Heisteria parvifolia (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Fruit
Médicinal
Bois de feu



Heisteria parvifolia Sm.




Protologue: Rees, Cycl. 17: Heisteria 3 (1811).
Famille: Olacaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 38

Origine et répartition géographique

L’aire de répartition de Heisteria parvifolia s’étend du Sénégal et du sud-ouest du Mali jusqu’en Centrafrique et vers le sud jusqu’en R.D. du Congo et au nord de l’Angola, ainsi probablement qu’en Ouganda et dans le sud du Soudan.

Usages

Le bois de Heisteria parvifolia est utilisé en construction, pour la fabrication de poteaux, de piliers, en menuiserie, pour la confection de palissades et de manches d’outils. La flexibilité des tiges et du bois en fait un matériau idéal pour les arcs, les flèches, les pièges, les ressorts, les harpons et autres articles de pêche. On s’en sert également de bois de feu.

Ses feuilles d’un vert foncé lustré et son calice élargi écarlate qui persiste sur le fruit tout au long de son développement en font un très bel arbre ou arbuste d’ornement. A plusieurs endroits, les fruits sont consommés frais ; les petites graines riches en huile se consomment fraîches, grillées ou cuites. Les ramilles font office de bâtonnets à mâcher. Les feuilles servent à tapisser les paniers à fruits. Au Congo, on s’en sert pour teindre les boucliers.

En médecine traditionnelle ghanéenne, les racines broyées sont administrées en lavement contre les maux d’estomac. Au Congo, le jus d’écorce de racine est employé en instillation nasale en cas de migraine et en instillation oculaire pour soigner les douleurs et les infections oculaires. L’écorce de la tige sert d’antitussif au Ghana, en Côte d’Ivoire et en R.D. du Congo. Au Gabon, on applique l’écorce sur les plaies de la circoncision. Au Ghana et en Côte d’Ivoire, la décoction de feuilles se boit ou s’utilise dans le bain pour fortifier les enfants rachitiques et pour traiter les convulsions. Elle sert également d’analgésique et les jeunes mères s’en frictionnent la poitrine en cas de douleurs ; en Sierra Leone elle soigne les maux de dents. Au Congo, la décoction de feuilles traite l’asthme, les douleurs costales, d’estomac et les troubles menstruels. On utilise les graines moulues pour endormir le poisson. En R.D. du Congo, la poudre d’écorce entre dans la préparation d’un poison de flèche.

Production et commerce international

Les différent produits issus de Heisteria parvifolia ne sont commercialisés qu’au niveau local.

Propriétés

Le bois est gris rosé à brun pâle, lourd et dur. Le grain est fin.

L’amande contient près de 50% de matière grasse et son goût, qui rappelle la noisette, est agréable. La composition en acides gras serait la suivante : principalement des acides gras saturés à longue chaîne (C16–C28) 18,5%, de l’acide oléique 31%, d’autres acides gras mono et di-énoïques 5% ; en outre, plusieurs acides gras rares sont présents, notamment des acides trans-insaturés. Les feuilles contiennent des tanins.

Description

Arbuste ou arbre de petite taille atteignant 15(–20) m de haut, sempervirent ; fût jusqu’à 40(–60) cm de diamètre, légèrement cannelé à la base ou à fins contreforts ; surface de l’écorce finement fissurée, grise à brun foncé, écorce interne rosée exsudant une résine rougeâtre ; cime à longues branches cintrées, retombantes et fortement ramifiées aux extrémités ; rameaux faiblement ailés ou côtelés, glabres et souvent à lenticelles bien visibles. Feuilles alternes, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 0, 5–1,5 cm de long, sillonné au-dessus ; limbe elliptique à oblong ou lancéolé, de 6–25 cm × 2,5–12 cm, arrondi ou cunéiforme à la base, acuminé à l’apex, coriace, à bord légèrement enroulé, glabre, pennatinervé à (5–)6–11 paires de nervures latérales. Inflorescence : fascicule axillaire. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, blanc crème à blanc verdâtre, de très petite taille ; pédicelle de 1,5–4 mm de long, s’allongeant dans le fruit ; lobes du calice deltoïdes, d’environ 1 mm de long ; pétales libres, oblongs-lancéolés, de 2–2,5 mm de long ; étamines libres, en 2 verticilles, celles du verticille externe sensiblement plus longues que celles du verticille interne ; ovaire supère, 3-loculaire. Fruit : drupe ellipsoïde de 10–12 mm × 6–8 mm, blanchâtre à verdâtre, enveloppée par les lobes du calice élargi, brun rougeâtre à rouge foncé et atteignant 3 cm de long ; noyau ellipsoïde, de 7–9 mm × 4–6 mm, contenant 1 seule graine. Graines oléagineuses. Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 5–8 cm de long, épicotyle d’environ 1 cm de long ; cotylédons foliacés, elliptiques, de 2–3,5 cm de long ; premières feuilles alternes.

