Loubiâ (Ibn al-Baytar)

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Laouz el-Berber
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Louqaqanthâ


2042 - Loubiâ, Haricot.


Nom accepté : Vigna unguiculata

[3-245]

  • El-Ghafeky. Il y en a deux espèces, dont l’une se mange avec sa gousse qui est tendre à l’état frais. C’est l’espèce appelée en grec smilax, xxx.
  • Dioscorides, II, 175. Quelques-uns lui donnent le nom d’Asparagos. Elle a des feuilles pareilles à celles du lierre, mais plus molles. Les rameaux sont grêles, pareils à des fils, et s’entortillent sur les plantes voisines, s’allongeant beaucoup, au point de fournir de l’ombre. Elle porte une gousse pareille à celle du fenugrec, mais plus longue et plus épaisse, contenant des graines de la forme d’un rein, de couleur variée, mais parfois rougeâtre, et tournant au blanc et au noir. Elle se mange comme l’asperge et elle est diurétique.
  • Livre de l’Agriculture. Le Loubiâ ressemble à une grande fève ; on le mange avec sa gousse verte et encore tendre, et alors il est légèrement rafraîchissant, presque tempéré. Il est diurétique, descend promptement à travers le canal intestinal et envoie vers la tète des vapeurs nuisibles aux sujets affectés de démangeaisons (var. : xxx, coryza), qui ont le cerveau faible ou de l’insomnie. Si on le fait cuire à l’eau, cette action est moins prononcée.
  • Ibn Massouîh. Les haricots sont chauds et humides au milieu du premier degré. Les rouges sont plus chauds. Ils sont emménagogues, associés au galbanum et à l’huile de nard. Une preuve de leur humidité est la promptitude avec laquelle ils tuméfient. Ils engendrent des humeurs pituitaires et grossières dans l’estomac. On les corrige en les prenant avec de la moutarde. Les rouges donnent des sucs de meilleure qualité. Les blancs sont grossiers, très humides et difficiles à digérer. On aide à leur digestion en les mangeant chauds avec du garum, de l’huile d’olive, du cumin, et en s’abstenant de manger leur cosse. Quant aux haricots frais, il est mieux de les manger avec du sel, du poivre, de la sarriette, pour en activer la digestion. On boira ensuite du vin fort et pur. Les haricots confits dans du vinaigre sont moins humides et se digèrent plus lentement, en raison de la sécheresse du vinaigre.
  • Avicenne. Les haricots sont moins flatulents que la fève et plus que le mâch (voyez le n° 2060). Ils sont aussi plus digestibles et passent plus rapidement. Ils ne sont pas moins nourrissants et conviennent à la poitrine et au poumon.
  • El-Ghafeky. Les haricots rouges sont chauds au premier degré. L’eau dans laquelle on les a fait bouillir purifie le sang des accouchées et expulse le fœtus mort et l’arrière-faix.
  • Razès, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Les haricots sont très flatulents, aussi ne conviennent-ils pas à l’estomac ; au contraire, ils provoquent des nausées et suscitent des vapeurs à la tête. Il faut, en conséquence, les manger avec de la moutarde, du vinaigre, de la rue, du garum. Le vinaigre les empêche de faire monter des vapeurs vers la tête et de provoquer des nausées. La moutarde et le garum les empêchent de peser sur l’estomac, les assainissent, les rendent appétissants et en accélèrent la digestion. La rue leur enlève la propriété de provoquer des vents et de tuméfier.

La Smilax kepaya de Dioscorides est notre haricot, Phaseolus vulgaris.

Pas plus Ibn al-Bayṭār que Dioscoride ne pouvaient connaître Phaseolus vulgaris, qui est d'origine américaine.