« Chromolaena odorata » : différence entre les versions
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Dernière version du 2 avril 2022 à 08:19
Chromolaena odorata
(L.) R. M. King & H. Rob.
Ordre | Asterales |
---|---|
Famille | Asteraceae |
Genre | Chromolaena |
2n =
Origine : Amérique tropicale
sauvage
Français | Herbe du Laos |
---|---|
Anglais | Siam weed |
- plante de couverture
- engrais vert
- médicinal
- envahissante
Description
-
Un champ de canne en lutte avec l'herbe du Laos
-
plante
-
jeune plante
-
fleurs bleues
-
fleurs blanches
-
fruits mûrs
- arbuste très ramifié, dressé et pouvant atteindre 1 à 3 m
- tiges cylindriques, striées, pubérulentes à glabres
- feuilles opposées, ovales à lancéolées, à 3 nervures principales à la base, pouvant atteindre 15 cm et à marges irrégulièrement dentées
- capitules en corymbes terminaux pouvant atteindre 10 cm de large
- fleurs bleues, roses ou blanches. Akènes columnaires à côtes blanchâtres.
Cette adventice habite les terrains vagues, les champs abandonnés, les bords des rivières et de route, les terres en jachère.
Ecologie
L’histoire de cette plante nous donne en outre une bonne leçon d’écologie ; en effet dans ses terres d’origine Chromolaena odorata n’est pas envahissante car plus de 200 insectes vivent à ses dépens et en régulent les populations ; mais ces animaux sont absents des territoires récemment occupés par la plante (Asie et Afrique tropicales) où donc elle se développe sans rencontrer aucun obstacle.
Noms populaires
français | herbe du Laos, fausse ramie, fleurit-Noël |
anglais | Siam weed, Christmas bush, goat weed (GB). Jack in the bush (Am). |
espagnol | rompezaragüey (Saint-Domingue) |
portugais | cravinho do mato (Pharma. Guyane) |
Philippines | devil weed, gonoi, (hulo)hagonoy (PROSEA) |
Indonésie | ki rinyu (sundanais) (PROSEA) |
Malaysia | Siam weed, pokok kapal terbang (PROSEA) |
Thaïlande | sapsua, ya-suamop (PROSEA) |
Vietnam | có hoi, có Lao, yên-bach (PROSEA) |
Laos | hnha:z fàlangx (general), hnha:z khi:lo:z (Paklay), nroj pawm tshis (hmong) (PROSEA) ; nha flang |
Cambodge | tontrien khaèt (PROSEA) |
Birmanie | bi-zat, tawbizat, curse of Caylan (PROSEA) |
créole antillais | guérit tout ; fleurit Noël [fléri-nwèl] (Pharma. Guyane) ; fléri nwèl, lang (a) chat, géri tout, djéri tout (TRAMIL) |
créole guyanais | radié maringouin [radjémarengwen] (Pharma. Guyane) |
wayãpi | panã kawa (Pharma. Guyane) |
palikur | katumat (Pharma. Guyane) |
Classification
Chromolaena odorata (L.) R. M. King & H. Rob. (1970)
basionyme :
- Eupatorium odoratum L. (1759)
synonyme :
- Eupatorium conyzoides Vahl. (1794)
Cultivars
Histoire
Cette « étrangère » en Asie semble avoir du mal à s’adapter si l’on en juge par la diversité de ses noms vernaculaires. Les Lao et les Thaï la nomment nha flang, c’est à dire «l’herbe des Français », mais les Français et les Vietnamiens, eux, la nomment « Herbe du Laos ». En effet ce sont les Français qui l’ont introduite en Asie du Sud-Est dans les années 1920 comme plante de couverture. Les Anglais l’appellent Siam weed alors que les montagnards du Vietnam disent tlap yuan, « herbe vietnamienne ». Quant aux Lahu du nord Thaïlande, ils la nomment « communist weed » car ils pensent que son apparition dans leur région est concomitante de l’arrivée du communisme en Chine.
Le caractère nocif de cette herbe est également marqué dans un certaine nombre de langues. Les Cambodgiens la nomment « envahisseur des champs » alors qu’en Afrique tropicale, où elle a été introduite dans les années 1940, les noms qui lui ont été donnés sont éloquents : "Sekou Touré "en Côte d'Ivoire, "Bokassa" au Ghana, "Mighbe" (« celle qui écrase tout ») au Cameroun. Il faut dire que dans tous les pays tropicaux où elle a été introduite, on l’a d’abord considérée comme une « peste majeure », d’une part parce qu’elle se reproduit très rapidement, d’autre part parce qu’elle envahit tous les espaces cultivés ou non.
