Motandra guineensis (PROTA)
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Introduction |
Motandra guineensis (Thonn.) A.DC.
- Protologue: Prodr. 8 : 423 (1844).
- Famille: Apocynaceae
Origine et répartition géographique
Motandra guineensis est répandu en Afrique, où on le trouve depuis la Sierra Leone et le Mali jusqu’au Soudan et à l’Ouganda vers l’est, et jusqu’à l’Angola vers le sud.
Usages
En Côte d’Ivoire, on applique le jus des feuilles de Motandra guineensis sur les yeux pour traiter les infections oculaires, et on l’emploie en bain de bouche ou en massage sur les gencives pour traiter les maux de dents ; on l’instille aussi dans le nez en cas d’évanouissement, de maux de tête ou pour calmer les malades mentaux. La réaction initiale est une irritation des membranes muqueuses, suivie d’une sédation. Le jus de l’écorce est employé en lavement pour calmer les maux d’estomac des femmes qui viennent d’accoucher. En Sierra Leone, la tige creuse est coupée en petits tronçons qui sont enfilés comme des perles.
Propriétés
Un extrait à l’éthanol de feuilles de Motandra guineensis a fait l’objet d’essais in vitro pour déterminer ses propriétés antibactériennes et antifongiques, mais ils n’ont pas montré d’effets significatifs.
Description
Arbuste grimpant ou liane atteignant 40 m de long, contenant un latex blanc ; tige jusqu’à 10 cm de diamètre ; écorce brune, lisse, ensuite fissurée longitudinalement ; rameaux brun pâle, avec de petites lenticelles brun-orangé. Feuilles opposées, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 3,5–10(–13) mm de long, glabrescent ou couvert d’une pubescence brun rouille, avec des glandes stipitées près du sommet ; limbe elliptique à oblong-obovale, de 3,5–14 cm × 1,5–4,5 cm, base arrondie, apex acuminé, avec des touffes de poils brun pâle sur les aisselles des nervures latérales. Inflorescence : panicule terminale, de 2,5–15,5 cm × 1,5–7(–9) cm, garnie de poils brun rouille, mais glabrescente, portant de nombreuses fleurs. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, odorantes ; pédicelle de 1–5 mm de long ; sépales triangulaires, de 1–2 mm de long ; corolle blanche à blanc verdâtre, tube obconique, de 2,5–4 mm de long, urcéolé à la base, garni à l’intérieur de touffes de poils de 1–2 mm à partir de la base, lobes étroitement ovales à étroitement obovales, de 2,5–7 mm de long ; étamines insérées à la base du tube de la corolle, sommet des anthères garni d’une touffe de poils ; ovaire semi-infère, 2-loculaire, style très court, tête du pistil garnie de longs appendices. Fruit composé de 2 follicules étalés, de 4–18 cm × 1–3,5 cm, s’amincissant jusqu’au sommet, s’ouvrant par des fentes longitudinales, vert foncé avec des poils denses brun rouille, munis d’ailes longitudinales, renfermant de nombreuses graines. Graines d’environ 18 mm × 9 mm, avec des touffes de poils de 30–80 mm de long au sommet ; cotylédons largement ovales, foliacés.
Autres données botaniques
Le genre Motandra comprend 3 espèces, qui se rencontrent toutes en Afrique tropicale continentale. Il est apparenté aux genres Baissea et Oncinotis. Motandra guineensis est l’espèce la plus largement répartie, tandis que Motandra lujaei De Wild. & T.Durand et Motandra poecilophylla Wernham sont restreintes à la forêt pluviale la plus humide de l’ouest de l’Afrique centrale. En R.D. du Congo, on prend du jus de l’écorce de Motandra lujaei pour traiter la toux. La longue tige est employée pour confectionner des collets et comme lien.
Motandra guineensis fleurit vers la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. Les fruits mûrissent durant la saison sèche.
Ecologie
Motandra guineensis se rencontre dans les forêts décidues claires ou secondaires, les forêts-galeries et les recrûs secondaires. Il pousse sur des sols sableux, des sols argileux et des affleurements de rochers, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1200 m d’altitude.
Ressources génétiques
Motandra guineensis est répandu, y compris dans des milieux plus ou moins perturbés, et ne paraît pas menacé.
Perspectives
En raison des usages médicinaux divers du jus des feuilles, Motandra guineensis mérite l’attention de la recherche.
Références principales
- Bouquet, A. & Debray, M., 1974. Plantes médicinales de la Côte d’Ivoire. Travaux et Documents No 32. ORSTOM, Paris, France. 231 pp.
- Burkill, H.M., 1985. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 1, Families A–D. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 960 pp.
- de Kruif, A.P.M., 1984. A revision of Motandra A.DC. (Apocynaceae). In: Leeuwenberg, A.J.M. (Editor). Series of revisions of Apocynaceae 11–13. Mededelingen Landbouwhogeschool Wageningen 83–7, Wageningen, Netherlands. pp. 1–20.
- Kerharo, J. & Bouquet, A., 1950. Plantes médicinales et toxiques de la Côte d’Ivoire - Haute-Volta. Vigot Frères, Paris, France. 291 pp.
Autres références
- Atindehou, K.K., Koné, M., Terreaux, C., Traoré, D., Hostettmann, K. & Dosso, M., 2002. Evaluation of the antimicrobial potential of medicinal plants from the Ivory Coast. Phytotherapy Research 16(5): 497–502.
- Omino, E.A., 2002. Apocynaceae (part 1). In: Beentje, H.J. & Ghazanfar, S.A. (Editors). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 116 pp.
- Terashima, H. & Ichikawa, M., 2003. A comparative ethnobotany of the Mbuti and Efe hunter-gatherers in the Ituri forest, Democratic Republic of Congo. African Study Monographs 24(1–2): 1–168.
Sources de l'illustration
- Akoègninou, A., van der Burg, W.J. & van der Maesen, L.J.G. (Editors), 2006. Flore analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. 1034 pp.
Auteur(s)
- M.J. Boone, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Boone, M.J., 2006. Motandra guineensis (Thonn.) A.DC. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 1 octobre 2025.
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