Bignoniaceae (Rollet, Antilles)

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Avicenniaceae
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Bixaceae



BIGNONIACEAE

Famille hétérogène par la disposition, la forme, et la caducité des F. : simples entières opp. décussées ou ternées, caduques (Catalpa) ; comp. palmées, opp. décussées caduques (Tabebuia) ; simples en rosette (Crescentia) ; simples alt. (Amphitecna) ; opp. comp. imparip. à fol. dentées (Tecoma stans) ; ces 3 derniers genres à espèces sempervirentes. - Tranche de l’écorce : finement et régulièrement feuilletée.

Catalpa longissima

Catalpa longissima (Jacq.) Dum.-Cours. Bot. Cult. 2 : 190 (1802).

Basionyme : Bignonia longissima Jacq., Enum. Syst. Pl. 25 : (1760).

Synonymes : Macrocatalpa longissima (Jacq.) Britton

Noms vernaculaires : Fr : Chêne d’Amérique (Martinique) ; Radégonde, Chêne noir (Martinique) ; Chêne, Chêne noir, Bois chêne (Haïti). A : Haïti catalpa ; Jamaica Oak ; French oak ; Mastwood ; Yoke wood. Esp : Roble dominicano (Litt. : chêne de St Domingue) ou Roble (St Domingue).

Description : Grand arbre atteignant 35 m de haut et dépassant 60 cm de diamètre ; très rare dans les Petites Antilles où il ne serait plus que cultivé, et où il aurait été autrefois abondant (indigène ?, planté ?) et très utilisé. Feuilles : simples, entières, opposées, décussées mais souvent ternées jusqu’à 5 × 14 cm. Houppier léger. Fleurs : blanches à violet pâle, abondantes, décoratives. Fruits : très longue silique filiforme, 1 m de long et plus, déhiscente en deux valves ; graines brunes à deux ailes blanches. Phénologie : décidu. Fleurs et fruits toute l’année (LITTLE and al.). Habitat : surtout sur les sols de gravier (ADAMS) ; en forêt sèche décidue de basse altitude (0-500 m).

Usages : Ornemental par les fleurs, les très longs fruits minces et pendants. A été très utilisé en construction. La qualité du bois est attestée dans les noms vernaculaires en français, anglais et espagnol. Bardeaux sciés essayés à la Jamaïque (BURNS). Le bois (densité 0.80) serait résistant à la pourriture. Ponts ; construction marine immergée non infestée de tarets ; construction lourde ; bateaux (quille, membrures, parties submergées) ; planchers, meubles, ébénisterie, instruments aratoires (LONGWOOD).

Distribution générale : Hispaniola, Jamaïque ; introduit en Floride, à Puerto Rico, aux Virgin Islands, aux Petites Antilles. Distribution aux Petites Antilles : DUSS pense qu’il n’a jamais existé en Guadeloupe ; il l’indique seulement en basse région de Martinique où il était très abondant, où son plus que deux ou trois au Jardin Botanique de Saint Pierre en 1889 (DUSS). DUSS semble considérer l’espèce comme indigène, mais LITTLE and al. la considère comme introduite aux Petites Antilles ; non signalée par BEARD dans les Petites Antilles ; signalée par STEHLÉ en Guadeloupe et dans les Grenadines mais HOWARD ne l’a pas retrouvée aux Grenadines ; FOURNET la signale sur les hauteurs de Petit-Bourg (Guadeloupe), introduit ? ; non retrouvée. Absent de Barbade (GOODING and al.). Quelques beaux sujets (40-50 cm de diamètre) existent encore au Jardin botanique de Roseau (Dominique).

Bibliographie : (* Iconographie). ADAMS 1972 ; BEARD 1944 ; BURNS 1942 ; DUSS 1897 , FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD* 1952, 1989 ; LONGWOOD 1962 ; LITTLE and al. * 1974 ; PLUMIER* 1756 ; STEHLÉ 1947.

Amphitecna latifolia (Mill.) A. H. Gentry Taxon 25 : 108 (1976).

Basionyme : Crescentia latifolia Mill., Gard. Dict., ed. 8 : 306 (1768).

Synonymes : Crescentia cucurbitina L. (1771) ; Enallagma latifolia (Mill.) Small (1913) ; Dendrosicus latifolius (Mill.) Gentry (1973).

