]
[[Category:Dambourney]]

Dernière version du 6 mai 2021 à 15:51

V
Recueil de procédés et d'expériences sur les teintures solides
A


[358]

Y

YÈBLE

YÈBLE, (Sambucus Ebulus.) Ses baies mûres, & prêtes à passer à la fermentation vineuse, donnent un beau bain pourpre. La laine & l'étoffe d'apprêt LF y ont acquis, comme dans le bain de baies de sureau, un beau gris-bleuâtre. Mais le [359] savon vire celui de l'yèble en vert, & le vinaigre le revire en rouge ; de sorte que ce n'est que du petit-teint.

Dans un bain neuf, de belle couleur pourpre, j'ai jeté un peu de dissolution d'étain qui l'a tourné en rouge très vif ; mais les laines de tous apprêts n'y ont pas perdu leur blancheur.

Dans un bain de baies mûres d'yèble, non fermentées, j'ai abattu deux gros de laines & d'espagnolette de l'apprêt LF. Quand la teinture fut à-peu-près à moitié, quelque circonstance me la fit abandonner pendant huit jours. Je repris enfin l'opération, & à mon grand étonnement, je trouvai la laine & l'étoffe très bien teintes en un musc-foncé, solide au savon & au vinaigre.

Serait-ce que pendant ce séjour à froid dans un poêlon de cuivre jaune, quelque portion de rouille de cuivre ou de zinc se serait combinée avec le bain, & en aurait fixé le colorant ? C'est ce que je n'ai point essayé de vérifier depuis.

Le changement notable qu'opère l’exsic- [360] cation sur la fécule des baies de bourdaine, m'a déterminé à faire subir la même épreuve aux baies d'yèble.

Lorsque leur exposition successive à la chaleur très modérée d'un four les eut rendues bien sèches & sonnantes, j'en fis un bain qui devint mordoré, mais qui exhalait la désagréable odeur de la colle forte. La laine d'apprêt LF y acquit, en trois heures de bouillon, un beau musc-doré très solide.