Qanthourioun saghîr (Ibn al-Baytar)
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- Dioscorides, III, 7. C’est une plante qui croît dans les lieux, humides ; elle a de la ressemblance avec l’ypericum et l’origan de montagne. Elle a une tige dont la hauteur dépasse un empan et anguleuse, les fleurs d’un rouge purpurescent et ressemblant à celles du Lychnis, des feuilles petites et un peu allongées, analogues à celles de la rue, le fruit pareil à un grain de froment, la racine petite et sans emploi. Toute la plante est très amère.
- Galien.
- Dioscorides.
- Ibn Serapion. La petite centaurée, à l’étal frais, évacue la bile visqueuse et gluante et convient contre la sciatique. Il faut la faire bouillir à la dose de deux, mithqals dans trois quarts de litre d’eau jusqu’à réduction à moitié, puis on administre la décoction.
- El-Madjoussy. Elle a la propriété d’évacuer la bile mêlée à de la pituite corrompue. Elle est utile contre les douleurs articulaires, la sciatique et les coliques, prise en lavement. Sa dose est de deux mithqals en potion et de cinq drachmes pour lavement.
- Le Mansoury. Elle évacue les humeurs crues.
- Ibn Massouîh. On emploie sa décoction en lavement avec de l’huile de sésame.
- Et-Tabary. Elle est utile contre les coliques d’origine pituitaire. Elle expulse le fœtus mort. On l’emploie contre les convulsions.
- Autre. Elle purifie parfaitement les nerfs et le cerveau. Elle est très efficace contre l’épilepsie.
- El-Khoûz. Elle évacue énergiquement les sérosités citrines.
- Livre des Expériences. La petite centaurée, appliquée fraîche sur les ulcères malins, les purifie et les cicatrise. Triturée avec de la graisse et appliquée dans les cas de tuméfaction des plaies récentes ou anciennes, elle les résout et les cicatrise. Appliquée, dans les affections froides des nerfs ou des articulations, avec de la farine de lupin ou, dans les affections fébriles, avec de la farine d’orge, elle en calme les douleurs. Sa décoction déterge les teignes de la tête. Contre les douleurs, on fait avec avantage des applications de cette plante. En lavement, elle est utile contre les douleurs lombaires et elle évacue les humeurs visqueuses. Si l’on prend sa décoction avec du sirop de racines ou quelque préparation de ce genre, c’est, un remède contre les douleurs lombaires, dorsales et articulaires; elle provoque aussi des selles d’humeurs visqueuses. Sa fleur, prise à l’intérieur, est utile contre la piqûre de scorpion et de vipère. Elle agit de même, employée topiquement. Son suc est avantageux contre toutes les affections dont nous avons parlé. Son huile échauffe et fortifie les nerfs et en calme les douleurs. 11 faut mettre ses fleurs en contact avec l’huile à plusieurs reprises. Si l’on injecte sa décoction ou sa macération dans les sinus ou les fistules, on les purifie et on les cicatrise. Elle est emménagogue et calme les douleurs utérines. Elle agit de même topiquement.
