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*Parmentier, Antoine, 1778. ''Le Parfait Boulanger, ou Traité complet sur la fabrication et le commerce du pain''. Paris. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5823829n Gallica].
*Parmentier, Antoine, 1778. ''Le Parfait Boulanger, ou Traité complet sur la fabrication et le commerce du pain''. Paris. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5823829n Gallica].


''Extraits''
''Extraits'' (certains mots ont été mis en gras pour un repérage plus rapide).
 


[161]
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Sans rappeler ici par leurs noms physiques les différentes parties dont le blé est composé, nous observerons qu'il porte avec lui trois caractères distinctifs entre les mains du Meunier : l'écorce, qui est la substance la plus extérieure du grain, qu'on appelle son ; la farine qui est déjà divisée dans íe grain dont elle occupe le centre, qu'on y aperçoit au plus léger effort qu'on emploie pour l'écraser, & qu'on désigne par farine de blé ; enfin une autre farine la plus voisine de l'écorce qui, étant détachée, se présente sous la forme de petits grains durs & solides, lesquels ont le plus besoin d'être broyés, & qu'on nomme vulgairement gruaux ; mais ces diverses parties, pour être séparées les unes des autres sans subir aucune altération, exigent de l'attention & des procédés.
Sans rappeler ici par leurs noms physiques les différentes parties dont le blé est composé, nous observerons qu'il porte avec lui trois caractères distinctifs entre les mains du Meunier : l’'''écorce''', qui est la substance la plus extérieure du grain, qu'on appelle '''''son''''' ; la farine qui est déjà divisée dans le grain dont elle occupe le centre, qu'on y aperçoit au plus léger effort qu'on emploie pour l'écraser, & qu'on désigne par '''''farine de blé''''' ; enfin une autre farine la plus voisine de l'écorce qui, étant détachée, se présente sous la forme de petits grains durs & solides, lesquels ont le plus besoin d'être broyés, & qu'on nomme vulgairement '''''gruaux''''' ; mais ces diverses parties, pour être séparées les unes des autres sans subir aucune altération, exigent de l'attention & des procédés.
 


[168]
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Il s'est écoulé bien des années ayant qu'on sût rembudre la portion du blé qui reste après la séparation de la première farine : cette portion qui contient lées gruaux & l'écorce, étoit appelée son gras ; long-temps elle servit à faire l'amidon & à engraisser Ies bestiaux.
Il s'est écoulé bien des années ayant qu'on sût remoudre la portion du blé qui reste après la séparation de la première farine : cette portion qui contient les gruaux & l'écorce, étoit appelée '''''son gras''''' ; long-temps elle servit à faire l'amidon & à engraisser les bestiaux.
 


[169]
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Le motif qui a pu déterminer le Boulanger à adopter cette méthode de moudre [de Melun], c'est qu'elle lui permet de séparer, par la bluterie, les gruaux blancs, les gruaux bis & les recoupettes ; de les faire sasser après cela pour en ôter une espèce de petit son, qu'on nomme rougeur ou soufflure.
Le motif qui a pu déterminer le Boulanger à adopter cette méthode de moudre [de Melun], c'est qu'elle lui permet de séparer, par la bluterie, les '''gruaux blancs''', les '''gruaux bis''' & les '''recoupettes''' ; de les faire sasser après cela pour en ôter une espèce de '''petit son''', qu'on nomme '''''rougeur''''' ou '''''soufflure'''''.
 


[183]
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[mouture économique]
[mouture économique]
La première mouture du blé étant achevée, on reprend les gruaux séparés par les bluteaux, on les sasse & on les porte sous les meules pour en obtenir, par plusieurs moutures, différentes farines ; savoir, une première & une seconde qu'on nomme farine blanche de gruaux, une troisième, une quatrième, quelquefois même une cinquième & une sixième, appelée farine bise : le restant de toutes ces moutures n'est plus que le remoulage, la pellicule ou le petit son qui recouvroit les gruaux, & dont les Boulangers se servent pour saupoudrer la toile
 
La première mouture du blé étant achevée, on reprend les '''gruaux''' séparés par les bluteaux, on les sasse & on les porte sous les meules pour en obtenir, par plusieurs moutures, différentes farines ; savoir, une première & une seconde qu'on nomme '''''farine blanche de gruaux''''', une troisième, une quatrième, quelquefois même une cinquième & une sixième, appelée '''''farine bise''''' : le restant de toutes ces moutures n'est plus que le '''remoulage''', la pellicule ou le petit son qui recouvroit les '''gruaux''', & dont les Boulangers se servent pour saupoudrer la toile
 


[184]
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sur laquelle on met la pâte à fermenter & la pelle pour enfourner.
sur laquelle on met la pâte à fermenter & la pelle pour enfourner.


