Dehnedj (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Le Livre des Pierres. C’est une pierre verte, de la couleur de l’émeraude, que l’on rencontre dans les mines de cuivre, tout comme on rencontre l’émeraude dans les mines d’or. On la trouve mélangée avec le cuivre, et voici son mode de formation : quand le cuivre se pétrifie dans ses mines, il lui survient des vapeurs de soufre qui s’engendrent à l’instar du vert-de-gris, et quand elles arrivent en des points où la terre est compacte, elles se condensent et se transforment en pierre. Il en est de couleurs variées ; il en est d’un vert éclatant, de moirées, qui ressemblent aux plumes de paon, de la couleur du foie. D’autres ont des nuances intermédiaires, et on peut les rencontrer toutes sur une même pierre. Les tourneurs la soumettent au tour et font ressortir d’une seule pierre des nuances variées, et cela en raison de sa formation dans la terre par couches successives. C’est une pierre tendre, qui est luisante quand l’air est pur, et terne quand il est trouble. Elle jouit de propriétés antitoxiques. En raison de sa mollesse, elle se laisse facilement détruire par le frottement. Sa poudre, administrée à quelqu’un qui a pris du poison, est d’une certaine utilité. Si, au contraire, on la donne à celui qui n’a pas absorbé de poison, elle devient elle-même un poison violent qui pénètre dans les intestins et suscite dans l’abdomen des pustules et de la putréfaction, toutes choses qui se guérissent difficilement. L’absorption de l’eau qui s’en écoule, quand on la garde dans la bouche, est très-dangereuse. Si l’on fait des frictions avec cette pierre sur la piqûre d’un scorpion, on en retire quelque avantage. Les frictions faites avec sa poudre, dissoute dans du vinaigre, sur l’impétigo de nature atrabilaire le guérissent. Elle est utile contre les dartres furfuracées de la tête et de tout le corps.
- Ishak ibn Amrân. Elle est chaude au quatrième degré.
- Autre. Pulvérisée, c’est la substance la meilleure qui se ptiisse associer au musc pour les épileptiques qui tombent en perdant connaissance. On leur en administre trois fois en injections dans le nez et en fumigations, et ils guérissent.
La malachite est un carbonate de cuivre, comme on le sait. A la dernière citation, Sontheimer a traduit par céphalalgie ce que le contexte nous paraît commander de rendre par épilepsie. Le Livre des Pierres est attribué par les Arabes à Aristote. Il en existe une copie à la Bibliot. nat,, suppl. ar. 876. L’auteur le dit abrégé de l’original. Toutefois Aristote y prend la parole et parle de son disciple Alexandre.