Kerefs (Ibn al-Baytar)

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Kohl khaoulân
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Kerm bostany


1902 - Kerefs, Ache.


Nom accepté : [[]]

[3-149]

Il y a l’espère cultivée, celle de marais, celle de montagne, celle de rocher, celle d’Orient et celle de Chypre. Quant à l’espèce de jardin, elle est bien connue.

  • Galien, VIII.
  • Dioscorides, III, 67. C’est une plante qui convient dans tous les cas où l’on emploie la coriandre. (Il s’agit de l’espèce cultivée.) Quant à la plante que l’on appelle eleioselinon. xxx, c’est l’ache aquatique, qui croît dans les lieux humides. Elle est plus grande que l’espèce cultivée et a les mêmes emplois.
  • Ibn Massouîh. L’ache est chaude au commencement du troisième degré et sèche au milieu du second.
  • Hakîm ibn Honeïn. Les médecins modernes les plus éminents la placent au commencement du deuxième degré de chaleur et de sécheresse.
  • Costus, dans son Livre de l’Agriculture. Elle excite l’appétit vénérien chez les hommes et chez les femmes; c’est pourquoi on l’interdit aux nourrices, parce qu’elle porte au coït et qu’elle diminue le lait. Elle parfume l’haleine.
  • Abou Djoreidj. Elle convient pour le refroidissement du foie. En friction sur les abcès chauds, elle les enflamme.
  • Rufus. Elle remplit la matrice d’humeurs âcres.
  • Massîh. Elle désobstrue le foie et la rate.
  • Et-Tabary. Ses feuilles fraîches sont avantageuses contre le refroidissement de l’estomac et du foie. Elles dissolvent les calculs. Leur suc est utile contre la fièvre pituitaire, pris seul ou associé au suc des feuilles de fenouil fraîches. Les graines sont plus actives que les feuilles.
  • Razès. Il faut s’en abstenir si l’on a à craindre la piqûre des scorpions.
  • Le même, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Elle tarit le lait, et si une nourrice en fait abus, son nourrisson devient épileptique. Confite, elle convient à l’estomac, calme les nausées, et le gonflement qu’elle entraine est léger et se dissipe promptement. Les tempéraments froids n’ont pas besoin de la corriger, s’ils n’en font un usage excessif, et ils n’ont qu’à prendre alors des substances propres à dissiper le gonflement. Les tempéraments chauds, pour la corriger, peuvent se borner à la prendre avec du vinaigre.
  • Ibn Semdjoun. On rapporte d’après Galien que si une femme enceinte en prend beaucoup à l’époque de sa grossesse, elle enfantera un enfant atteint, dès sa naissance, d’une éruption de pustules malignes et d’ulcères putrides. Aussi tous les médecins l’interdisent aux mères, de peur qu’elles n’engendrent un enfant idiot ou faible d’esprit. Cette action de l’ache se produit par le fait des vapeurs qui s’élèvent du corps vers sa partie supérieure. Les feuilles agissent avec plus d’intensité que les graines. La tige et la racine sont plus laxatives que les feuilles. En effet, la tige agit à la façon d’un médicament, et les feuilles, en raison de leur âcreté et de leurs propriétés subtilisantes, après avoir été digérées, attirent les humeurs vers l’estomac. Il importe donc de ne pas les prendre avant le repas, leur usage après le repas étant un peu plus bénin.
  • El-Israïly. Prise avec de la laitue, elle se corrige et devient savoureuse, à peu près comme si elle était confite, en raison de l’humidité et du froid de la laitue. Les graines d’ache ont la propriété d’exaspérer l’épilepsie.
  • Eïssa ibn Massa. Elle purifie le foie, les reins et la vessie, et les désobstrue. Elle dissipe les flatuosités et le gonflement de l’estomac. Elle nuit aux épileptiques.
  • Ishak ibn Amrân. Elle facilite la respiration et la digestion et convient à l’estomac. Une de ses propriétés, c’est, qu’en raison de son action désobstruante, elle livre passage vers l’estomac, la tête et la matrice à des humeurs âcres et superflues ; aussi ne convient-elle pas aux épileptiques, en même temps qu’elle nuit au fœtus, par la raison que si des humeurs arrivent à la matrice et se mêlent aux aliments du fœtus, il lui survient par le corps des humeurs âcres et putrides de nature pestilentielle.
  • Le Chérif. Une de ses propriétés c’est que si on la triture, qu’on la mélange avec du miel et qu’on l’administre dans l’angine de poitrine, elle agit avec une efficacité que rien n’égale. Une autre recette plus efficace encore, si elle est bien observée, c’est de la triturer avec une égale quantité de sucre, d’enduire de beurre de vache et de prendre pendant trois jours : c’est un puissant aphrodisiaque; il faut de plus se nourrir de chairs et de testicules de coq. Si l’on mélange son suc avec de l’huile de rose et du vinaigre et que l’on en fasse des frictions au bain, pendant sept jours consécutifs, on guérit le prurigo, la gale et la rougeole à son début. Une once de son suc avec une once et demie de sucre et une égale quantité de suc de grenades douces, prise pendant plusieurs jours de suite, est un puissant sédatif. La racine relâche le ventre plus que la feuille. La tige est plus active que la feuille et la graine.
