« Thevet, Singularitez de la France antarctique » : différence entre les versions
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:Si on leur ["les sauvages"] tient propos de Dieu, comme quelquefois j'ai fait, ils escouteront attentivement, avec une admiration : & demanderont si ce n'est point ce prophete, qui leur a enseigné à planter leurs grosses racines, qu'ils nomment Hetich. Et tiennent de leurs pères qui avant la congnoissance de ces racines, ils ne vivoient que d'herbes comme bestes, & de racines sauvages. Il se trouva, comme ils disent, en leur païs un grand Charaïbe, c'est à dire Prophete, lequel, s'adressant à une jeune fille, luy donna certaines grosses racines, nommées Hetich, estant semblables aux naveaux Lymosins, lui enseignant qu'elle les mist en morceaux, &t puis les plantast en terre : ce qu'elle fist : & depuis ont ainsi de pere en fils tousiours continué. Ce que leur a bien succedé, tellement qu'à present ils en ont si grande abondance, qu'ils ne mangent guères autre chose : & leur est cela commun ainsi que le pain à nous. D'icelle racine s'en trouve deux especes de mesme grosseur. La premiere en cuisant devient jaulne comme un coing : l'autre blanchatre. Et ces deux especes ont la feiulle semblable à la mauve : & ne portent jamais graine. Parquoy les Sauvages replantent la mesme racine couppée par rouelles, comme l'on fait les raves par deça, que l'on met en sallades, & ainsi replantées, multiplient abondamment. | :Si on leur ["les sauvages"] tient propos de Dieu, comme quelquefois j'ai fait, ils escouteront attentivement, avec une admiration : & demanderont si ce n'est point ce prophete, qui leur a enseigné à planter leurs grosses racines, qu'ils nomment Hetich. Et tiennent de leurs pères qui avant la congnoissance de ces racines, ils ne vivoient que d'herbes comme bestes, & de racines sauvages. Il se trouva, comme ils disent, en leur païs un grand Charaïbe, c'est à dire Prophete, lequel, s'adressant à une jeune fille, luy donna certaines grosses racines, nommées Hetich, estant semblables aux naveaux Lymosins, lui enseignant qu'elle les mist en morceaux, &t puis les plantast en terre : ce qu'elle fist : & depuis ont ainsi de pere en fils tousiours continué. Ce que leur a bien succedé, tellement qu'à present ils en ont si grande abondance, qu'ils ne mangent guères autre chose : & leur est cela commun ainsi que le pain à nous. D'icelle racine s'en trouve deux especes de mesme grosseur. La premiere en cuisant devient jaulne comme un coing : l'autre blanchatre. Et ces deux especes ont la feiulle semblable à la mauve : & ne portent jamais graine. Parquoy les Sauvages replantent la mesme racine couppée par rouelles, comme l'on fait les raves par deça, que l'on met en sallades, & ainsi replantées, multiplient abondamment. |
Version du 21 décembre 2013 à 08:19
Textes et illustrations concernant les plantes de l'ouvrage :
- Thevet, André, 1557. Les Singularitez de la France antarctique, autrement nommée Amérique, et de plusieurs terres et isles découvertes de nostre tems]]. Texte sur Gallica, illustrations sur Gallica, Université de Virginie, Gordon collection.
La pagination est faite par feuillets. C'est pourquoi nous distinguons le recto (r) et le verso (v).
Voir l'introduction sur André Thevet.