Neotina isoneura (PROTA)
![]() |
Introduction |
Neotina isoneura (Radlk.) Capuron
- Protologue: Mém. Mus. natl. Hist. nat., sér. B, Bot. 19: 175 (1969).
- Famille: Sapindaceae
Synonymes
Tina isoneura Radlk. (1879), Tinopsis isoneura (Radlk.) Choux (1925).
Origine et répartition géographique
Neotina isoneura est endémique de Madagascar où il est répandu.
Usages
Le bois de Neotina isoneura est apprécié pour la construction lourde. Il est vendu, ainsi que celui de Tinopsis apiculata Radlk., sous le nom de “ramaindafy”, et convient pour la parqueterie, les ponts, les étais de mines et les traverses de chemin de fer. On s’en sert également de bois de feu et pour la production de charbon de bois. On boit l’extrait d’écorce pour soigner la gonorrhée.
Propriétés
Le bois de cœur est brun rosé pâle et se distingue nettement de l’aubier de couleur blanc grisâtre et de 3–5 cm de large. Le fil est généralement droit, le grain moyen. C’est un bois lourd avec une densité de 900–960 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air relativement vite sans trop de déformation. Des planches de 2,5 cm d’épaisseur sèchent jusqu’à 12% d’humidité en l’espace de 2–3 mois. Les taux de retrait sont élevés, de l’état vert à anhydre ils sont de 6,1–7,4% dans le sens radial et de 10,0–11,2% dans le sens tangentiel. Une fois sec, le bois n’est pas stable en service.
A 12% d’humidité, le module de rupture est de 180–189 N/mm², le module d’élasticité de 14 580–14 830 N/mm², la compression axiale de 73–82 N/mm² et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 10,2–11,6. C’est un bois qui se travaille facilement et prend un fini lisse. Il est durable et assez rebelle au traitement avec des produits de conservation.
L’écorce de Neotina isoneura contient des tanins qui appartiennent au groupe des tanins condensés de type pro-anthocyanidine.
Description
Arbre de taille petite à moyenne atteignant 25 m de haut, monoïque ; fût dépourvu de branches sur 10 m, jusqu’à 50 cm de diamètre ; surface de l’écorce gris pâle ; rameaux glabres. Feuilles alternes, composées paripennées à 2–5 paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de 2,5–3,5 cm de long, rachis de 6–16 cm de long ; pétiolules courts ; folioles opposées à alternes, oblongues, de 6–12 cm × 2–3 cm, folioles supérieures plus grandes, obtuses à l’apex, à bords entiers, glabres, pennatinervées à nombreuses nervures latérales. Inflorescence : panicule axillaire, à pubescence courte. Fleurs unisexuées, régulières, 5-mères, petites, d’environ 4 mm de diamètre, blanchâtres ; sépales libres, ovales, réfléchis chez le fruit ; pétales libres, plus petits que les sépales, à 2 écailles latérales ; étamines poilues ; ovaire supère, 2-loculaire, style court. Fruit : capsule charnue atteignant 2 cm de long, orange à rouge, déhiscente par 2 valves, contenant 1 seule graine. Graines obovoïdes, d’environ 1 cm de long, presque entièrement enveloppées par un arille cireux jaune à rouge.
Autres données botaniques
Le genre Neotina comprend seulement 2 espèces. Il ressemble à Molinaea, Tina et Tinopsis, mais en diffère par ses folioles à bords entiers, par la présence en général de 5 étamines seulement et par des calices réfléchis chez le fruit.
Neotina coursii
Le bois de Neotina coursii Capuron ressemble à celui de Neotina isoneura et sert aux mêmes usages ; il est utilisé traditionnellement pour la construction navale. Neotina coursii est un arbuste ou un arbre de petite taille qui atteint 10 m de haut, à feuilles normalement opposées, qui est présent dans l’est de Madagascar.
Ecologie
Neotina isoneura se rencontre dans la forêt sempervirente subhumide, généralement à des altitudes moyennes.
Ressources génétiques
Il est peu probable que Neotina isoneura soit sérieusement menacé car il est répandu ; mais il est recommandé de le surveiller tout comme Neotina coursii, en raison de la diminution des zones de forêts naturelles à Madagascar.
Perspectives
On sait très peu de choses sur Neotina isoneura et seules des études complémentaires pourraient permettre de mettre en lumière des débouchés sérieux qui mèneraient à un usage plus intensif de l’espèce.
Références principales
- Boiteau, P., Boiteau, M. & Allorge-Boiteau, L., 1999. Dictionnaire des noms malgaches de végétaux. 4 Volumes + Index des noms scientifiques avec leurs équivalents malgaches. Editions Alzieu, Grenoble, France.
- Guéneau, P., Bedel, J. & Thiel, J., 1970–1975. Bois et essences malgaches. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 150 pp.
- Rakotovao, G., Rabevohitra, R., Gerard, J., Détienne, P. & Collas de Chatelperron, P., en préparation. Atlas des bois de Madagascar. FOFIFA-DRFP, Antananarivo, Madagascar.
Autres références
- Beaujard, P., 1988. Plantes et médecine traditionelle dans le Sud-Est de Madagascar. Journal of Ethnopharmacology 23(2–3): 165–265.
- Buerki, S., Forest, F., Acevedo-Rodriguez, P., Callmander, M.W., Nylander, J.A.A., Harrington, M., Sanmartin, I., Kupfer, P. & Alvarez, N., 2009. Plastid and nuclear DNA markers reveal intricate relationships at subfamilial and tribal levels in the soapberry family (Sapindaceae). Molecular Phylogenetics and Evolution 51(2): 238–258.
- Cailliez, F. & Guéneau, P., 1972. Analyse en composantes principales des propriétés technologiques des bois Malgaches. Annales des Sciences Forestières 30: 215–266.
- Capuron, R., 1969. Révision des Sapindacées de Madagascar et des Comores. Mémoires du Muséum National d’Histoire Naturelle, Nouvelle série, Série B, Botanique 19: 1–189.
- Debray, M., Jacquemin, H. & Razafindrambao, R., 1971. Contribution à l’inventaire des plantes médicinales de Madagascar. Travaux et Documents No 8. ORSTOM, Paris, France. 150 pp.
- Guéneau, P., 1971. Bois de Madagascar. Possibilités d’emploi. Centre Technique Forestier Tropical, Antananarivo, Madagascar. 75 pp.
- Hegnauer, R., 1990. Chemotaxonomie der Pflanzen. Band 9. Birkhäuser Verlag, Basel, Switzerland. 786 pp.
- Rabevohitra, R., 2006. Essais sylvicoles d’espèces autochtones aptes à l’afforestation et aux systèmes agroforestiers (Ranomafana/Ifanadiana). Rapport scientifique N° 822-FOFIFA/DRFP, Antananarivo, Madagascar. 22 pp.
- Vary, L.B., Lance, S.L., Hagen, C., Tsyusko, O., Glenn, T.C., Sakai, A.K. & Weller, S.G., 2009. Characterization of microsatellite loci from the Malagasy endemic, Tina striata Radlk. (Sapindaceae). Conservation Genetics 10: 1113–1115.
Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2011. Neotina isoneura (Radlk.) Capuron. In: Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 14 octobre 2025.
- Voir cette page sur la base de données Prota4U.