Ocotea jacquinii (Rollet, Antilles)


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Ocotea jacquinii (Meissn.) Mez Jahrb. Königl. Bot. Gart. Berlin 5 : 242 (1889).
Basionyme : Oreodaphne jacquinii Meissn. in DC., Prodr. 15 (1) : 114 (1864).
Synonymes : Laurus martinicensis Jacq. (1788) ; Nectandra martinicensis (Jacq.) Mez (1889) ; Ocotea jacquiniana Mez ex Duss (1897), Sphalm.
Noms vernaculaires : Fr : Laurier gland (Ste-Lucie) ; Bois doux blanc (Guadeloupe).
Description : Arbre atteignant 17 m de haut et dépassant 20 cm de diamètre. Pied : racines aériennes plates en arcs-boutants 0,3 m de haut, ou pattes aliformes (diamètre 13 cm). Écorce : épaisseur totale 5-7 mm pour un diamètre de 13-19 cm. Aspect externe : brun clair à brun rougeâtre, quelques lenticelles ; sublisse. Écorce vivante : partie externe beige rosé, 3-4 mm d’épaisseur avec de nombreux petits massifs marron ; partie interne chocolat, 1 mm ; tranche sèche odorante. Blanchis traces fusiformes étroites jaune d’or sur fond jaune clair. Aubier : jaune d’or, aspect soyeux ; très odorant. Rameaux : canaliculés, cylindriques, jaunâtre puis brun sombre. Feuilles : alternes, elliptiques, 12-20 × 5-8 cm, acuminées ; face inférieure glauque, pétiole canaliculé ; froissées : odeur de pomme. Fleurs : parfaites (bisexuées) ; inflorescence en panicule plus courte que les feuilles, à pubescence blanche. Fruits : baie de 35-40 mm de haut, 20 mm de diamètre ; l‘un des plus gros fruits chez les Lauracées des Petites Antilles, dépassant parfois en taille ceux de O. dominicana. Cupule 20-30 mm de large, verruqueuse. Phénologie : sempervirent. Fleurs en mai-juin. Fruits en février-mars. Habitat : forêt dense d’altitude entre 600 et 1100 m. Tempérament : hygro-sciaphile. Plantule : Type VII. Une des deux plus grandes plantules de Lauraceae locale avec O. dominicana. La graine en est plus régulièrement ovoïde, les écailles de l’épicotyle plus nombreuses, les feuilles relativement moins larges et jaunâtres. Les pétioles foliaires sont remarquablement épais tandis que les pétioles cotylédonaires subnuls ont une insertion adaxiale.
Distribution générale : Endémique des Petites Antilles.
Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique ?, Martinique, Ste-Lucie.
Matériel examiné : G : ROLLET 957, Bains Jaunes, 950 m (GUAD) ; ROLLET 1005, 1050, 1051, Trace Karukera, 600-700 m (GUAD). M : ROUSTEAU 195, Morne Rouge (GUAD) ; aussi probablement récolté par JACQUIN.
Observations : SL : Barabara entre Castries et Grand Anse (DUSS).
Bibliographie : (**Iconographie couleur). DUSS 1897 ; FIARD** 1992 ; FOURNET 1978 ; HOWARD 1981, 1988 ; NICOLSON and al. 1991 ; STEHLÉ & STEHLÉ 1947 Liste compl.
Anatomie du bois

- 5-(28)-46-50-61-(64)-69-70 (Voir la signification des codes)
Ocotea dominicana, Ocotea eggersiana, Ocotea jacquinii, Ocotea leucoxylon, Ocotea membranacea :
- Bois parfait jaunâtre à beige chez O. dominicana, O. eggersiana et O. jacquinii, beige rose à brun rose chez O. leucoxylon et O. membranacea, distinct de l’aubier jaunâtre dans les 2 dernières espèces, tendre et léger (0,40 à 0,65 g/ cm3 ), grain fin à moyennement fin, maille fine mais visible.
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, en nombre inférieur à 10 par mm2 chez O. dominicana, O. eggersiana et O. membranacea, de 10 à 20 par mm2 chez O. jacquinii et O. leucoxylon, de 80 à 120 μm de diamètre en moyenne et jusqu’à 150 μm chez O. membranacea. Perforations des éléments vasculaires très généralement uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de 10 à 12 μm.
- Parenchyme rare, juxtavasculaire, parfois en très mince manchon. Présence de cellules à huile.
- Rayons 2- ou 2-3-sériés, au nombre de 4 à 7 par mm, de structure sub-homogène à très légèrement hétérogène. Cellules à huile rares à nombreuses. Ponctuations radiovasculaires très grosses, ovales à très allongées. Présence de cristaux minuscules de formes diverses dans certaines espèces.
- Fibres cloisonnées, à ponctuations simples.