Pterocarpus osun (PROTA)
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Introduction |
Pterocarpus osun Craib
- Protologue: Bull. Misc. Inform. Kew 1910: 329 (1910).
- Famille: Papilionaceae (Leguminosae - Papilionoideae, Fabaceae)
Origine et répartition géographique
Pterocarpus osun est endémique du sud du Nigeria, du Cameroun et de la Guinée équatoriale.
Usages
Le fût est creusé pour confectionner des pirogues et le bois s’utilise en menuiserie, dans la fabrication de tambours et de cannes de marche. Le jus rougeâtre de l’écorce sert de colorant, par ex. sur les sculptures traditionnelles. La tige est un ingrédient de remèdes traditionnels contre l’anémie falciforme et l’aménorrhée. La poudre de tige en application topique sert à traiter les maladies de peau, à empêcher les infections du cordon ombilical fraîchement coupé, à traiter les douleurs articulaires, les entorses et les affections rhumatismales, ainsi qu’à favoriser la réduction des fractures osseuses.
Production et commerce international
Le bois est commercialisé en petites quantités, parfois les expéditions s’effectuent en mélange avec d’autres Pterocarpus spp. sous le nom de “padouk africain”.
Propriétés
Le bois de cœur est rouge terne et relativement dur. Il se cloue bien et il est sensible aux attaques de termites. Il contient des pigments rouges des groupes de la santarubine et de la santaline. Les santalines peuvent servir de colorant histologique. Les graines contiennent 28% de protéines brutes, mais lors d’essais sur des rats, leur valeur nutritive s’est montrée inférieure à celle de la caséine. Avant qu’elles puissent être utilisées comme composant dans l’alimentation humaine ou complément dans l’alimentation animale, des études d’innocuité et des méthodes de traitement appropriées pour les débarrasser des facteurs antinutritionnels et des éventuels composants toxiques sont nécessaires. On a établi que l’huile des graines, sur la base de sa teneur en β-carotène, constitue une source utile de vitamine A. Ses principaux acides gras sont l’acide linoléique, l’acide oléique, l’acide palmitique et l’acide béhénique. Les propriétés antimicrobiennes de la tige ont été démontrées in vitro. Des extraits de tige ont montré une activité antioxydante ; ils pourraient avoir un effet dépigmenteur et remplacer ainsi des formulations cosmétiques synthétiques.
Description
- Arbre de taille petite à moyenne, sempervirent ou caducifolié, atteignant 30 m de haut mais de stature habituellement bien inférieure ; fût souvent court et tortueux, atteignant 80(–170) cm de diamètre, parfois avec de petits contreforts à la base ; surface de l’écorce brune, rugueuse, s’écaillant par plaques irrégulières, écorce interne jaunâtre, sécrétant une gomme rougeâtre lorsqu’on l’entaille ; cime étalée ; rameaux densément couverts de courts poils bruns à l’état jeune, garnis d’aiguillons mous.
- Feuilles alternes, composées imparipennées à (9–)10–18 folioles ; stipules de 7–15 mm de long, tombant précocement ; pétiole de (3–)4,5–6(–8,5) cm de long, rachis de (9–)13–20(–26) cm de long, à poils bruns denses ; pétiolules de 3–6 mm de long ; folioles alternes à presque opposées, oblongues à ovales ou obovales, de (4–)6–13 cm × 2–5 cm, base arrondie ou légèrement cordée, apex courtement acuminé, papyracées, densément poilues au-dessous à l’état jeune mais glabrescentes par la suite, à 7–11 paires de nervures latérales.
- Inflorescence : panicule axillaire ou terminale de (4–)8–22 cm de long, densément couverte de poils bruns.