[197]
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tableau des produits
tableau des produits


[203]
[203]


Les petits blés parmi lesquels se trouvent beaucoup de semences étrangères, fournissent
Les petits blés parmi lesquels se trouvent beaucoup de semences étrangères, fournissent


[204]
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une farine qui a différentes nuances de couleur, de saveur & d'odeur : le pois gras, par exemple, lui donne un gris blanc, d'où il résulte un pain lourd & massif ; la cloque lui communique une odeur de graisse, la semence de nielle un goût amer ; enfin, la rougeole rend la farine d'un jaune de rouille.
une farine qui a différentes nuances de couleur, de saveur & d'odeur : le '''pois gras''', par exemple, lui donne un gris blanc, d'où il résulte un pain lourd & massif ; ''la '''cloque''''' lui communique une odeur de graisse, la semence de '''nielle''' un goût amer ; enfin, la '''rougeole''' rend la farine d'un jaune de rouille.
 


[217]
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types de  pain
types de  pain


[552]
[552]


L'avoine-, ce grain qui sert peu aux hommes, comme aliment, contient trop d'écorce & de matière extractive pour fournir un bon pain ; il est lourd, gris & fort amer. II vaut donc mieux imiter les Anglais & quelques autres Nations qui s'en servent de préférence sous la forme de-bouillie, c'est-à-dire, le dépouiller de son écorce & le réduire en poudre grossière ; c'est ce qu'on appelle gruau d'avoine.
L'avoine, ce grain qui sert peu aux hommes, comme aliment, contient trop d'écorce & de matière extractive pour fournir un bon pain ; il est lourd, gris & fort amer. Il vaut donc mieux imiter les Anglais & quelques autres Nations qui s'en servent de préférence sous la forme de bouillie, c'est-à-dire, le dépouiller de son écorce & le réduire en poudre grossière ; c'est ce qu'on appelle '''''gruau d'avoine'''''.
 


[559]
[559]


pain de froment fabríqué avec les farines dépouillées de la fleur & des gruaux
pain de froment fabríqué avec les farines dépouillées de la '''fleur''' & des '''gruaux'''.
 


[[Category:Céréales|*]]
[[Category:Céréales|*]]

Version du 20 février 2021 à 17:40

  • Parmentier, Antoine, 1778. Le Parfait Boulanger, ou Traité complet sur la fabrication et le commerce du pain. Paris. Gallica.

Extraits (certains mots ont été mis en gras pour un repérage plus rapide).


[161]

Sans rappeler ici par leurs noms physiques les différentes parties dont le blé est composé, nous observerons qu'il porte avec lui trois caractères distinctifs entre les mains du Meunier : l’écorce, qui est la substance la plus extérieure du grain, qu'on appelle son ; la farine qui est déjà divisée dans le grain dont elle occupe le centre, qu'on y aperçoit au plus léger effort qu'on emploie pour l'écraser, & qu'on désigne par farine de blé ; enfin une autre farine la plus voisine de l'écorce qui, étant détachée, se présente sous la forme de petits grains durs & solides, lesquels ont le plus besoin d'être broyés, & qu'on nomme vulgairement gruaux ; mais ces diverses parties, pour être séparées les unes des autres sans subir aucune altération, exigent de l'attention & des procédés.


[168]

Il s'est écoulé bien des années ayant qu'on sût remoudre la portion du blé qui reste après la séparation de la première farine : cette portion qui contient les gruaux & l'écorce, étoit appelée son gras ; long-temps elle servit à faire l'amidon & à engraisser les bestiaux.


[169]

Le motif qui a pu déterminer le Boulanger à adopter cette méthode de moudre [de Melun], c'est qu'elle lui permet de séparer, par la bluterie, les gruaux blancs, les gruaux bis & les recoupettes ; de les faire sasser après cela pour en ôter une espèce de petit son, qu'on nomme rougeur ou soufflure.


[183]

[mouture économique]

La première mouture du blé étant achevée, on reprend les gruaux séparés par les bluteaux, on les sasse & on les porte sous les meules pour en obtenir, par plusieurs moutures, différentes farines ; savoir, une première & une seconde qu'on nomme farine blanche de gruaux, une troisième, une quatrième, quelquefois même une cinquième & une sixième, appelée farine bise : le restant de toutes ces moutures n'est plus que le remoulage, la pellicule ou le petit son qui recouvroit les gruaux, & dont les Boulangers se servent pour saupoudrer la toile


[184]

sur laquelle on met la pâte à fermenter & la pelle pour enfourner.


[197] tableau des produits


[203]

Les petits blés parmi lesquels se trouvent beaucoup de semences étrangères, fournissent


[204]

une farine qui a différentes nuances de couleur, de saveur & d'odeur : le pois gras, par exemple, lui donne un gris blanc, d'où il résulte un pain lourd & massif ; la cloque lui communique une odeur de graisse, la semence de nielle un goût amer ; enfin, la rougeole rend la farine d'un jaune de rouille.


[217]

types de pain


[552]

L'avoine, ce grain qui sert peu aux hommes, comme aliment, contient trop d'écorce & de matière extractive pour fournir un bon pain ; il est lourd, gris & fort amer. Il vaut donc mieux imiter les Anglais & quelques autres Nations qui s'en servent de préférence sous la forme de bouillie, c'est-à-dire, le dépouiller de son écorce & le réduire en poudre grossière ; c'est ce qu'on appelle gruau d'avoine.


[559]

pain de froment fabríqué avec les farines dépouillées de la fleur & des gruaux.