Usages
-
Les petites filles fabriquent des bracelets avec l'herbe du Laos
Cultivated in Africa, India, Cambodia and Vietnam as a green manure and ground cover.
Agriculture
Les paysans, chercheurs, agronomes, décideurs, après avoir déploré les effets néfastes de cette plante envahissante, ont appris à la gérer de façon à en maximiser les effets bénéfiques et à en minimiser les effets néfastes.
Au Laos, après que des pans de forêts primaires ont été abattus et brûlés pour défricher des terrains que les agriculteurs mettent ensuite en culture pendant une ou quelques années, les espaces mis à nu et abandonnés à la friche sont fréquemment recolonisés par l’herbe des Français. Mais, nous dit Madame Svengsuksa, le fait que cette plante apparaisse dans les jachères indique que « la fertilité est assurée pour un autre cycle de culture ». Nha flang aurait donc non seulement l’avantage de servir de diagnostic sur l’état des terres, mais elle serait aussi un fertilisant, contrairement à sa grande rivale Nha kha (Imperata cylindrica), qui elle, appauvrit les sols. Autre intérêt de l’herbe des Français, elle permet, en cas d’abandon d’un terrain, de réduire l’importance du tapis herbacé, de favoriser ainsi la réinstallation d’arbustes dans les premières années de friche, puis plus tard de reconstituer une forêt secondaire. Elle est en même temps une excellente plante de couverture qui garde le sol humide et frais durant la saison sèche. Bien gérée, elle peut devenir un moyen écologique de lutter contre la déforestation.
Médecine
A lire le nom qui est donné aux Antilles françaises à Chromolaena odorata : « guérit tout », on peut penser que la plante a en effet des usages médicinaux, encore sans doute mal explorés au Laos puisqu’elle est d’introduction récente. On lui reconnaît ici des effets antiseptiques et coagulants ; les feuilles fraîches, mâchées ou écrasées, sont appliquées sur les blessures, en particulier celles causées par les serpents. Au Cambodge « les feuilles, en inhalation, servent à guérir les maladies des voies respiratoires ». Chez les Hmongs les feuilles écrasées sont frottées sur la peau pour calmer les démangeaisons et mises sur les coupures pour les cicatriser. Les Lisu du Nord Thaïlande font bouillir les feuilles et baignent de ce liquide les personnes fiévreuses atteintes de malaria.
Petits usages
Nya flang a en outre de nombreux petites usages. Ainsi, nous dit Vidal, au Cambodge, « la tige est employée à l'intérieur de la navette comme canette pour enrouler le fil de tissage ». Au Laos, les petites filles tirent partie de cette même tige pour confectionner bracelets et colliers : elles enlèvent la partie extérieure de la tige tous les centimètres en partant du bas de la fleur qui, laissée en place, sera le pendentif final. Les Cambodgiens quant à eux, ont remarqué que les crabes de rizières qui se nourrissent de la précieuse céréale sont tués par une bouillie de feuilles de cette Astéracée.
Références
- Anderson Edward F. 1993. Plants and people of the golden triangle, Ethnobotany of the Hill Tribes of Northern Thailand, Oregon, Dioscorides Press.
- Grenand, Pierre ; Moretti, Christian ; Jacquemin, Henri & Prévost, Marie-Françoise, 2004. Pharmacopées traditionnelles en Guyane. Créoles, Wayãpi, Palikur. 2e édition revue et complétée. Paris, IRD. 816 p. (1ère éd.: 1987). Voir sur Pl@ntUse.
- Martin, Marie A. 1971. Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, CNRS.
- Svengsuksa, Bouakhaykhone, 2003. Reconstitution du couvert végétal et revalorisation des terrains après la culture sur brûlis dans le district de Muang Fuang, province de Vientiane, RDP Lao. thèse de doctorat, MNHN Paris
- TRAMIL, Pharmacopée végétale caribéenne, éd. scient. L. Germosén-Robineau. 2014. 3e éd. Santo Domingo, Canopé de Guadeloupe. 420 p. Voir sur Pl@ntUse
- Vidal J. E. 1967. Notes ethnobotaniques abrégées sur quelques plantes du Cambodge. Journal d’agriculture tropicale et de botanique appliquée, 14 (1-3) : 26-66.
- Vidal J.E. et Lemoine J. 1970. Contribution à l’ethnobotanique des Hmong du Laos. Journal d’agriculture tropicale et de botanique appliquée. 17 (1-4) : 1-59.
- Zachariades C., Day M., Muniappan R., Reddy G. V. P., 2009. Chromolaena odorata (L.) King and Robinson (Asteraceae). in Rangaswamy Muniappan, Gadi V. P. Reddy, Anantanarayanan Raman, Biological Control of Tropical Weeds Using Arthropods. Cambridge.