Neoboutonia macrocalyx (PROTA)

De Pl@ntUse
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Médicinal
Bois d'œuvre
Bois de feu
Auxiliaire


Neoboutonia macrocalyx Pax


Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 30: 339 (1901).
Famille: Euphorbiaceae

Origine et répartition géographique

Neoboutonia macrocalyx est réparti depuis l’est de la R.D. du Congo jusqu’au Kenya, et vers le sud jusqu’au Zimbabwe et au Mozambique.

Usages

En Afrique de l’Est, le bois de Neoboutonia macrocalyx est utilisé dans la construction d’habitations, pour la sculpture et pour les parties internes du contreplaqué. En Tanzanie, il s’utilise en outre pour les caisses, les cageots, les tabourets, les pots à eau et les ruches. Le bois est un bon substitut du balsa (Ochroma pyramidale (Cav. ex Lam.) Urb.). Il est largement utilisé comme bois de feu.

En Ouganda, Neoboutonia macrocalyx a été planté pour la conservation des sols. En Afrique de l’Est, l’infusion de racine et les râpures de racine se prennent comme purgatif, la décoction de racine soigne le diabète, l’infusion de feuilles se prend comme émétique et la décoction de feuilles contre les vertiges, alors que la décoction de feuilles et d’écorce de ramilles se boit et s’applique en lotion pour soigner la fièvre.

Propriétés

Le bois de cœur est blanc à gris-blanc, souvent à stries brun foncé irrégulières, et ne se démarque pas nettement de l’aubier. Le fil est droit, le grain grossier.

C’est un bois léger, avec une densité de 350–390 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air et au séchoir rapidement. Le bois est facile à scier et à travailler avec des outils manuels et des machines-outils bien affûtés. Il se rabote pour obtenir généralement une finition laineuse ou filandreuse, avec des surfaces lustrées. Les propriétés de clouage, de vissage, de collage, de vernissage, de peinture et d’assemblage sont toutes satisfaisantes. Le bois supporte bien le cintrage à la vapeur. Il n’est pas durable, étant sensible aux attaques de champignons dont le bleuissement, de termites, de scolytes et de térébrants marins. Le bois de cœur est modérément perméable aux produits de conservation, l’aubier quant à lui est perméable. Le bois conviendrait pour la production de pâte à papier.

Les extraits d’écorce de Neoboutonia macrocalyx ont montré une activité antiplasmodium, et 4 différents diterpénoïdes du type tigliane ont été isolés de ces extraits. Ces composés sont connus pour leurs propriétés biologiques telles que des activités irritante, cytotoxique, carcinogène et antitumorale, et ils pourraient être responsables pour l’activité antiplasmodium des extraits.

Description

Arbre dioïque, de taille petite à moyenne, atteignant 20(–40) m de haut ; fût droit et cylindrique, jusqu’à 60 cm de diamètre ; surface de l’écorce lisse, blanc pâle à grise ; cime étalée ; rameaux à denses poils étoilés. Feuilles alternes, simples et en général entières ; stipules ovales, jusqu’à 1 cm de long ; pétiole de 5–15 cm de long, à denses poils étoilés ; limbe largement ovale à presque orbiculaire, de 10–30 cm × 10–15 cm, profondément cordé à la base, courtement acuminé à l’apex, à poils étoilés sur les nervures et ponctué de glandes minuscules au-dessous, à 7–9 nervures à partir de la base et 5–7 paires de nervures latérales. Inflorescence : panicule terminale atteignant 30 cm de long, souvent feuillée à la base. Fleurs unisexuées, régulières, sans pétales ; fleurs mâles à pédicelle de 2–3 mm de long, calice de couleur crème, à 2–3 lobes largement ovales de 2,5–3 mm de long, glandes du disque 10, étamines 30–40, libres, jusqu’à 3 mm de long ; fleurs femelles à pédicelle jusqu’à 8 mm de long, calice à 4–6 lobes d’environ 3 mm de long mais accrescent chez le fruit, disque superficiellement 5-lobé, ovaire supère, 3-lobé, d’environ 2 mm de diamètre, à denses poils étoilés, styles d’environ 2 mm de long. Fruit : capsule 3-lobée d’environ 1 cm de diamètre, à poils étoilés, contenant 3 graines. Graines ellipsoïdes, d’environ 7 mm × 5 mm, marbrées de brun foncé.

Autres données botaniques

Le genre Neoboutonia ne comprend que 3 espèces et est cantonné à l’Afrique tropicale continentale. Les 2 autres espèces, Neoboutonia mannii Benth. (synonymes : Neoboutonia diaguissensis Beille, Neoboutonia glabrescens Prain) et Neoboutonia melleri (Müll.Arg.) Prain, ont une répartition plus large que Neoboutonia macrocalyx. Leur distinction est douteuse car les différences sont minimes. Ce sont tous les deux en général de petits arbres à plusieurs troncs, atteignant 12(–20) m de haut, avec une aire de répartition combinée qui s’étend de la Guinée jusqu’au sud du Soudan et en Ouganda, et vers le sud jusqu’en Zambie, en Angola et au Mozambique. En Afrique de l’Ouest, le bois est scié en planches, et en R.D. du Congo il est utilisé en construction et comme bois de feu. En Tanzanie, le bois sert aux mêmes usages que celui de Neoboutonia macrocalyx. Au Congo et en R.D. du Congo, la décoction de racine et d’écorce se prend comme purgatif et vermifuge. Elle a des propriétés abortives et par conséquent n’est pas donnée aux femmes enceintes. Dans l’est de la R.D. du Congo, les racines sont mâchées pour traiter la gonorrhée. Au Cameroun, l’écorce cuite réduite en poudre se consomme une fois par semaine pour prévenir des crises d’épilepsie. Ce traitement cause la diarrhée et les vomissements, et peut être mortel à des doses élevées. L’écorce a des propriétés d’irritation dermique et s’utilise au Cameroun contre les vers, les douleurs abdominales, les maux d’estomac et le paludisme.

