Ache ou céleri (Pharmacopée malagasy)

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Figure 4 : Ache ou céleri, Apium graveolens L. : 1 : var. dulce (DC) Miller ou céleri à côtes ; 2 : var. rapaceum (DC) Miller ou céleri-rave ; 3 et 4 : feuille et sommité fleurie de la var. silvestre Miller, forme sauvage ou Ache des marais.

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Notice 4 - ACHE ou CÉLERI

Apium graveolens L. (Ombellifères)

Synonymes : Seseli graveolens Scop. ; Sium apium Roth.

Nom malagasy : Selery


Plante bisannuelle, à racine fusiforme ou plus ou moins renflée dans les variétés cultivées, se lignifiant la deuxième année ; feuilles inférieures ternées, feuilles supérieures pennatiséquées, à pinnules losangiques, pointues à la base, dentées dans leur moitié supérieure ; fleurs groupées en ombelles courtement pédonculées, blanches, de petites dimensions ; fruits constitués par des diakènes, de contour général arrondi, mais aplati (discoïde), pourvus de côtes longitudinales.

La forme spontanée (Apium graveolens L. var. silvestre Miller), originaire d'Europe méridionale, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (c'était une des plantes sacrées de l'ancienne Egypte), n'existe pas à Madagascar. Mais on y a introduit comme plantes potagères le céleri à côtes A. graveolens L. var. dulce (DC.) Miller) et le céleri-rave (A. graveolens var. rapaceum (DC.) Miller) que tous les maraîchers des environs de Tananarive connaissent. La première de ces deux variétés cultivées doit être préférée au point de vue officinal par rapport à la seconde (voir figure 4).

Partie utilisée

La souche radicante (base des feuilles, souche proprement dite et racines). De taille variable suivant les variétés, elle présente toujours une odeur balsamique et une saveur aromatique et chaude, stimulant la sécrétion salivaire (sialagogue). Ces souches sont débarrassées de la terre et utilisées fraîches ou après séchage. Le séchage doit s'effectuer de préférence sur les souches refendues en deux ou quatre fractions, dans le sens de la longueur, à la température normale et sur aire cimentée abritée du grand soleil.

Composition chimique

Le céleri a été anciennement étudié déjà par Dahlen, in Landwitsch. Jahrb. 4 (1875), p. 613 et suivantes. Depuis lors, il a fait l'objet de très nombreuses études que nous ne pouvons énumérer ici. D'après Garnier, Bezanger-Beauquesne et Debraux, in Ressources médicinales de la flore francaise, Paris, 1961, tome 2, p. 865-869, sa composition serait la suivante pour la partie officinale fraîche :

  • Eau 84 p. 100
  • Pentosanes et mannitol 11 p. 100.


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  • Substances azotées (notamment : asparagine, tyrosine, glutamine, choline et bases alloxaniques) 1,5
  • Cellulose 1,4
  • Cendres minérales 0,85
  • Oses (glucose, apiose, etc.) 0,75
  • Matières grasses (acide palmitique, etc.) 0,40

L'essence de céleri est très peu abondante dans la plante fraîche, dont elle constitue cependant un des agents actifs : environ 0,009 p. 100. Elle a fait l'objet de nombreuses recherches chimiques, dont les premières furent celles de H. Haensel, in Apothek. Zeit. 16 (1901), 60. C'est une essence dextrogyre, renfermant du limonène et des sesquiterpènes. Son parfum particulier est dû essentiellement à deux substances : la sédanolide et l’anhydride de l'acide sédanonique.

Propriétés pharmacologiques

Elles sont connues depuis la plus haute antiquité (civilisations égyptienne et grecque). Ce sont des propriétés diurétiques (utilisées surtout dans le traitement de l'hydropisie, de la lithiase rénale, des cirrhoses, du mal de Bright, de l'arthrite rhumatoïde, etc.) et aphrodisiaques (impuissance, neurasthénie, etc.).

Elles ont été passées en revue notamment, en anglais par Juritz, in Chem. News 126 (1923), 67-70 ; et en français par Garnier, Bezanger-Beauquesne et Debraux, dans l'ouvrage déjà cité ci-dessus.

Emplois

La souche de céleri sèche peut s'employer en tisane à raison de 20 grammes par litre d'eau.

L'extrait aqueux se prépare de préférence à partir de la plante fraîche. Il correspond normalement à 6,6 fois son poids de plante fraîche et s'administre à raison de 2 à 10 grammes par jour.

Cette souche entre aussi classiquement dans la préparation du sirop diurétique dit « Sirop des cinq racines » (voir dans les notices ultérieures : Sirop diurétique et Codex français 1949).

La principale association préconisée par Les Remèdes Galéniques est la suivante :

  • Extrait aqueux d'ache 4 g
  • Extrait de Quinquina 6 g


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