- Fleurs bisexuées, papilionacées ; pédicelle d’environ 2 mm de long ; calice campanulé, d’environ 7 mm de long, densément poilu, à 5 dents triangulaires de 1,5–3,5 mm de long, les 2 supérieures légèrement plus longues que les 3 inférieures ; corolle à pétales pourvus d’onglet, jaune, étendard obovale atteignant 14 mm × 12 mm, ailes jusqu’à 12 mm de long, carène atteignant 10 mm de long ; étamines 10, soudées en une gaine atteignant 8 mm de long, l’étamine supérieure parfois partiellement libre ; ovaire supère, stipité, poilu, style atteignant 2,5 mm de long, glabre.
- Fruit : gousse orbiculaire, aplatie, indéhiscente, de 7,5–15 cm de diamètre, sur un stipe atteignant 1,5 cm de long et pourvu d’une aile papyracée et ondulée, couverte de poils bruns et d’aiguillons, à 1 graine.
- Graines réniformes, de 18–24 mm × environ 12 mm, brun foncé à noirâtre.
Autres données botaniques
Au Nigeria, les arbres fleurissent en août–novembre, lorsqu’ils ont toutes leurs feuilles. Les abeilles butinent généralement les fleurs et servent probablement de pollinisateurs. Les racines forment des nodules qui contiennent des bactéries fixatrices d’azote.
Pterocarpus est un genre pantropical appartenant à la tribu des Dalbergieae ; il comprend environ 30 espèces dont environ 15 se rencontrent en Afrique, 10 en Amérique et 5 en Asie.
Ecologie
Pterocarpus osun est présent dans la forêt sempervirente ou la forêt décidue des basses terres.
Ressources génétiques
Pterocarpus osun a une aire de répartition limitée sur laquelle il semble être présent de façon disséminée, et par conséquent il peut facilement être sujet à l’érosion génétique.
Perspectives
Pterocarpus osun a été insuffisamment étudié, et il est difficile de déterminer ses perspectives comme arbre de bois d’œuvre commercial dans le cadre d’une gestion durable. Mais la morphologie souvent médiocre de son fût est un sérieux inconvénient. Ses propriétés médicinales sont prometteuses pour l’élaboration de produits de soins pour la peau.
Références principales
- Burkill, H.M., 1995. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 3, Families J–L. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 857 pp.
- Ebi, G.C. & Ofoefule, S.I., 2000. Antimicrobial activity of Pterocarpus osun stems. Fitoterapia 71(4): 433–435.
- Keay, R.W.J., 1989. Trees of Nigeria. A revised version of Nigerian trees (1960, 1964) by R.W.J. Keay, C.F.A. Onochie and D.P. Stanfield. Clarendon Press, Oxford, United Kingdom. 476 pp.
- Rojo, J.P., 1972. Pterocarpus (Leguminosae-Papilionaceae) revised for the world. Phanerogamarum Monographiae. Volume 5. J. Cramer, Lehre, Germany. 119 pp.
Autres références
- Avwioro, O.G., Aloamaka, P.C., Ojianya, N.U., Oduola, T. & Ekpo, E.O., 2005. Extracts of Pterocarpus osun as a histological stain for collagen fibres. African Journal of Biotechnology 4(5): 460–462.
- Ezeagu, I.E., Petzke, K.J., Lange, E. & Metges, C.C., 1998. Fat content and fatty acid composition of oils extracted from selected wild-gathered tropical plant seeds from Nigeria. Journal of the American Oil Chemists’ Society 75(8): 1031–1035.
- Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
- Olukemi, O.A., Oluseyi, J.M., Olukemi, I.O. & Olutoyin, S.M., 2005. The use of selected Nigerian natural products in management of environmentally induced free radical skin damage. Pakistan Journal of Biological Sciences 8(8): 1074–1077.
- Proll, J., Petzke, K.J., Ezeagu, I.E. & Metges, C.C., 1998. Low nutritional quality of unconventional tropical crop seeds in rats. Journal of Nutrition 128(11): 2014–2022.
- Sprent, J.I., 2001. Nodulation in legumes. Royal Botanic Gardens, Kew, United Kingdom. 146 pp.
Auteur(s)
- R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Lemmens, R.H.M.J., 2008. Pterocarpus osun Craib. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 15 octobre 2025.
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