Noms vernaculaires : Fr : Calebassier bâtard, Calebasse poison (Martinique) ; Calebasse Zombi ; Calebasse zombi ; Calebasse marron (Haïti) ; Calebasse, Calebasse ronde (Dominique). A : Black calabash (Dominique) ; Calabash (Antigua, Trinidad). Esp : Higuerillo. Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et 30 cm de diamètre. Feuilles : alternes, obovales brièvement acuminées, jusqu’à 11 × 19 cm entières ; nervation en creux à la face supérieure. Fleurs : solitaires, axillaires, longuement pédicellées, violacées à jaunâtre. Fruits : ovales, 6-10 cm de long ; ressemblent à petite calebasse à paroi fragile ; pulpe blanche ; graine noirâtre aplatie en coeur. Les fruits seraient disséminés par les courants marins. Phénologie : sempervirent. Floraison irrégulière (LITTLE and al.). Habitat : espèce rare et probablement menacée aux Petites Antilles (n’existerait plus en Guadeloupe ni en Martinique). D’après LITTLE and al. : marécages côtiers et forêts denses derrière les mangroves à Puerto Rico, aussi le long des cours d’eau près des côtes ; aussi endroits mouilleux sur pentes à faible altitude à Puerto Rico (BRITTON & WILSON).

Usages : Quelquefois planté pour l’ornement (Puerto Rico) ; charrues et manches d’outils. Graines comestibles en boisson comme le cacao (LITTLE and al.).

Distribution générale : Très répandu en Amérique tropicale, Panama (Ile San José), Sud Floride, Sud Mexique à Venezuela, Equateur, Pérou ; Grandes Antilles jusqu’à Trinidad où il serait très rare (MARSHALL) et cultivé (ADAMS) ; peu commun à Puerto Rico (LITTLE and al.) ; Virgin Islands (St Thomas, St John) ; localisé à la Jamaïque dans les fourrés côtiers sur calcaire et en forêt marécageuse (ADAMS). Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe, Dominique, Martinique (LITTLE and al.) ; St Vincent (Anon, 1893 ; LITTLE and al.). DUSS (1897) dit qu’il n’existe pas en Guadeloupe, qu’il existait autrefois en Martinique (La Régale, Trois Ilets) mais qu’il avait disparu et qu’il en restait un seul sur pied au Jardin Botanique de Saint-Pierre (avant l’éruption en 1902). Etait cité par Mazé pour la Guadeloupe (1892). Un pied existait près du presbytère de Capesterre à Marie-Galante d’après FOURNET : aurait été détruit. Aurait aussi disparu de Martinique. En résumé, semble encore exister à la Dominique et à St Vincent.

Matériel examiné : M : BÉLANGER 235, environs de St Pierre (P) ; HAHN 1394, introduit (P) ; PLÉE 660, s.loc. (P).

Bibliographie : (*Iconographie). ADAMS 1972 ; Anon 1893 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON & WILSON 1925 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 ; FOURNET* 1978 ; Gentry 1976 ; GOODING and al. 1965 ; HODGE & TAYLOR* 1957 ; HOWARD* 1989 ; LITTLE and al.* 1974 ; MARSHALL 1939 ; RECORD & HESS 1940 ; Small* 1933.


Crescentia cujete

Crescentia cujete L. Sp. Pl., 2 : 626 (1753).

Synonymes : Crescentia fasciculata Miers (1868).

Noms vernaculaires : Caraïbes : Matalu (parler des hommes), Uira (parler des femmes). Arawak : Kumuri ; a donné le nom créole canari, ustensile de cuisine populaire. Créole : Kalbas. Fr : Calebassier, Calebasse (Guadeloupe, Martinique). A : Calabash tree, Calabash ; Gourd. Esp : Totumo (Venezuela) ; Cujete (Mexique).

Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et 60 cm de diamètre. Port caractéristique : fût court, branches subhorizontales peu ramifiées, étroitement tapissées par les feuilles comme en fourreau. Pied : pas de patte. Écorce : épaisseur totale 7 mm pour un diamètre de 15 cm ; Aspect externe : beige à cendré (jaune verdâtre : sublisse sur jeunes rejets) ; Rhytidome : 1 mm ; froissé tombe en poussière ; Écorce vivante : tranche beige (crème ou jaunâtre) très feuilletée fibreuse ; fines bandes alternativement blanchâtres et plus sombre, de plus en plus fines vers l’extérieur. Aubier : blanc à parenchyme en bandes circummédullaires ondulées, interrompues. Feuilles : en rosettes, 3-10 sur des rameaux courts ; spatulées à oblancéolées, sessiles, entières, à bord ondulé, jusqu’à 20 cm de long. Fleurs : cauliflores sur rameaux et tronc ; grandes (6-10 cm), en urne, grises avec des lignes violettes ; malodorantes (chou pourri). Fruits : forme et dimension très variables ; en général sphérique, baie géante jusqu’à 30 cm de diamètre appelée calebasse ; indéhiscente, à coque externe mince ligneuse fauve contenant une pulpe avec de nombreuses graines plates. Phénologie : sempervirent, ou décidu ! selon la rigueur de la saison sèche. Fleurs presque toute l’année mais peu à la fois (DUSS), surtout de mars à juillet (FOURNET). Propagation facile par graines ou boutures. Habitat : entre 0 et 850 m accompagnant les endroits habités ou échappé des cultures ; abondant, plutôt en zone sèche. Tempérament : héliophile modéré, à croissance lente ; se bouture et rejette (MARSHALL).

