Helyoun (Ibn al-Baytar)
Nom accepté : [[]]
[3-391]
C’est l’asfaradj, xxx, des Espagnols. Il en existe une espèce que l’on cultive dans les jardins, en Egypte. Ses feuilles ressemblent à celles de l’aneth et elle n’a pas de piquants du tout. Elle porte une graine ronde, verte d’abord, puis noire et enfin rouge, contenant trois noyaux durs, pareils à ceux du nîl. Il s’en trouve une espèce qui porte des piquants, et c’est ce que l’on appelle, dans le langage non arabe de l’Andalousie, asberghin, xxx (variante xxx. Peut-être faut-il lire xxx).
- Galien, VI.
- Dioscorides, III, 151. Il y a des gens qui prétendent que si l’on prend des cornes de bélier, qu’on les coupe et qu’on les enfouisse en terre, elles produisent des asperges.
- Ibn Massouih. L’asperge est chaude et humide à la fin du premier degré ou au commencement du second. Elle agit sur l’odeur de 1’urine, à la manière de 1’asa fœtida. C’est un aphrodisiaque et un désobstruant du foie et des reins. Elle convient contre les douleurs dorsales causées par des vapeurs et par la pituite. Elle convient contre les coliques. Si on en abuse, elle provoque des nausées.
- Razès, dans son Traite des Correctifs des Aliments. Elle réchauffe convenablement le ventre. Elle excite au coït et réchauffe les reins et la vessie. Elle est utile contre la rétention d’urine qui survient par suite du froid chez les vieillards et les sujets à tempérament froid ; elle attenue les douleurs dorsales et coxales chroniques. Elle est salutaire à la poitrine et au poumon. Elle ne convient pas a 1’estomac, et souvent elle provoque des nausées, surtout si elle n’a pas bouilli convenablement. Les sujets à tempérament froid n’ont pas besoin de la corriger. Les sujets a tempérament chaud la mangeront après 1’avoir fait bouillir, puis tremper dans du vinaigre et du garum. Ceux qui sont échauffés la feront tremper dans du lait acidule ou une substance analogue. Si on la fait frire et que l’on en fasse des gâteaux, il faut à la suite, chez les tempéraments chauds, donner de l’oxymel. Quant aux sujets d’un tempérament froid, elle n’a pour eux aucun inconvénient.
- Autre. Prise après d’autres aliments, elle a une action plus nutritive.
- Ibn Amrân. C’est un bon aliment, qui nourrit bien, qui est sédatif et qui se digère promptement.
- El-Israïly. L’asperge de jardin est plus nourrissante et plus humectante, si elle est bien digèrée. Elle nourrit plus que les autres légumes, aussi donne-t-elle du sperme. L’asperge sauvage est plus sèche et plus dessiccative que l’asperge cultivée. Celle des campagnes est la moins humectante de toutes; c’est la plus détersive, sans chaleur ni froid apparents.
- Massîh. Elle est emménagogue. Son suc et sa graine dissolvent les calculs de la vessie et des reins, pris avec du miel et un peu d’huile de baume.
- Livre de l’Agriculture. L’usage de l’asperge éclaircit la vue et convient contre la cataracte à ses debuts. Son usage prolonge exaspère toutes les douleurs. Si 1’on triture sa racine et qu’on 1’applique sur une dent douloureuse et cariée, elle la fait tomber : si la dent tient ferme, elle en calme du moins la douleur.
- Livre des Expériences. La décoction de sa racine est avantageuse contre les douleurs dorsales causées par la pituite. Si on en prolonge l’usage, prise soit seule, soit avec du miel, du sucre, de la graine de melon, on en éprouve les bons effets. Elle seconde merveilleusement l’action des médicaments administres dans les affections de la vessie; elle convient dans les douleurs des hypocondres qui proviennent d’une affection des reins.
- Et-Tabery. Si 1’on applique une racine d’asperge desséchée sur une dent cariée, elle la fait tomber sans douleur.
- Anonyme. La décoction de sa racine est aphrodisiaque ; elle convient, mélangée de vinaigre, contre les maux de dents. Sa racine, en suppositoire, fait couler les regles. Prise en potion, elle désobstrue la rate. L’asperge, prise à l’état de crudité et à jeun, dissout les calculs et convient dans toutes les affections de la vessie et des reins. L’usage prolonge de l’asperge exaspère les douleurs articulaires.
La deuxième partie du paragraphe de Dioscorides, qui manque dans certains manuscrits grecs, ne se trouve pas non plus chez Ibn el-Beïthâr. L’asperge est nommée aussi d’après Avicenne.