Premna angolensis (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
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Bois d'œuvre
Bois de feu
Ornemental


coupe transversale du bois
coupe tangentielle du bois
coupe radiale du bois
détail de la coupe radiale du bois
face transversale du bois

Premna angolensis Gürke


Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 18 : 165 (1893).
Famille: Verbenaceae (APG: Lamiaceae)

Synonymes

  • Premna zenkeri Gürke (1903).

Noms vernaculaires

  • Musalengue (Po).

Origine et répartition géographique

Premna angolensis est largement réparti en Afrique tropicale, depuis le Sénégal jusqu’à l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et l’Angola.

Usages

Le bois de Premna angolensis (nom commercial : muhorro) convient pour la construction, les parquets, les étais de mine, la construction navale, les meubles et l’ébénisterie, les menuiseries intérieures, les jouets et articles de fantaisie, les instruments agricoles, la caisserie, la sculpture, le tournage, les égouttoirs, les récipients alimentaires, les placages et contreplaqués. Au Kenya, on l’utilise pour la sculpture et pour les ruches, et on l’a utilisé comme bois d’œuvre dans les mines. En Tanzanie, on l’utilise pour faire des pièges pour les animaux, des manches d’outils, et comme bois de feu.

En Côte d’Ivoire, l’écorce de Premna angolensis est employée en lavements et en bains pour traiter la fièvre chez les enfants. A São Tomé-et-Principe, l’écorce est employée comme remède contre le paludisme et les fièvres. Au Gabon, l’écorce est employée en lavements et en fumigations contre la démence. En R.D. du Congo, on instille dans les narines du jus extrait de l’écorce pilée par pression pour traiter l’épilepsie. En Tanzanie, on boit une préparation d’écorce pour traiter les maux d’estomac, et on boit le jus exsudé de l’écorce contre la dysenterie.

Au Gabon, Premna angolensis est tabou pour certaines personnes, et son emploi dans la cuisine est interdit. La mauvaise odeur des feuilles et des rameaux jetés sur un feu est censée éloigner les mauvais esprits.

Propriétés

Le bois de cœur de Premna angolensis est brun-jaune pâle, tandis que l’aubier est seulement un peu plus pâle. Le fil est généralement droit, mais parfois contrefil, le grain moyen et régulier. L’odeur est décrite par les uns comme douce, par d’autres comme déplaisante. La densité du bois est de 730–800 kg/m³ à 12% d’humidité. Les grumes sont le plus souvent creuses ou ont un cœur pourri. Le bois se sèche bien, avec peu de déformations, mais il peut se produire quelques gerces. Le bois se travaille et se rabote bien. Il est classé comme apte au déroulage et au tranchage, il a une bonne tenue au clouage, se colle de manière satisfaisante, et se peint, se cire et se vernit bien. Les caractéristiques de cintrage à la vapeur sont moyennes à médiocres. Le bois est durable, en raison de la présence d’huile. L’aubier n’est pas sensible aux attaques de Lyctus.

Description

  • Arbre de taille petite à moyenne jusqu’à 21(–33) m de haut, moins souvent arbustif ; fût jusqu’à 120 cm de diamètre, souvent courbe, parfois cannelé, généralement creux ; écorce externe gris pâle ou gris roussâtre, finement cannelée ; cime étalée à branches plus ou moins horizontales ; jeunes rameaux couverts d’une pubescence et de glandes éparses, devenant ensuite glabres.
  • Feuilles le plus souvent en verticilles de 4, moins souvent opposées, simples et entières ; pétiole de 3–10 cm de long ; limbe ovale, oblong ou elliptique, de 4–21 cm × 3–13(–17) cm, base cunéiforme ou arrondie à légèrement cordée, apex acuminé, glabre sur le dessus, pubescent en dessous sur les nervures principales, avec des ponctuations glandulaires.
  • Inflorescence : grande panicule thyrsoïde, terminale ou axillaire, de 5–30 cm de long, les principales ramifications étant groupées en verticilles de 2–5 et de 3–9 cm de long ; bractées linéaires à lancéolées, jusqu’à 1 cm de long.
  • Fleurs bisexuées, zygomorphes ; pédicelle jusqu’à 1 mm de long ; calice de 1,5–2 mm de long, tronqué ou à 2 lèvres peu distinctes, pubescent ou glabre, persistant ; corolle à 4 lobes, blanche, glabre à l’extérieur, tube de 2–2,5(–3) mm de long, lobes d’environ 1 mm de long ; étamines 4, insérées dans le tube de la corolle, 2 longues et 2 courtes ; ovaire supère, 2-loculaire ou semblant à tort 4-loculaire, style subulé, à 2 lobes courts au sommet.
  • Fruit : drupe globuleuse de 4–6 mm de diamètre, apex aigu, verte virant au violet, endocarpe osseux, renfermant un petit nombre de graines.
  • Graines oblongues.

Autres données botaniques

Le genre Premna comprend environ 225 espèces, réparties principalement dans les zones tropicales et subtropicales de l’Ancien Monde. Diverses autres espèces du genre sont des sources locales de bois d’œuvre en Afrique tropicale.

Premna hildebrandtii

Le bois de Premna hildebrandtii Gürke, que l’on trouve au Kenya et en Tanzanie, est dur et est employé pour les poteaux de construction, les manches d’outils et comme bois de feu. Le feuillage est brouté par les chèvres, et on utilise une décoction de la racine comme médicament contre les maux d’estomac.

Premna mooiensis

Le bois de Premna mooiensis (Pearson) Pieper, que l’on trouve au Mozambique et en Afrique du Sud, est durable dans le sol, et est employé pour les pieux de clôture.

Premna schliebenii

Le bois de Premna schliebenii Werderm., qui pousse en Tanzanie et au Mozambique, est dur et résistant, et est employé pour les poteaux de construction, les manches d’outils et comme bois de feu ; on n’est pas certain, toutefois, qu’il faille le considérer comme une espèce distincte, ou l’inclure dans l’espèce Premna chrysoclada (Boj.) Gürke. Premna schliebenii est classé comme espèce vulnérable dans la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

Au Kenya, Premna angolensis fleurit en avril–mai.

Ecologie

Premna angolensis se rencontre jusqu’à 2100 m d’altitude, en forêt, en brousse et en savane. En zone forestière, on le trouve surtout sur les lisières et dans les clairières.

Ressources génétiques

En raison de sa vaste répartition, Premna angolensis n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Premna angolensis est une utile source locale de bois pour divers usages, notamment la construction. D’un point de vue commercial, son bois n’a guère de potentialités, ses grumes étant souvent creuses, de sorte que son importance a peu de chance de croître.

Références principales

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Auteur(s)

  • M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Brink, M., 2007. Premna angolensis Gürke. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 14 octobre 2025.


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