Usages : Arbre ornemental. Le fruit encore vert est gratté, sculpté et peint ; les graines sont enlevées ensuite (motifs de décoration). Employé comme instrument de musique (“maraca” ou “shak shak”, NICHOLSON). Le fruit à maturité est vidé et est très utilisé comme ustensiles de ménage (dont le nom caraïbe est déjà mentionné par BRETON (kui) ou “couis”). On peut le ficeler et le modeler en différentes formes. D’après HONYCHURCH les plus grands fruits utilisés comme cruches, pots, etc… Bois blanc peu durable : jougs (MARSHALL) ; bardeaux (BURNS) ; selles, manches, charrettes (LITTLE & WADSWORTH) ; bois de feu. Médicinaux : pulpe contre la diarrhée, diurétique en tisane expectorante et contre la toux ; à froid contre les crevasses des pieds ; avec un peu de vinaigre contre les coups de soleil, les blessures et les contusions (DUSS) ; pulpe rôtie mangée après accouchement ; pour avorter (à Barbade) : bouillie avec feuilles de Swietenia et Petiveria alliacea ; mais cause nausée, diarrhée, empoisonnement (BANNOCHIE) ; aussi purgatif (même auteur) ; bourgeons en décoction contre les coups, à Marie-Galante (GRANGUILLOTTE) ; asthme (NICHOLSON) ; sirop de calebasse en mettant les fruits sous la cendre (FOUQUÉ).

Distribution générale : Indigène et aussi naturalisé et très largement distribué dans toute l’Amérique tropicale entre 0 et 850 m par la culture (cultivé aussi dans l’Ancien Monde). Les premiers conquérants l’auraient déjà rencontré introduit (Oviedo VIII : 4, 1535, cité par KIMBER 1969).

Distribution aux Petites Antilles : Indigène dans les Petites Antilles (LITTLE & WADSWORTH). GOODING and al. considèrent que l’espèce a été introduite à Barbade. Aurait été introduit par les Caraïbes (STEHLÉ, KIMBER). Introduit et naturalisé en Martinique (FIARD, comm. pers.) ; se trouve dans les anciennes cultures aux Grenadines (Bailey, NICHOLSON), à Cannouan (HOWARD) et çà et là dans toutes les îles. Matériel examiné : BT : RODRIGUEZ 3263, Trois-Rivières (P) ; ROLLET 1505, cours inférieur du Galion, 50 m (GUAD). D : STEHLÉ 6369, Bataca, Réserve Caraïbe, 300 m (P). M : HAHN 889, en basse région (P).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). ALLEN 1956 ; BANNOCHIE (unpublished notes) ; BRETON 1665 ; BRITTON* 1908 ; BRITTON & WILSON 1925 ; BURNS 1942 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 ; DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; FOUQUÉ* 1972 ; GOODING and al.* 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH* 1980 ; HOWARD* 1952, 1989 ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; JACQUIN** 1763 ; KIMBER 1969 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; MARSHALL 1939 ; NICHOLSON 1978 ; NUTTALL* 1855 ; Oviedo 1535 ; PENNINGTON & SARUKHAN* 1968 ; RECORD & HESS 1940 ; STEHLÉ 1963 ; TUSSAC** 1818. Nombreuses réf. iconogr. in Index Londinensis 1929.


Crescentia linearifolia

Crescentia linearifolia Miers Trans. Linn. Soc. 26 : 172 (1868).

Synonymes : Crescentia microcarpa Bello (1881).

Noms vernaculaires : Fr : Calebasse marron (Haïti). Esp : Higüerito (Puerto Rico, St Domingue) ; aussi Higüerita (Puerto Rico).

Description : Petit arbre atteignant 7 m de haut et 20 cm de diamètre (LITTLE and al.). Rameaux : densément feuillus. Feuilles : fasciculées aux noeuds, subsessiles, lancéolées, 1 cm de large, 6 cm de long. Fleurs : peu nombreuses, aux noeuds ; corolle verdâtre, 4 cm de long à bord fimbrié plus ou moins déchiré ; malodorantes (chou pourri, LITTLE and al.). Fruits : globuleux, 3-5 cm de diamètre ; non déhiscent ; nombreuses graines. Phénologie : décidu. Feuilles et fruits irrégulièrement (LITTLE and al.), presque toute l’année. Habitat : en forêt littorale sèche entre 0 et 60 m d’altitude. Tempérament : xérophile ; probablement héliophile.