Autres données botaniques

Dans plusieurs régions, Heisteria parvifolia peut fleurir et fructifier tout au long de l’année ou presque. De nombreux animaux se nourrissent des fruits et servent d’agents de dissémination.

Le genre Heisteria comprend environ 65 espèces présentes en Amérique tropicale et 3 en Afrique tropicale. Le bois des autres espèces africaines de Heisteria sert aux mêmes fins que celui de Heisteria parvifolia.

Heisteria trillesiana

Heisteria trillesiana Pierre est un arbuste ou un arbre de taille petite à moyenne atteignant 20 m de haut, à fût dépourvu de branches sur 7 m et mesurant jusqu’à 40 cm de diamètre, présent au Cameroun et au Gabon. Son bois, blanc à jaune avec une nuance rosée, solide et dur mais facile à fendre, est probablement utilisé aux mêmes fins que celui de Heisteria parvifolia. Les amandes oléagineuses sont consommées crues ou cuites, mais provoqueraient des coliques.

Heisteria zimmereri

Heisteria zimmereri Engl. est un arbuste ou un arbre de petite taille atteignant 7(–15) m de haut, à fût droit jusqu’à 50 cm de diamètre, présent au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Gabon, au Congo, en R.D. du Congo et à Cabinda (Angola). Son bois gris rosé est employé pour la confection de poteaux d’habitations, d’ustensiles et en menuiserie. Les amandes oléagineuses se mangent crues ou cuites. Plusieurs parties de la plante sont utilisées en médecine traditionnelle de la même façon que Heisteria parvifolia.

Ecologie

Heisteria parvifolia se rencontre dans des milieux très variés, qui vont du sous-étage de la forêt pluviale humide sempervirente à la forêt côtière, la ripisylve et la forêt primaire d’altitude, mais aussi dans la forêt périodiquement inondée, la forêt marécageuse, la forêt à Raphia et parfois dans les fourrés de la savane et de la forêt secondaire, du niveau de la mer jusqu’à 1450 m d’altitude. Au Ghana, on dit qu’il est fortement associé aux sols acides, pauvres en bases, alors qu’en Côte d’Ivoire il est localement abondant sur les sols sablonneux.

Gestion

Heisteria parvifolia se multiplie facilement par graines. On en compte environ 1000 par kg. La germination nécessite 2–4 semaines avec un taux de réussite de 50–60%.

Ressources génétiques

Heisteria parvifolia est très répandu et rien n’indique qu’il soit menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Tout laisse supposer que Heisteria parvifolia restera un producteur de bois d’œuvre et de bois de feu insignifiant ; de même, ses fruits et ses amandes risquent de n’être consommés qu’au niveau local. Il se pourrait que l’huile des graines joue un rôle plus important en tant que source d’acides gras rares. Les nombreux usages médicinaux méritent d’être étudiés par la recherche pharmacologique.

Références principales

  • Keay, R.W.J., 1958. Olacaceae. In: Keay, R.W.J. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 1, part 2. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 644–649.
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* Malaisse, F., N’Gasse, G. & Lognay, G., 2004. Heisteria parvifolia (Olacaceae), an underestimated shrub or small tree with oil-producing seeds. Systematics and Geography of Plants 74(1): 17–25.
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* Villiers, J.-F., 1973. Olacaceae. Flore du Cameroun. Volume 15. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 101–162.

Autres références

  • Aubréville, A., 1959. La flore forestière de la Côte d’Ivoire. Deuxième édition révisée. Tome premier. Publication No 15. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 369 pp.
* de Koning, J., 1983. La forêt de Banco. Part 2: La Flore. Mededelingen Landbouwhogeschool Wageningen 83–1. Wageningen, Netherlands. 921 pp.
* de la Mensbruge, G., 1966. La germination et les plantules des essences arborées de la forêt dense humide de la Côte d’Ivoire. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 389 pp.
* Hall, J.B. & Swaine, M.D., 1981. Distribution and ecology of vascular plants in a tropical rain forest: forest vegetation of Ghana. W. Junk Publishers, the Hague, Netherlands. 383 pp.
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* Vivien, J. & Faure, J.J., 1996. Fruitiers sauvages d’Afrique: espèces du Cameroun. Ministère Français de la Coopération, Paris, France & CTA, Wageningen, Netherlands. 416 pp.

Auteur(s)

  • L.P.A. Oyen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Oyen, L.P.A., 2012. Heisteria parvifolia Sm. In: Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. Consulté le 13 octobre 2025.


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