Myrcia fallax (Rollet, Antilles)

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Myrcia deflexa
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Myrcia leptoclada
Planche 169 : MYRTACEAE. XXXVI. Myrcia fallax. A. Rameau fructifié. B. Feuille de lumière en altitude. C. Feuille d’ombre. D. Feuille de lumière. E. Écorce (coupe transversale).
Écorce
Écorce

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Myrcia fallax (Rich.) DC. Prodr. 3 : 244 (1828).


Basionyme : Eugenia fallax Rich., Actes Soc. Hist. Nat. Paris 1 : 110 (1792).

Synonymes : Myrcia berberis DC. (1828) ; M. reticulata O. Berg (1855) ; M. divaricata sensu Griseb. (1860) non (Lam.) DC. (1828) ; M. martinicensis Krug & Urban ex Urban (1895). Voir notes in HOWARD (1989).

Note : espèce variable ; deux variétés (à petites feuilles et à grandes feuilles), mais il semble y avoir des intermédiaires. Une variété à gros fruits de Ste-Lucie mériterait peut-être d’être érigée en espèce distincte (cf. HOWARD, 1989).

Noms vernaculaires : Fr : Petite-feuille du haut ; Petit Goyavier bâtard montagne (Guadeloupe) ; Goyavier bâtard ; Bois de basse blanc, Bois de fer blanc (Martinique) ; Bois grillé (Ste-Lucie). A : « Gin » (Dominique) ; Wild pulmrose (St Vincent). Esp : Hoja menuda (Puerto Rico).

Description : Arbre atteignant 13 m de haut et parfois 70-80 cm de diamètre. Pied : pas de pattes (diamètres 26- 35 cm). Écorce : épaisseur totale 7 mm pour un diamètre de 24 cm. Aspect externe : taches côte à côte, irrégulières, brunes et rouge brique. Rhytidome : 2-3 mm, caduc en petites plaques soulevées irrégulières ; dessous orange rouille, pourpre si humide. Écorce vivante : tranche couleur rose carmin à sang caillé, fibrilleuse, plus ou moins feuilletée, ondulée (bandes fines sombres et claires alternées) ; zone intermédiaire blanchâtre ; vineuse au contact de l’aubier. Aubier : jaunâtre, orange pâle à jaune d’or ; extérieur un peu cannelé ; grain fin. Feuilles : opposées ; très variable par la taille, avec tous les intermédiaires entre grandes et petites feuilles. Il y a une tendance à rencontrer les sujets à petites feuilles à des altitudes plus élevées (700-1000 m) que pour les sujets à grandes feuilles (170-700 m) ; on trouve des sujets à feuilles moyennes entre 450 et 950 m, ce qui suggère une variation continue. Il y a peut-être des variétés martiniquaises à pétiole plus court (600-900 m) et à feuilles en selle de cheval entre 300 et 600 m, la première a été appelée Myrcia martinicensis : elle ressemble à M. splendens mais est plus coriace ; elle n’est pas reconnue par Mc VAUGH. Feuilles d’ombre : grandes, plates, 15 cm de long et plus ; feuilles de lumière petites, moins de 10 cm de long, dressées, très acuminées, plus coriace que M. deflexa ; nervures marginales très saillantes dessous ; points pellucides très gros, très visibles sur les jeunes feuilles, devenant invisibles sur les vieilles feuilles ; tomentum absent sur les feuilles adultes. Jeunes feuilles vert très clair avec points rouges ; feuilles glabres ; bourgeon lancéolé, argenté.


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Fleurs : blanches, en panicules multiflores atteignant 12 cm de long. Fruits : noir violacé, oblong-ellipsoïde, atteignant 15 × 8 mm. Phénologie : sempervirent. Il ne semble pas y avoir de différence entre les variétés à petites et à grandes feuilles pour les époques de floraison janvier, mars et surtout juillet-septembre et de fructification novembre à mars. Habitat : espèce variable entre 150 et 1100 m, commune en forêts denses et d’altitude. Tempérament : plastique pour l’humidité ; plus héliophile que Myrcia deflexa ; semi-héliophile ; fréquent en fourrés d’altitude.

Distribution générale : Puerto Rico ; Petites Antilles ; Trinidad, Tobago, Panama, Amérique du Sud.

Distribution aux Petites Antilles : Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent, Grenade.