Distribution générale : Hispaniola, Puerto Rico, Tortola, Virgin Islands, Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : Espèce rare connue de deux récoltes seulement. Observations : SM : (BRITTON & WILSON). SB : vu au Morne de l’Anse à Toiny (LE GALLO et al.).

Bibliographie : (*Iconographie). BARKER & DARDEAU 1930 ; BRITTON & WILSON 1925 ; FOURNET 1978 ; HOWARD 1989 ; LITTLE and al.* 1974.


Spathodea campanulata

Spathodea campanulata Beauv. Fl. Owar. 1,47 : 27-28

Noms vernaculaires : Fr : Kokiyoko (Ste-Lucie) ; Tulipier du Gabon, Immortel étranger (Guadeloupe, Martinique) ; Tulipier, Pissat (Dominique) ; Immortel étranger (Haïti). A : Pipee tree (Dominique) ; African tulip tree (Barbade) ; Tulip tree (Trinidad) ; Fountain tree ; African Tulip (Ste-Lucie).

Description : Arbre atteignant 15 m de haut, 60 cm (et plus) de diamètre. Feuilles : opposées décussées ou ternées imparipennées jusqu’à 65 cm de long ; 11-17 folioles opposées 8 × 15 cm. Fleurs : orange-rouge, rassemblées en touffes de 10 cm de haut et 20 cm de large, au-dessus des feuilles (racèmes). Calice côtelé, en corne, fendu sur la face convexe externe, tomenteux, roux. Fruits : capsules érigées déhiscentes, atteignant 25 cm de long ; nombreuses graines ailées argentées. Phénologie : décidu mais quelquefois sempervirent. Floraison et fruits presque toute l’année, surtout de septembre à février (FOURNET). Habitat : trouées en forêt dense (en Afrique centrale et occidentale). Tempérament : essence de lumière ; propagé par graines ou boutures ; croissance rapide ; drageonne abondamment.

Usages : Ornemental par les fleurs rouges et l’ombrage. Très cultivé.

Distribution générale : Originaire d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.

Distribution aux Petites Antilles : Cultivé partout et plus ou moins, mais faiblement naturalisé.

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; LE CORRE et al.** 1985 ; LUBBOCK* 1892 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; ROCK* 1917.


Tabebuia heterophylla

Tabebuia heterophylla (DC.) Britton Ann. Mo. Bot. Gard. 2 : 48 (1915).

Basionyme : Raputia heterophylla DC, Mem. Museum Paris 9 : 153, (1822).

Synonymes : Bignonia leucoxylon L. (1753) ; Bignonia pentaphylla L. (1763) ; Tabebuia pentaphylla L. Hemsley (1882) ssp. pentaphylla Stehlé (1945).

Noms vernaculaires : Précolombien : Bamatta. Créole : Powyé (Ste-Lucie). Fr : Poirier, Poirier-pays (Guadeloupe, Martinique) ; Poirier blanc, Poirier gris, Poirier noir, Poirier jaune, Poirier rouge (Guadeloupe, Martinique) ; Porier, Poirier (Dominique, Ste-Lucie). A : White Cedar (St Kitts, Dominique, Ste-Lucie, Antigua, St Vincent, Grenade, Grenadines) ; Cedar (Grenadines) ; Whitewood (Barbade). Esp : Roble blanco, Roble prieto (Puerto Rico).