Ecologie

Neoboutonia macrocalyx se rencontre principalement dans la basse forêt montagnarde dans les zones à pluviométrie élevée à 600–2500 m d’altitude, comme espèce pionnière dans les clairières et le long des cours d’eau. Des forêts secondaires peuvent consister en peuplements presque purs.

Gestion

La multiplication de Neoboutonia macrocalyx se fait facilement par semis ou sauvageons. Les fruits doivent être collectés juste avant qu’ils ne s’ouvrent. Après la déhiscence du fruit, les graines sèches peuvent être stockées dans un récipient hermétiquement fermé dans une pièce fraîche. Pour obtenir de bons résultats, il faut utiliser les graines dans les 2 mois après la récolte. La croissance est rapide et les arbres se prêtent à l’écimage et au recépage. Neoboutonia macrocalyx est généralement cultivé en peuplements purs pour la production de bois de feu ou en lignes ou en bandes pour la conservation du sol.

Ressources génétiques

Il n’y a pas de risques sérieux car Neoboutonia macrocalyx est une espèce pionnière répandue qui est abondante en forêt secondaire.

Perspectives

Neoboutonia macrocalyx n’est peut-être pas une essence de bois d’œuvre de premier choix, mais il peut avoir du potentiel pour la production de papier, la conservation des sols et la production de bois de feu.

Références principales

  • Chikamai, B.N., Githiomi, J.K., Gachathi, F.N. & Njenga, M.G., undated. Commercial timber resources of Kenya. Kenya Forestry Research Institute (KEFRI), Nairobi, Kenya. 164 pp.
  • Katende, A.B., Birnie, A. & Tengnäs, B., 1995. Useful trees and shrubs for Uganda: identification, propagation and management for agricultural and pastoral communities. Technical Handbook 10. Regional Soil Conservation Unit, Nairobi, Kenya. 710 pp.
  • Kirira, P.G., Rukunga, G.M., Wanyonyi, A.W., Muthaura, C.N., Mungai, G.M., Machocho, A.K. & Ndiege, I.O., 2007. Tigliane diterpenoids from the stem bark of Neoboutonia macrocalyx. Journal of Natural Products 70(5): 842–845.
  • Lovett, J.C., Ruffo, C.K., Gereau, R.E. & Taplin, J.R.D., 2007. Field Guide to the moist forest trees of Tanzania. Frontier Publishing, United Kingdom. 303 pp.
  • Radcliffe-Smith, A., 1996. Euphorbiaceae, subfamilies Phyllantoideae, Oldfieldioideae, Acalyphoideae, Crotonoideae and Euphorbioideae, tribe Hippomaneae. In: Pope, G.V. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 9, part 4. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. pp. 1–337.

Autres références

  • Beentje, H.J., 1994. Kenya trees, shrubs and lianas. National Museums of Kenya, Nairobi, Kenya. 722 pp.
  • Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
  • Burkill, H.M., 1994. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 2, Families E–I. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 636 pp.
  • Chifundera, K., 2001. Contribution to the inventory of medicinal plants from the Bushi area, South Kivu Province, Democratic Republic of Congo. Fitoterapia 72: 351–368.
  • Dale, I.R. & Greenway, P.J., 1961. Kenya trees and shrubs. Buchanan’s Kenya Estates Limited, Nairobi, Kenya. 654 pp.
  • Kirira, P.G., Rukunga, G.M., Wanyonyi, A.W., Muregi, F.M., Gathirwa, J.W., Muthaura, C.N., Omar, S.A., Tolo, F., Mungai, G.M. & Ndiege, I.O., 2006. Anti-plasmodial activity and toxicity of extracts of plants used in traditional malaria therapy in Meru and Kilifi districts of Kenya. Journal of Ethnopharmacology 106: 403–407.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Tene, M., Tane, P., Tamokou, J., Kuiate, J.-R., Connolly, J.D., 2008. Degraded diterpenoids from the stem bark of Neoboutonia mannii. Phytochemistry Letters 1(2): 120–124.
  • Yamada, T., 1999. A report of the ethnobotany of the Nyindu in the eastern part of the former Zaire. African Study Monographs 20(1): 1–72.
  • Zhao, W., Wolfender, J.-L., Mavi, S. & Hostettmann, K., 1998. Diterpenes and sterols from Neoboutonia melleri. Phytochemistry 48(7): 1173–1177.

Auteur(s)

  • C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Bosch, C.H., 2012. Neoboutonia macrocalyx Pax. In: Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. Consulté le 12 octobre 2025.


  • Voir cette page sur la base de données Prota4U.