- Mohammed ibn Ahmed et-Temîmy, dans le Morched. Le suc de la petite centaurée est utile contre la céphalalgie causée par la chaleur du soleil, et contre l’ingestion du vin pur : on le fait dissoudre dans du vinaigre et on en fait des fomentations sur les tempes et sur le front. Il guérit aussi les ulcères de la tête. Pour cela, on rase avec de la pâte épilatoire et on lave avec soin, puis on mélange le suc avec du vinaigre et on frictionne. Il provoque aussi la sueur, si on le mélange avec du vin et que l’on en fasse des frictions sur la tête, sans l’avoir rasée. Il débarrasse la tête des furfures,si on le fait dissoudre dans du vinaigre et que l’on en pratique des frictions au bain. Dissous dans de l’eau avec un peu de miel et introduit dans les cheveux, il tue les poux et les lentes. Si on le malaxe avec de l’eau sur une pierre à aiguiser verte, et que l’on en fasse des frictions sur le front, il arrête le larmoiement. Mélangé avec le lait d’une nourrice qui allaite une fille, et employé en frictions sur les paupières, il en calme l’inflammation et les douleurs. Il dissipe les engorgements des paupières, dissous dans de l’eau d’alkékenge et appliqué sur les yeux. Il est utile contre les taches blanches de la cornée qui ont succédé à des ulcères, et il les déterge. Il est utile contre toutes les affections chroniques de l’œil, dissous dans de l’eau de pluie et employé en collyre. Il convient contre les tumeurs des paupières appelées orgelets, Sj&t& : pour cela, on le malaxe avec de l’eau sur une pierre et on l’emploie en frictions. Si on le malaxe avec de l’eau de grenade acide, que l’on renverse la paupière affectée de gale, que l’on y pratique des frictions, et qu’on laisse quelque temps la paupière ainsi renversée, puis qu’on la lave, c’est un puissant moyen pour guérir cette gale. Il est également utile contre les ulcères de la cornée. Pour cela, on le malaxe avec du lait de nourrice qui allaite une fille et on l’injecte dans l’œil. Il est utile contre le relâchement, le gonflement des paupières et le pannus, mélaneé avec du suc de marjolaine fraîche et employé en collyre. Il est utile contre les élancements et les affections de l’oreille, associé à de l’huile de giroflée ou de l’huile d’iris, tiédi et injecté dans l’oreille. Si la maladie a pour cause la chaleur, on le mélange avec de l’huile de roses de Perse. Il convient aussi contre les ulcères de l’oreille. Contre les vers engendrés dans ces ulcères, on le mélange avec du suc de feuilles fraîches de pécher et on injecte. Enfin les injections pratiquées contre ces affections font cesser les bourdonnements et les tintements d’oreille. Associé à du suc de raifort ou de l’huile de lin et injecté dans l’oreille, en cas de pesanteur de l’ouïe, il la rend plus subtile. Il a la propriété de dissiper les tumeurs qui affectent les nerfs de l’ouïe. Pour cela, on l’associe à de l’huile d’iris et de narcisse, à de la moutarde, à du vinaigre de vin; on en enduit une mèche que l’on introduit dans l’oreille, de manière à la faire pénétrer jusqu’à l’oreille interne, en en laissant une partie saillante au dehors. Il est avantageux contre les ulcères du nez et les guérit. Il arrête l’épistaxis et les hémorragies, associé au vinaigre dans lequel on a mis de la poudre de vitriol ou de colcotar, et qu’on injecte dans la narine saignante. Si on l’associe à du suc de dattes vertes, et qu’on l’introduise dans le nez, on arrête aussi l’épistaxis, surtout si l’on a ajouté un demi-grain de camphre aromatique. On l’emploie contre la viciation de l’haleine, en le mélangeant avec de l’eau de roses de Perse; on l’emploie alors comme collutoire, et on laisse quelque temps le liquide séjourner dans la bouche. On s’en sert contrôles ulcères fétides et purulents de la bouche, dissous dans du vin vieux et astringent, et contre les gerçures des lèvres, malaxé avec de l’eau et employé en frictions. Il guérit la procidence de la luette, les tumeurs des amygdales et les angines, en frictions et associé aux sucs de lycium, de plantain ou de morelle, ainsi qu’en gargarismes. Il fortifie les dents branlantes, en frictions et associé à la décoction de feuilles de cyprès, de noyer ou du fruit du tamarisc : on l’emploie aussi en gargarisme et on le laisse quelque temps séjourner dans la bouche. Dissous dans la décoction de fenugvec avec du miel et de l’huile d’amandes, il est utile contre l’asthme et l’orthopnée. Il convient contre les piqûres de guêpes et d’abeilles, malaxé sur une pierre avec du vin et employé en frictions sur la piqûre. On le mélange aussi avec de l’urine de chien et on l’étend sur les verrues, puis on l’étalé sur un linge qui, appliqué sur les verrues, les fait tomber. Il convient contre la sciatique et le rhumatisme des genoux, dissous dans la décoction de racines et administré. Sa dose en potion est d’une drachme dans trois onces de décoction de racines convenablement préparée. Il convient contre les morsures de vipères et d’animaux venimeux, administré à la dose d’une drachme dans une décoction préparée avec deux onces d’épine blanche sèche.
Il s’agit ici de l’Erythrea centaurium. On lit dans la traduction arabe de Dioscorides qu’elle se nomme aussi xxx xxx, luzerne de serpent, et dans le dialecte mayorcain Tharthar, xxx xxx xxx. En Algérie, on l’appelle Fiel de serpent, xxx xxx, et en Kabylie Qlîlou, xxx.