Description : Grand arbre. Un gros sujet à 260-280 m d’altitude (Anse Couleuvre, Nord Martinique) atteint 205 cm de diamètre !! et plus de 30 m de haut. De nombreux sujets dépassent 1 m de diamètre. Espèce très variable par la couleur du bois et le nombre de folioles, ce qui a entraîné la description d’un nombre inconsidéré d’espèces, réductibles tout au plus à des variétés. Une variété monophylle semble dominer dans certaines stations ; exemples : en Guadeloupe entre Trois-Rivières et Capesterre, Haut de la Montagne et carrefour Grande Vigie - Anse Bertrand - Porte d’Enfer en Grande-Terre ; à la Désirade (bord du Plateau, Falaise Sud, à Marie-Galante à ravine Anse Coq) ; Les Saintes : Terrede- Bas, route entre Grande Anse et Petites Anses ; près Grand Rivière vers Anse Couleuvre à la Martinique ; aussi entre Anse Bertrand et Grande Vigie, niveau carrefour Porte d’Enfer (Guadeloupe) ; entre 300 et 400 m cours supérieur Rivière des Pères près de Basse-Terre. On observe cependant côte à côte des arbres monophylles et des arbres à 3-5 folioles (Désirade, Marie-Galante). En fait il y a souvent mélange de feuilles 1-3 folioles ou 3-5 folioles (ou même 1-5 folioles sur le même arbre, HOWARD) d’où l’idée qu’il existe souvent des populations d’hybrides. Pied : pattes d’importance variable à dos rond. Tronc anfracteux cannelé souvent tortueux. Écorce : épaisseur totale 9 mm pour 50 cm de diamètre. Aspect externe : beige à brun clair, fissurée longitudinalement irrégulièrement côtelée anastomosées. Rhytidome : 3-5 mm très feuilleté en section. Écorce vivante : orange à brun clair finement feuilletée très fibreuse, avec des rayons très fins serrés donnat un fin quadrillage et de larges rayons en entonnoir, blancs. Écorce interne jaunâtre. Aubier : jaunâtre, structure étagée en tangentielle ; pores fins mais visibles ; bandes continues ondulées de parenchyme jaune sur fond brun clair. Rameaux : peuvent présenter des “balais de sorcières” dûs à un virus transmis par un insecte. Feuilles : opposées décussées composées palmées à 1-2-3-4-5 folioles elliptiques à obovales, apex arrondi, en coin à la base, quelquefois un peu crassulescentes 3-5 × 6-11 cm. Fleurs : roses (jaune à l’intérieur du tube) ; fleurs passées blanches ; en cymes terminales ou axillaires. Les jeunes plants fleurissent tôt, souvent à un ou 2 ans. Fruits : capsules linéaires 12-30 cm, déhiscentes en 2 valves. Graines plates 4 × 8 mm à 2 ailes latérales dans un plan, minces, blanches, translucides ; longueur totale : 25 mm. Plantule : Type II. Les graines ailées peuvent être portées par le vent à très longue distance du semencier. L’enveloppe de la graine libère deux cotylédons profondément bilobés très rapidement exposés. Les restes de la graine demeurent parfois solidaires de la plantule au niveau du collet. L’axe épicotylé produit des feuilles opposées simples. Elles sont sombres et leurs nervures sont claires. Le «poirier» s’établit spontanément sur des falaises, des sols nus, éventuellement des murs. Son tempérament de pionnier s’exprime bien au-delà des régions où il participe aussi à la constitution des peuplements forestiers.

Usages : Bois facile à sécher et à travailler, résistant à la pourriture ; très sensible aux termites et aux tarets ; couleurs variables : aubier blanc crème ; coeur brun clair, gris ; figuré sur quartier ; essentes, jougs, bâtis de charrettes, meubles (Marie-Galante) ; moulins à manioc, jantes de roues (DUSS) ; mortiers, bois (HODGE & TAYLOR) ; instruments aratoires ; bateaux (membrures, pont, étambot, rames : très recherché dans toute la Caraïbe, en particulier pour les bois courbes ; construction lourde, planchers, poteaux. Charronnage, menuiseries, meubles, ébénisterie, manches, tournage, articles de sport ; bois de fente, tonnellerie (STEHLÉ, 1949, Classif.) ; sculpture. C’est le bois d’oeuvre par excellence des Petites Antilles. Arbre d’alignement ; ornemental par ses fleurs roses (rosées puis blanches en fin de floraison). Pas d’emploi médicinal connu, cependant feuilles en emplâtres in HODGE et al. ; d’après ces auteurs on reconnait 2 variétés de bois, le rouge et le blanc ; le premier est préféré.

Distribution générale : Hispaniola ; Puerto Rico ; Virgin Islands ; Petites Antilles ; naturalisé aux Bermudes ; planté en Floride du Sud. GOODING and al. (1965) mentionnent aussi l’espèce en Amérique centrale et au Venezuela, probablement par erreur.

Distribution aux Petites Antilles : Commun dans toutes les îles des Petites Antilles.

