Tabernaemontana stapfiana (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Glucides / amidon
Huile essentielle / exsudat
Médicinal
Bois d'œuvre
Ornemental
Auxiliaire


branche en fleurs (Zimbabweflora)
branche en fruits (Zimbabweflora)

Tabernaemontana stapfiana Britten


Protologue: Trans. Linn. Soc. London, Bot. 4 : 25 (1894).
Famille: Apocynaceae

Synonymes

  • Tabernaemontana johnstonii (Stapf) Pichon (1948).

Noms vernaculaires

  • Wild magnolia, soccerball fruit (En).
  • Mwambe (Sw).

Origine et répartition géographique

Tabernaemontana stapfiana se rencontre de l’est de la R.D. du Congo jusqu’à l’est du Kenya, et vers le sud jusqu’au Zimbabwe et au Mozambique.

Usages

Dans l’est de la R.D. du Congo, le bois est employé pour la construction de maisons locales, et la fabrication de peignes, de cuillers et de manches pour couteaux et épées. On l’emploie aussi comme bois de feu. L’écorce, les graines et les racines sont employées comme médicament contre l’hypertension sanguine. Le latex est appliqué sur les blessures. Au Kenya, on emploie une décoction de feuilles comme apéritif et comme médicament contre les coliques ; en R.D. du Congo et au Burundi, on l’emploie comme galactagogue, et à fortes doses comme abortif. Le latex est employé comme glu pour les oiseaux. Tabernaemontana stapfiana est planté comme arbre d’ornement, ainsi que comme arbre d’ombrage et arbre mellifère.

Propriétés

Le bois est tendre, de couleur blanche à jaune ou brun pâle.

On a isolé de l’écorce et des tiges de Tabernaemontana stapfiana une douzaine d’alcaloïdes indoles, tels que la périvine, la tubotaïwine et l’ibogamine, et plusieurs dérivés pharmacologiquement actifs.

Description

  • Arbre de taille petite à moyenne atteignant 25(–35) m de hauteur, glabre ; fût jusqu’à 90 cm de diamètre ; écorce rugueuse, brun-gris pâle à foncé ; cime largement étalée.
  • Feuilles opposées, simples et entières ; ochréa bien visible, se prolongeant généralement par des stipules à l’aisselle du pétiole ; pétiole jusqu’à 5–30 mm de long ; limbe étroitement elliptique, de 12–40 cm × 3–14 cm, base cunéiforme, souvent décurrent sur le pétiole, apex acuminé à arrondi, pennatinervé à 12–24 paires de nervures latérales.
  • Inflorescence : corymbe plutôt lâche de 10–28 cm de long, à fleurs nombreuses ou peu nombreuses ; pédoncule de 3–15 cm de long, assez robuste.
  • Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, odorantes ; pédicelle de 5–30 mm de long ; sépales presque libres, orbiculaires à oblongs, de 5–7 mm de long, épais et charnus ; tube de la corolle presque cylindrique, de 21–42 mm de long, tordu, vert pâle avec souvent une gorge jaune pâle, élargi autour des anthères, poilu à l’intérieur, lobes obliquement elliptiques, de 17–60 mm × 8–35 mm, ondulés, étalés, apex arrondi, blancs ; étamines insérées environ à la moitié du tube de la corolle, incluses, anthères sessiles ; ovaire supère, presque cylindrique, formé de 2 carpelles distincts soudés à la base, style cylindrique, de 5–10 mm de long, tête du pistil composée d’une base annulaire, de 5 lobes presque orbiculaires et d’une partie apicale stigmoïde.
  • Fruit constitué de 2 follicules globuleux distincts jusqu’à 20 cm de diamètre, vert foncé avec des ponctuations plus claires, indéhiscents, renfermant de quelques graines à de très nombreuses graines.
  • Graines obliquement ellipsoïdes, de 1,5–2 cm de long, cannelées, couvertes de très petites verrues, brun foncé, arille blanchâtre.