Matériel examiné : BT : Petites feuilles : BARRIER 2461, Trace Victor Hugues, Matouba, 700 m (GUAD) ; FOURNET 4297, Mamelle Pigeon (P) ; HUC 1054, Pas du Roy, 1000- 1100 m (GUAD) ; HUC 1217, 1263, Nez Cassé, 700-1100 m (GUAD) ; JÉRÉMIE 79, Mamelle Pigeon, 500 m (P) ; ROLLET 654, Nez Cassé, 700-1100 m (GUAD) ; ROLLET 921, Mamelle Petit-Bourg, 700 m (GUAD) ; ROLLET 960, Bains Jaunes (GUAD) ; ROLLET 1008, Trace Karukera, chutes du Carbet, 700 m (GUAD) ; ROUSTEAU 424, Pas du Roy, 1000-1100 m (GUAD) ; SASTRE 2600, Mamelle Pigeon près du sommet 700 m (P) ; STEHLÉ 471, Matéliane, 1250 m, forêt rabougrie (P). Grandes Feuilles : BARRIER 2331, Mamelle Pigeon (GUAD) ; BARRIER 2368, Trace des Contrebandiers (GUAD) ; BARRIER 2433, 3072, Trace des Crêtes 600 m (GUAD) ; ROLLET 475, 994, Trace des Crêtes, 600 m (GUAD) ; ROLLET 772, Beausoleil, 700-850 m (GUAD) ; ROLLET 1016, Bains Jaunes, 950 m (GUAD) ; ROLLET 1824, Mamelle Petit-Bourg, 650-700 m (GUAD) ; ROUSTEAU 186, 187, Morne Rose (GUAD) ; TANDY 77, 81, Forêt de Bellevue, Pointe Noire (GUAD) ; TANDY 102, Beausoleil, 700-850 m (GUAD) ; TANDY 110, Maison de la Forêt, 250 m (GUAD). D : EGGERS 453, Wallhouse Valley (P). NICOLSON and al. citent plusieurs spécimens récoltés en forêts denses et d’altitude. M : HAHN 883, Mt Parnasse (P) ; HUC 1189, Montée Cornouan vers Plateau Concorde (GUAD) ; MAURICE 27, Plateau Boucher (P) ; MAURICE 34, Morne Jacob (P) ; MAURICE 82, Morne Capot (P) ; MAURICE 86, La Rodate (P) ; Privaut 269, Pitons du Carbet (P) ; ROLLET 717, Morne Rose à Morne Belly, 600 m (GUAD) ; ROLLET 1808, Chapeau Nègre, 600-900 m (GUAD) ; ROLLET 2024, Route de la Trace (GUAD) ; ROUSTEAU 186, 187, Morne Rose, 600 m (GUAD) ; STEHLÉ 2178, Pitons du Carbet, 1100 m (P) ; STEHLÉ 4764, Gros Morne (P) ; STEHLÉ 5017, entre Deux Choux et Gros Morne, 650 m (P) ; STEHLÉ 6057, Deux Choux, 850 m (P). SV : ROLLET 498, Cumberland valley (GUAD).

Observations : SL : Piton Flore (VERNA SLANE).

Bibliographie : (*Iconographie). BEARD 1944 ; DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; LITTLE and al. 1974 ; Mc VAUGH 1989 ; NICOLSON and al. 1991.

Anatomie du bois

Myrcia antillana : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Myrcia antillana, Myrcia citrifolia, Myrcia citrifolia var. imrayana, Myrcia leptoclada, Myrcia platyclada :

  • Bois parfait brun rose violacé, avec des veines sombres chez M. leptoclada, relativement peu différencié de l’aubier, à grain fin, très dur et très lourd (0,90-1,25 g/cm3) sauf celui de M. fallax (0,75-0,80 g/cm3).
  • Pores plus ou moins bien régulièrement répartis, toujours isolés, au nombre de 5 à 15 par mm2 sauf chez M. citrifolia (50-60 par mm2), fins (50-90 μm de diamètre) à moyens (100-140 μm) chez M. antillana et M. fallax, avec une certaine proportion de très petits, d’environ 30-40 μm de diamètre, fréquemment obstrués par des dépôts blancs chez M. antillana, M. leptoclada et M. platyclada. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations vaisseaux-fibres ornées.
  • Parenchyme variable selon les espèces : en bandes courtes à longues chez M. antillana et M. leptoclada, en cellules isolées et courtes chaînettes régulièrement espacées chez M. citrifolia et M. fallax, en chaînettes groupées chez M. platyclada. Files de cellules composées de 4 à 10 éléments contenant des cristaux par 2, 4 et en chaînes.
  • Rayons 2 ou 2-3-sériés (3-4-sériés chez M. fallax), au nombre de 15 à 20 par mm2, de structure hétérogène : cellules couchées au centre et 2 à 6-(10) rangées de cellules carrées et dressées. Des longues extrémités unisériées ainsi que des rayons 1-sériés parfois fréquents peuvent apparaître en section transversale comme un second type de rayons plus fins. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations vaisseaux-fibres. Grandes « alvéoles à laticifères » observées chez M. citrifolia uniquement.
  • Fibres à ponctuations aréolées.