Matériel examiné : SB : QUESTEL 138, environs de Gustavia (P). BT : GRÉBERT 35, Houëlmont (P) ; HUC 1000, Lamentin, 10 m (GUAD) ; HUC 1366, Trois-Rivières (GUAD) ; MC KEE 10526, Vieux-Fort, 20 m (P) ; RODRIGUEZ 2989, Gommier (P) ; ROLLET 6, près Basse-Terre, 50 m (GUAD) ; ROLLET 1280, Monts Caraïbes, 270 m (GUAD) ; ROUSTEAU 76, Monts Caraïbes (GUAD) ; STEHLÉ 534ter, Capesterre (P). GT : HUC 1356, Petit Canal, 8 m (GUAD) ; ROLLET 1127, Anse Patate près St François, 2 m (GUAD). Dé : SASTRE & JÉRÉMIE 1970, Porte d’Enfer (P) ; STEHLÉ 3041, Anse Bertrand, 15 m (P) ; STEHLÉ 8225, Pointe des Châteaux (P). MG : ROLLET 826, Anse Coq, 170 m (GUAD). D : STEHLÉ 6091, Réserve Caraïbe (P). M : HAHN 253, environ St Pierre (P) ; OLDEMAN & MAURICE M34, Ste Anne 0-200 m (P) ; id. Pelée s.n. Bellevue (P) ; RODRIGUEZ 3355, Dillon (P) ; STEHLÉ 3702, Ajoupa Bouillon (P) ; STEHLÉ 5743, Macouba (P). SL : COWAN 1588, Mont du Cap 100 m (P) ; HUC 1356, Marigot Bay (GUAD). B : EGGERS 7214, Forster Hall (P). Observations : Ag : dans les fourrés épineux (ROLLET). SM : Pic ; Paradis à l’îlet Tintamarre. SB : Morne Grand Fond, 100 m (ROLLET). Ba : dans les fourrés épineux du plateau NE (DAVID & ROLLET). SK : presqu’île orientale, 100 m (ROLLET & FIARD). At : Boggy Peak, 0 à 400 m, très commun ; Sugar Loaf, 50 à 300 m ; Darkwood, 0-50 m ; Wetherills Estate, 0-50 m ; Willikies, 0-50 m ; Mount Thomas, 150 m (DAVID & ROLLET). Dé : Variété monophylle sur le plateau ; chemin de la Montagne, Ravine Maître Pierre, 100-150 m ; ravine Cybèle, 50-100 m, ravine de la Rivière, 150 m ; ravine de Baie Mahault, 150 m ; pentes côte NW ; Plateau, très commun (DAVID & ROLLET). MG : Très commun, présent dans 14 des 27 stations visitées pour la carte écologique (ROLLET). SL : Dennery, Frégate Island (feuilles simples) d’après VERNA SLANE ; vu à Espérance Bay, 50 m, Union, 50 m, Dennery Waterwork Res., 300 m, Petit Piton, 720 m sommet, Cul de Sac River 400 m, Fond d’Or Bay 0-100 m, East Wind, 0 m (ROLLET). SV : King’s Hill, 150 m ; Wallibou, peuplement preque pur, 0 à 10 m. Certains pieds monophylles près de Richmond Beach ; Campden Park, en forêt sèche, Nord de Kingstown côte W, variété monophylle (ROLLET). B : Coffee Gully, assez commun ; Hackleton Cliff, 100 m ; Joe’s River (presque monophylle), Forster Hall (ROLLET). Note : dans les îles du Nord (St-Barthélemy, St-Martin, Tintamarre, Anguilla) les feuilles semblent toujours nettement plus petites, parfois unifoliolées et mucronées. (T. lepidota ?) non à ( P).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). BEARD 1944, 1949 ; BRITTON & WILSON* 1925 ; CARRINGTON** 1993 ; CTFT** 1990 ; DUSS 1897 ; FOURNET 1976** , 1978* ; GOODING and al. 1965 ; GRÉBERT 1935 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HOWARD 1952, 1989* ; HUGHES 1750 ; LE CORRE & EXBRAYAT 1985** ; LONGWOOD 1961 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE and al.* 1967 ; NICHOLSON 1979 ; QUESTEL 1941 ; STEHLÉ 1941 Classif., 1946 Les Poiriers, 1947 Reliques… ; Wadsworth 1943, 1944, 1945. Note : Il y a doute sur l’identité de l’espèce Tabebuia leucoxyla DC. (FOURNET, 1978 ; DUSS ; QUESTEL 1941), dont le bois serait jaune, et pour laquelle DUSS donne une description basée sur un mauvais échantillon : fleurs jaunes (Noms vernaculaires : Bois d’ébène) ; autrefois abondante en Martinique (encore quelques pieds au Jardin Botanique de Saint-Pierre en 1897, détruits en 1902). L’espèce citée par Wikström in Symb. Antill. (1826) pour St-Barthélemy n’a pas été retrouvée par QUESTEL (1941). BRITTON & WILSON (VI, 196) ne donnent pas de description de cette espèce. La référence à DESCOURTILZ (vol.3 t. 204, p. 244) donnée par DUSS est peu fiable. Une espèce de Poirier jaune existe à l’état de pieds isolés chez quelques particuliers en Martinique. Selon le propriétaire d’un jardin où elle se trouve (Quartier Didier à Fort de France) elle aurait été introduite de Trinidad ; les folioles sont entièrement et nettement pubescentes. Cette espèce, non identifiée n’est pas T. serratifolia D. Don. La variabilité de Tabebuia heterophylla ne devrait cependant pas conduire à inclure dans l’espèce traitée lato sensu, des formes qui paraissent trop éloignées. Ainsi les formes récoltées dans les îles sèches du Nord (Anguilla, St-Barthélemy, St-Martin), toujours avec un nombre réduit de folioles, le plus souvent 3, de bien plus petite taille et surtout terminées par un mucron presque épineux, mériteraient d’être traitées séparément (écotype ou espèce nouvelle à décrire). Enfin Tabebuia pallida (Lindley) Miers est une espèce très peu différente de T. heterophalla (HOWARD, 1989). (Voir tableau floristique), considérée parfois comme sous-espèce, distinguée cependant par Gentry 1974 comme espèce et HOWARD 1979 “very tenuously distinguished” (1-3 folioles, zones sèches en côte sous le vent et considérée comme endémique des Petites Antilles).


