Dohn nouar el-kandoul (Ibn al-Baytar)

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Dohn el-hassek
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Dohn el-kara'


918 - Dohn nouar el-kandoul, Huile de Fleurs de Kandoul.


Nom accepté : [[]]

[2-112]

  • Et-Temîmy. C’est une huile préparée avec les fleurs d’un arbre que l’on appelle kandoul en Syrie. Cet arbre est de haute taille et porte des épines aiguës disposées sur ses rameaux comme les épines de l’acacia. Il croit abondamment dans les montagnes de Jérusalem. Il fleurit au mois de mars et donne des fleurs jaunes ayant la forme d’un oiseau avec sa tête et ses ailes. Ces fleurs ressemblent un peu aux fleurs de l’arbre dit el-yossr, >*»*J!, que l’on appelle aussi arbre d’or. On recueille une grande quantité de fleurs de cet arbre et on les entasse. Il y a des gens qui les préparent avec du sésame écorcé et exposé sur un tissu de crin au soleil, au moment de. sa plus grande* chaleur. On étend les fleurs encore fraîches sur un tissu de lin, et on répand par-dessus le sésame échauffé de manière à les recouvrir; on leur superpose une autre toile et on laisse ainsi un jour et une nuit. Le lendemain matin, on enlève le sésame de dessus les fleurs et on l’expose au soleil, à vase découvert, pour i’é*chauffer et lui faire perdre l’humidité qu’il a contractée au contact des fleurs. On l’étend une seconde fois avec les fleurs, en le recouvrant encore d’un tissu de -lin, et on l’abandonne un jour et une nuit. On répète celte opération trois ou quatre fois, de façon que le soleil enlève au sésame sa force et son odeur, odeur qui se rapproche de celle du styrax. Cela fait, on passe au tamis et on triture ensemble le sésame et les fleurs, puis on exprime; on laisse reposer l’huile comme on fait pour les autres huiles, et on conserve pour l’usage. II y a des gens qui prennent de l’huile de. sésame purifiée, environ deux livres, et la versent dans un vase en verre d’une contenance supérieure au volume de l’huile. Tous les jours, ils ajoutent une poignée de fleurs, recouvrent le vase avec un linge de lin, puis exposent au soleil et continuent à ajouter tous les deux jours une poignée de fleurs, jusqu’à quantité suffisante. Ils les laissent dans le vase jusqu’à ce que le soleil ait enlevé l’humidité’ des fleurs: alors ils déposent sur un tamis de crin et laissent l’huile s’écouler. Ils soumettent ensuite à la pression la masse des fleurs, ajoutent le suc à l’huile et conservent le tout dans un vase en verre pour l’usage. Celte huile a une odeur pénétrante : elle est chaude et sèche au second degré. Elle est utile contre les gonflements œdémateux des articulations et des membres, les douleurs de goutte et de rhumatisme d’origine froide, employée en embrocation. Elle échauffe les membres refroidis, les reins et la vessie. Elle anime les facultés génitales et excite au coït, en même temjDS qu’elle procure des érections, si l’on en fait des frictions sur les lombes, les aines, la.verge, les testicules et la région de la vessie. Elle résout les tumeurs indurées qui ont le froid pour origine. Flairée ou injectée dans le nez, elle est utile contre la céphalalgie non fébrile, le coryza, les fluxions, la migraine, la céphalée chronique. Injectée dans le nez, elle dissipe les vapeurs contenues dans les membranes du cerveau et en djlale les obstructions. Elle est utile contre le tic facial et la résolution des membres. Associée aux lavements constipants, elle aide à resserrer le ventre. Elle fortifie le cardia refroidi et affaibli, soit en frictions locales, soit administrée à l’intérieur avec quelque boisson échauffante comme le sirop d’année, le sirop de panais ou le sirop de coings aromatisé.

Ce que rapporte Et-Temsiny des caractères du kandoul nous laisse des doutes sur son identité avec le genêt épineux ou autres congénères que nous avons vus (n° 842 ) donnés ou proposés pour l’Aspalathe des anciens. Nous avons vu ailleurs cité l’arbre dit el-yossr.