  • Ishak ibn Soleimân. On prétend que l’ache de rivière, xxx, et celle de montagne sont fatales à un sujet empoisonné, par la raison qu’elles poussent le poison et le font arriver promptement au cœur. Cela s’explique facilement par les propriétés de l’ache. Si elle est prise quelque temps avant l’ingestion du poison ou peu de temps après, elle dilate les vaisseaux et fait arriver le poison jusqu’au cœur, à moins qu’on ne la prenne après que le poison a perdu de son activité, parce qu’elle a alors la propriété de le neutraliser et de détruire son effet.
  • Livre des Expériences. Son suc, pris avec du sucre, après avoir bouilli et été clarifié, calme la soif causée par la présence de la pituite salée dans l’estomac, et l’irritation qui s’y produit. Les graines dissipent le gonflement de l’estomac et des intestins, en calment les douleurs, assurent l’action des médicaments sur la vessie et neutralisent les effets nuisibles des purgatifs, soit qu’ils irritent, soit qu’ils produisent des ulcérations ou des nausées: elle est en cela d’une grande utilité, et à ce titre on l’associe aux médicaments susdits. Si quelque accident arrive par négligence, on l’administre seule ou associée.
  • El-Ghafeky. Triturée et employée en frictions au bain, elle est très avantageuse contre le prurit. Il y a une autre espèce d’ache que l’on appelle aourâselinon, xxx, ce qui veut dire ache de montagne.
  • Dioscorides. C’est une plante qui pousse d’une racine grêle, de la hauteur d’environ un empan, donnant des rameaux petits, des sommités pareilles à celles de la ciguë, mais bien plus petites, avec des fruits allongés, âcres, aromatiques, ressemblant au cumin. Elle croît dans les endroits rocheux et montueux.
  • Galien. Cette espèce est plus active que l’espèce ordinaire.
  • Dioscorides. Il est une autre espèce appelée petroselinon, xxx xxx, ce qui veut dire ache de rochers, et c’est le persil (maqdonnis. Voyez le n° 2161). — Elle croît dans les endroits rocheux et escarpés. Elle a des graines pareilles à celles de l’ammi, mais plus odorantes, plus âcres et aromatiques.
  • Galien, VIII. — Il y a une espèce d’ache que l’on appelle en grec hipposelinon, ce qui veut dire la grande ache, et c’est l’ache nabatéenne, xxx, l’ache orientale, xxx, l’ache d’hiver, xxx, l’ache à larges feuilles, que les Berbères appellent yakhsis (voy. le n° 2304).
  • Dioscorides. Elle est plus grande que l’espèce cultivée, et d’une couleur blanchâtre. Sa tige est creuse, longue, molle et marquée de lignes. Ses feuilles sont aussi plus larges et d’une couleur purpurine. Elle porte des capitules pareils à ceux du libanotis, qui s’ouvrent et laissent apercevoir des fleurs et des graines allongées, dures, âcres et aromatiques. La racine est pareillement aromatique, blanche et d’un médiocre volume. Elle croît dans les lieux ombragés et près des marais.
  • Galien. Elle est moins active que l’ache habituellement employée.
  • Dioscorides. Sa graine prise avec du vin doux est emménagogue. Parmi les aches sauvages, il en est une autre espèce que l’on appelle en grec smyrnion, xxx, et c’est l’ache fraîche, xxx.
  • Dioscorides. Elle croît dans le mont Amanus. La tige ressemble à celle de l’ache et fournit de nombreux rameaux. Les feuilles sont plus larges, et celles qui touchent à la terre plus inclinées, recouvertes d’une humeur gluante, consistantes, aromatiques, âcres, d’une saveur de médicament, de couleur jaunâtre. La tige porte une ombelle pareille à celle de l’aneth. Les graines sont arrondies, pareilles à celles du chou, noires, âcres, de la saveur de la myrrhe. La racine est âcre, odorante, peu abondante en sucs, piquant la gorge, couverte d’une écorce noire et intérieurement d’un blanc jaunâtre. La plante croît dans les endroits rocheux et sur les coteaux. —Galien. C’est une plante dans le genre de l’ache cultivée.
  • Dioscorides. Sa racine, ses branches et son fruit ont des propriétés échauffantes.
  • Dioscorides, livre V. On en prépare aussi un vin spécial.

La première plante nommée l’ache cultivée n’est autre que l’Apium graveolens, transformée par la culture, ou autrement, en céleri. La seconde espèce est la même plante à l’état sauvage.

Sontheimer fait de la première espèce l’Apium petroselinon. Sprengel penche pour faire de l’Oreoselinon l’Athamantha libanotes, plutôt qu’un Selinon. Le Petroselinon est pour lui l’Athamantha macédonien. De l’Hipposelinon il fait un Smyrnium olusatrum. Sprengel fait du Smyrnium le S. Dioscoridis. On lit dans les notes de la traduction arabe de Dioscorides qu’il v a deux espèces d’ache de montagne ou d’Oreoselinon. La seconde porterait en Espagne le nom de Siouâk el-Abbâs, xxx xxx. Le Petroselinon est, dit-on, abondant aux environs de Hissn el-fath, dans la province de Séville.