Tabebuia serratifolia

Tabebuia serratifolia (Vahl) Nicholson

Noms vernaculaires : Arawak (Guyana) : Hakia. A : Yellow poui ; Ironwood ; Yellow poirier (Ste-Lucie). Esp : Araguaney (Venezuela).

Description : Grand arbre 1 m de diamètre et à racine pivotante. Feuilles : opposées décussées composées palmées, en général 5 folioles, dentées ou entières, acuminées. Feuilles adultes glabres. Fleurs : jaunes. Fruits : 30 cm de long. Phénologie : décidu. Floraison en saison sèche (janvier à mai). Habitat : forêts sèches décidues à semi-décidues, mais aussi disséminé en forêt dense en zone mouilleuse. Tempérament : essence de lumière, anémophile.

Usages : Bois dur et lourd, très durable, brun, difficile à travailler, très apprécié. Construction lourde, pilots, poteaux, traverses. Arbre ornemental par ses fleurs jaunes quand il est totalement défeuillé. Arbre national du Venezuela. Distribution générale : Trinidad, Amérique du Sud tropicale : Venezuela, Guyanes, Brésil, Pérou ; Petites Antilles. Distribution aux Petites Antilles : Planté comme arbre d’ornement (Ste-Lucie, Barbade) ; BEARD pense qu’il est indigène à Grenade, et peut-être à St Vincent où il est plus ou moins naturalisé en forêt sèche à Campden Park, au nord de Kingstown.

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). BEARD 1944 ; FANSHAWE 1954 ; GOODING and al. 1965 ; Hargreaves** 1965 ; HOYOS** 1983 ; MARSHALL* 1939. Note : D’autres Tabebuia à fleurs jaunes (T. chrysantha, T. chrysea, T. spectabilis) ou à fleurs roses (T. rosea), décidus et très ornementaux, sont cultivés çà et là.


Tabebuia chrysantha

Tabebuia chrysantha (Jacq.) Nichols. est un grand arbre originaire d’Amérique centrale et du Nord de l’Amérique du Sud ; il est cité par HOWARD (1989) pour certaines îles : Montserrat, Ste-Lucie, St Vincent, Grenade où il serait naturalisé ( ?). A été récolté en 1853 (BÉLANGER 209, P) à l’Est de St Pierre ; probablement détruit lors de l’éruption de 1902 ; il n’a pas été retrouvé en Martinique.


Tabebuia lepidota

Tabebuia lepidota (HBK) Britton, est un petit arbre (4 m) de Cuba, Hispaniola, Puerto Rico. Il est cité par HOWARD (1989) pour Anguilla, St-Martin, Barbuda. Basionyme : Bignonia lepidota HBK.


Tecoma stans

Tecoma stans (L.) Juss. ex Kunth H.B.K. Nov. Gen. Sp. 3 : 144 (1819).

Basionyme : Bignonia stans L., Sp. Pl., ed. 2, 2 : 874 (1763).

Synonymes : Stenolobium stans (L.) Seem. (1863).