Autres données botaniques

Le genre Tabernaemontana comprend quelque 110 espèces et est pantropical. On en trouve 18 espèces en Afrique continentale et 15 à Madagascar.

Tabernaemontana penduliflora

Tabernaemontana penduliflora K.Schum. est un arbuste ou un petit arbre atteignant 8(–12) m de haut, que l’on trouve du Nigeria à la R.D. du Congo. En R.D. du Congo, le tronc est utilisé pour faire des poteaux de cases, et le bois est également utilisé pour faire des planchettes d’écriture, car il est si tendre qu’on peut facilement effacer les lettres qu’on y a écrites ; le bois est aussi utilisé comme bois de feu. Le latex est employé comme glu pour les oiseaux, et en médecine traditionnelle pour traiter les rhumes et les blessures. Au Cameroun, les racines sont employées pour traiter le paludisme. En Centrafrique, on applique du jus des fruits sur les blessures, et l’écorce sert à faire des cordages grossiers.

La principale période de floraison de Tabernaemontana stapfiana se situe de décembre à février.

Ecologie

Tabernaemontana stapfiana se rencontre en forêt à 700–2500 m d’altitude. On le trouve communément en forêt secondaire et sur les berges de cours d’eau.

Gestion

En forêt au Kenya, on peut trouver localement plus de 5 tiges de Tabernaemontana stapfiana de plus de 20 cm de diamètre par hectare.

Ressources génétiques

Tabernaemontana stapfiana n’est pas menacé d’érosion génétique du fait qu’il est commun même dans les forêts perturbées.

Perspectives

Tabernaemontana stapfiana mérite davantage d’attention en tant qu’arbre à usages multiples, utile non seulement pour son bois mais également en médecine traditionnelle et comme arbre d’ornement.

Références principales

  • Dharani, N., 2002. Field guide to common trees and shrubs of East Africa. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 320 pp.
  • Kingston, D.G., Gerhart, B.B., Ionescu, F., Mangino, M.M. & Sami, S.M., 1978. Plant anticancer agents V: new bisindole alkaloids from Tabernaemontana johnstonii stem bark. Journal of Pharmaceutical Sciences 67(2): 249–251.
  • Leeuwenberg, A.J.M., 1991. A revision of Tabernaemontana 1. The Old World species. Royal Botanic Gardens, Kew, United Kingdom. 223 pp.
  • van Beek, T.A., Verpoorte, R., Baerheim Svendsen, A., Leeuwenberg, A.J.M. & Bisset, N.G., 1984. Tabernaemontana L. (Apocynaceae): a review of its taxonomy, phytochemistry, ethnobotany and pharmacology. Journal of Ethnopharmacology 10(1): 1–156.
  • Yamada, T., 1999. A report of the ethnobotany of the Nyindu in the eastern part of the former Zaire. African Study Monographs 20(1): 1–72.

Autres références

  • Beentje, H.J., 1994. Kenya trees, shrubs and lianas. National Museums of Kenya, Nairobi, Kenya. 722 pp.
  • Lovett, J.C., Ruffo, C.K., Gereau, R.E. & Taplin, J.R.D., 2006. Field guide to the moist forest trees of Tanzania. [Internet] Centre for Ecology Law and Policy, Environment Department, University of York, York, United Kingdom. http://celp.org.uk/ projects/ tzforeco/. May 2006.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Njunge, J.J., 1996. Species composition and regeneration at South Nandi Forest, Kenya (BL). PhD thesis, University of Wales. … pp.
  • Omino, E.A., 2002. Apocynaceae (part 1). In: Beentje, H.J. & Ghazanfar, S.A. (Editors). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 116 pp.
  • Omino, E.A. & Kokwaro, J.O., 1993. Ethnobotany of Apocynaceae species in Kenya. Journal of Ethnopharmacology 40: 167–180.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2006. Tabernaemontana stapfiana Britten. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 16 octobre 2025.


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