Noms vernaculaires : Créole : Bwa Kawayib. (Ste- Lucie). NB. : ce nom désigne aussi Sabinea carinalis, arbre national de Dominique, endémique de cette île. Fr : Boispissenlit, Fleurs jaunes, Bois à énivrer (Guadeloupe) ; Fleur jaune (Martinique) ; Bois Caraïbe (Grenade) ; CHEVALIER (Haïti). A : Yellow elder (St Vincent) ; Shrubby yellow Bignonia, Buttercup, Elderbush. Torchwood, Christmas Hope (Barbade) ; Coribee (Antigua) ; Softwood, Candlewood (Antigua) ; Feverbush ; Ginger Thomas (Puerto Rico) ; Yellow Elder, Trompet flower, Puerto Rico. Esp : Roble amarillo (Puerto Rico), litt. : chêne jaune.

Description : Arbuste à petit arbre de 6-10 m de haut, atteignant 10 cm de diamètre ; très variable par la culture. Feuilles : opposées décussées, imparipennées, 25 cm de long, à 5-11 folioles opposées dentées, lancéolées 4 × 10 cm. Fleurs : jaunes en racèmes terminaux dressés. Fruits : capsule linéaire pendante, 10-20 cm de long, déhiscente ; nombreuses graines (5 mm) anémophiles : aplaties à 2 ailes latérales (15 mm) blanches (semblables à de petites graines de Tabebuia heterophylla). Phénologie : sempervirent, floraison octobre à avril (FOURNET), octobre à janvier en Dominique (HONYCHURCH) ; toute l’année (LITTLE & WADSWORTH ; DUSS). Fleurs et fruits de mars à octobre (NICOLSON). Habitat : 0-350 m ; assez commun dans les fourrés littoraux secs (DUSS) et terres abandonnées (GOODING). Tempérament : héliophile, pionnière sur terres nues. Usages : Ornemental (fleur nationale des Virgin Islands et des Bahamas). DUSS signale qu’on se sert quelquefois des feuilles et jeunes tiges froissées pour enivrer les poissons (d’où le nom vernaculaire) ; ne semble pas avoir d’emploi médicinal (DUSS, HONYCHURCH).

Distribution générale : Largement distribué en Amérique tropicale par la culture, et plus ou moins naturalisé. Floride, Texas, Mexique, Amérique centrale, Amérique du Sud : Colombie, Venezuela jusqu’à la Bolivie, le Brésil et le Nord de l’Argentine (LITTLE & WADSWORTH) ; indigène d’Amérique tropicale (ADAMS).

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles des Petites Antilles, sauf peut-être Nevis où l’espèce n’a pas encore été récoltée.

Matériel examiné : SB : QUESTEL 110, Petite Saline (P). Ba : Mac Intosh 211, Old Quarry, Codrington St Michael (P). BT : DUSS 69, s.loc. (P) ; JÉRÉMIE 334, Vieux-Habitants (P) ; QUENTIN 417, Gourbeyre, 100 m (P) ; STEHLÉ 66, Baillif (P). GT : FOURNET 4471, Moule (P). M : BÉ- LANGER s.n., environs St Pierre (P) ; HAHN 254, Le Prêcheur (P) ; RODRIGUEZ 3680, Case Pilote (P). Observations : At : base Mont Boggy, 350 m (ROLLET) ; Darkwood, 0 m, Wetherills Estate, 0-50 m (DAVID & ROLLET). D : NICOLSON and al. citent 7 spécimens (commun le long de la côte ouest). SL : Petit Piton, près du sommet, 650 m (FIARD & ROLLET). SV : Barromallie, Nord Kingstown, 100 m (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). ADAMS 1972 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON & WILSON 1925 ; CARRINGTON** 1993 ; DUSS 1897 ; FOURNET 1976** , 1978* ; GOODING and al. 1965 ; HONYCHURCH 1980 ; HOWARD* 1989 ; LE CORRE & EXBRAYAT** 1985 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991.


BIGNONIACEAE cultivées


Jacaranda rhombifolia

Jacaranda rhombifolia G.F.W. Meyer, introduit du Nord de l’Amérique du Sud. Bibliographie - Iconographie : HOYOS** , 60-61 (1983), Fl., du port coul.


Jacaranda mimosaefolia

Jacaranda mimosaefolia D.Don, introduit du Nord de l’Amérique du Sud. Bibliographie - Iconographie : HOYOS** , 60-61 (1983), F., Fl., Fr, port coul.


Kigelia africana

Kigelia africana (Lam.) Benth. (Sausage Tree), introduit d’Afrique. Synonymes : K. pinnata (Jacq.) DC. Bibliographie - Iconographie : HOYOS** 1983 ; HARGREAVES et al. 1965.


Parmentiera cerifera

Parmentiera cerifera Seem. (Candle Tree), introduit de Panama. Bibliographie - Iconographie : HOYOS** 1983 Voir Tabebuia serratifolia in fine.